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Le réseau international Penser l’émancipation tiendra une nouvelle édition de son grand colloque du mercredi 13 au 16 septembre 2017 à l’Université Paris 8.

Ce réseau, qui regroupe chercheurs et chercheuses, militants et militantes, s’inscrit dans le long héritage de la politique d’émancipation, de la critique de la modernité, de l’anticapitalisme et de la transformation de l’ordre existant. Il propose un espace pluraliste, ouvrant à chacun et chacune la possibilité d’émettre des hypothèses théoriques, de les éprouver au contact des pratiques politiques, de soumettre les résultats d’une enquête (militante ou académique), pour affronter les problèmes du présent. La pratique émancipatrice a besoin de moments, de lieux, pour réfléchir sur elle-même, sur son sens et sa portée, à l’abri du rythme effréné des séquences politiques, des clivages entre traditions idéologiques ou des exigences du travail universitaire.

Ce besoin se fait particulièrement sentir en cette année 2017, qui marque l’anniversaire de l’un des événements majeurs de la politique d’émancipation. Il y a un siècle, les exploités de l’Empire russe ont en quelques jours changé la face du monde, renversé un État ; ils et elles ont demandé le pouvoir dans les usines, que l’on partage les terres, que cesse la boucherie impérialiste de 14-18. Les subalternes ont tenté l’inouï, tenté de s’approprier leur monde, d’interrompre le cours inéluctable de la modernisation capitaliste, de révolutionner la culture, les rapports de genre, de briser l’oppression nationale et le joug colonial. Les révolutions sont des phases d’accélération historique, mais aussi des séquences où tout ce qui semblait naturel, allant de soi ou inévitable, peut être changé, infléchi, au bénéfice des opprimés. En d’autres termes, les révolutions sont par excellence des moments de totalisation, des séquences où l’action collective peut espérer atteindre et bouleverser l’ensemble de la vie sociale, culturelle et politique d’un pays, d’une région, et même du monde.

Pour être à la hauteur du défi révolutionnaire aujourd’hui, des rébellions vaincues, des révoltes écrasées, des défaites les plus amères, la théorie doit pouvoir se hisser à son plus haut niveau et mener « la critique impitoyable de tout ce qui existe » (Marx). C’est pourquoi le réseau Penser l’émancipation a sollicité des contributions sur l’ensemble des questions qui travaillent la pensée engagée dans la transformation de l’ordre existant et réunira cette année quelques 300 interventions.

Voici donc le programme complet de cette édition.

L’entrée est libre et gratuite. Vous trouverez sur place un espace librairie animé par la SCOP Envie de lire (Ivry). Chaque soirée du colloque sera ponctuée par des séances plénières qui soulèvent des enjeux théoriques et stratégiques de la conjoncture : 

Mercredi 13 septembre

Bourse du travail de Saint Denis / K-Way noirs, chasubles rouges, doudounes North Face : les habits neufs de la contestation sociale

Mickaël Wamen (ex-Goodyear, Front Social)

Action Antifasciste Paris-Banlieue

Amal  Bentounsi  (Urgence Notre police assassine)

Saïd Bouamama (Front Uni de l’immigration et des quartiers populaires)

 

Jeudi 14 septembre

Bourse du travail de Saint Denis / Révolutions/féministes

Silvia Federici (Caliban et la sorcière, Entremonde, 2017)

Morgane Merteuil (Pour un féminisme de la totalité, Amsterdam, 2017)

Louisa Yousfi (Marche de la dignité ; Paroles d’honneur)

Sam Bourcier (Homo Inc Orporated, Cambourakis, 2017)

 

Vendredi 15 septembre

Bourse du travail de Saint Denis / Lénine : de la théorie à la pratique

Tariq Ali (Les dilemmes de Lénine, Sabine Wespieser, à paraître)

Andreas Malm (L’anthropocène contre l’histoire, La fabrique, 2017)

Matthieu Renault (L’empire de la révolution. Lénine et les musulmans de Russie, à paraître)

Antonio Negri (Retour sur 33 lezioni su Lenin)

 

Samedi 16 septembre

La Générale Nord-Est (14 Avenue Parmentier, 75011 Paris, M°Voltaire) / Faire front

Mathieu Burnel (mis en examen dans l’affaire Tarnac)

Antonin Bernanos (mise en examen dans l’affaire de la voiture de police brûlée pendant la mobilisation contre la loi Travail)

Mathieu Rigouste (La domination policière, La fabrique)

Omar Slaouti (Collectif Ali Ziri)

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