Colloque : Les productions de l’objectivité. L’histoire sociale des sciences au prisme du marxisme

Sous la responsabilité d’Emmanuel BAROT, Jérôme LAMY, Simone MAZAURIC, Arnaud SAINT-MARTIN et Guillaume SIBERTIN-BLANC.

Détails

Vendredi 11 mai et samedi 12 mai (9h-18h)

Salle des Médailles, Lycée Henri IV, 23 rue Clovis 75005 Paris

Colloque international organisé avec le séminaire « Marx au XXIe siècle : l’esprit et la lettre » (CHSPM, Université Paris 1-Panthéon Sorbonne), et avec le soutien de la Fondation Gabriel Péri.

L’objet du colloque est d’explorer l’idée d’histoire sociale des sciences et des techniques née au cours des années 1930 dans le giron marxiste, autant dans ses assises épistémologiques et ses visées inaugurales que dans ses devenirs pluriels et ses actualités.

L’enjeu est d’examiner comment le faire science repose sur, et se traduit par, un régime d’historicité dont l’appréhension requiert d’articuler la totalité des paramètres (formels, conceptuels, idéologiques, technologiques, anthropologiques, institutionnels, économico-sociaux, etc.) qui interviennent dans les procès de production des objectivités. Un fil rouge majeur de cette enquête sera livré par Marx et les traditions marxistes, puisque celui-ci fut parmi les premiers à examiner systématiquement les voies par lesquelles l’incorporation des connaissances scientifiques, de l’industrie à l’agriculture, à la production capitaliste via l’ingénierie et la technologie, contribue à façonner l’objectivité scientifique, et par là à marquer les ordres symboliques, à modeler les paysages sociaux et culturels autant qu’à bouleverser en permanence l’économie des rapports des classes et des forces sociales. À l’heure de « l’immatériel », des nanobiotechnologies et des ordinateurs quantiques, mais aussi du benchmarking et du h-index comme emblèmes d’innovantes formes de « l’incorporation de la science au capital », ce seront ainsi des analyses empiriques variées et des articulations conceptuelles renouvelées que le colloque s’efforcera d’offrir. In fine la volonté sera d’extraire autant que possible les divers enjeux soulevés d’une insularité critique qui serait, si elle devait durer, des plus dommageables. Le colloque questionnera donc les enjeux et les actualités de cette histoire sociale des sciences avec l’ambition de faire date sur le sujet, en articulant deux axes : il s’attachera d’abord à sa genèse, sa réception immédiate et ses postérités successives, c’est-à-dire à son (éventuelle) identité disciplinaire, pour ensuite en éprouver la validité à l’occasion d’une étude élargie des reconfigurations subies aujourd’hui par les diverses formes de l’activité scientifique sous les pressions du capitalisme néolibéral.

 

Intervenants :

Emmanuel Barot (maître de conférences à l’Université Toulouse II-Le Mirail, CIPh), Christian Gilain (émérite, UPMC), Isabelle Gouarné (post-doctorante à l’EHESS), Simon Gouz (ATER Lyon 1), Jérôme Lamy (post-doctorant au LISST-CAS, Université Toulouse II-Le Mirail), Simone Mazauric (émérite, Université de Nancy 2), Dominique Pestre (EHESS), Arnaud Saint-Martin (CNRS, PRINTEMPS, Université Versailles – Saint-Quentin-en-Yvelines), Simon Schaeffer (Cambridge), Guillaume Sibertin-Blanc (maître de conférences à l’Université Toulouse II-Le Mirail, CIPh), André Tosel (émérite, Université de Nice).