L’œuvre du temps. Un extrait du livre de Ludivine Bantigny

Suite à l’entretien avec l’historienne Ludivine Bantigny à propos des polémiques sur l’implication des historiens dan les débats publics contemporains, nous publions à présent un extrait de son dernier ouvrage, L’œuvre du temps : Mémoire, histoire, engagement.

Ludivine Bantigny, L’œuvre du temps : Mémoire, histoire, engagement, Éditions de la Sorbonne, 2019, 190 p., 18 euros.

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Monsieur Gradgrind est un homme carré – un homme de calculs et d’intérêts. Son commerce de quincaillerie l’a enrichi ; il est devenu, en quelques années, le représentant idéal de la bourgeoisie. Il est d’ailleurs député. En cette très exacte moitié du XIXe siècle, Coketown, la ville où il vit et prospère, ressemble à Manchester : la classe ouvrière y est asservie, se tue au labeur et à la douleur. Il n’empêche : Thomas Gradgrind n’entend pas s’épancher ni s’en laisser compter. Foin des sentiments et de l’engagement : pour lui, deux et deux font quatre, rien de plus, rien de moins. Sa raison d’être est commerciale, c’est là son sens des affaires. Il affectionne sa balance et chérit sa règle ; tout à ses yeux se mesure et se pèse. Dans son esprit méthodique, la loi des lois est l’objectivité, vertu majeure d’un système métrique où la société pourrait se loger.

Le Gradgrind des Temps difficiles a tellement marqué que son nom désigne, en anglais, toute personne dont l’implacable froideur tourne à la rigidité[1]. Charles Dickens n’avait sans doute pas imaginé les vastes prolongements qu’aurait son personnage. Aujourd’hui encore, un Gradgrind ne jure que par les « faits » : « des faits, rien que des faits ». Mais que cachent vos faits et la façon dont vous les exposez ? Cette question, Howard Zinn l’adresse par-delà le temps à tous les Gradgrind de l’histoire[2]. Chaque fait ne recèle-t-il pas un jugement ? Son choix même, où la sélection s’opère – sans se dire le plus souvent –, n’est-il pas déjà engagement ? Le positivisme a du bon, dans son souci de la rigueur ; il est aux sciences sociales le gardien de la précision, le garant de la probité. S’érigerait-il en maître de l’impartialité qu’il ferait sans doute fausse route. « Il n’est pas d’histoire qui ne porte de jugement […] Choisir un énoncé c’est déjà choisir son camp »[3]. Telle est du moins la discussion qu’il s’agit ici de mener.

 

L’impossible neutralité

Au soir de sa vie, Howard Zinn confiait le soulagement qu’il avait éprouvé en comprenant et décidant qu’une histoire neutre est impossible. Cette prise de conscience l’avait rassuré : lui-même avait de longue date résolu de s’engager dans l’histoire qu’il écrivait. Lui, l’un des plus célèbres historiens des États-Unis, dont l’« histoire populaire » avait été un immense succès, avait connu la pauvreté, la guerre et « l’ignominie de la haine raciale » : il n’allait pas « faire semblant d’être neutre ». Zinn défendait une historiographie « qui assume ses valeurs » et s’écrit avec bonheur, sans taire ses indignations ni ses admirations. Il aimait questionner les évidences, briser l’écorce dure qui en fait le « ça va de soi » de croyances trop ancrées. Le « Nouveau Monde » ? Mais à quel prix ? Celui des calvaires et des bûchers, des populations qui s’enfuyaient dans les montagnes, pourchassées par des meutes de chiens, le prix de ces hommes, femmes et enfants décapités, et de la mise en esclavage. « 1492 » ne disait rien de tout cela : et pourtant, en moins de deux ans, un tiers des habitants avaient été tués. Les « Grandes Découvertes » ? Les mots méritent le trouble du doute. Si vous volez son portemonnaie dans un élan de chapardage, votre voisin ne manquera pas de s’écrier : « vous m’avez pris mon portemonnaie ! » Répondez-lui sans rougir, comme peut-être l’avaient fait les colons : « non, je l’ai découvert ». Le pas de côté est salutaire. Zinn n’en faisait pas pour autant un procès à Christophe Colomb ; le temps n’était plus aux lettres de recommandation ni aux réquisitoires de l’histoire. Son grand dessein était de savoir ce que ce passé « nous enseigne sur nous-mêmes, sur notre époque, sur les décisions à prendre dans ce siècle et le suivant ». Il ne s’en cachait pas, sa recherche s’inscrivait dans un vaste projet, mu par un principe d’espérance : la « possibilité d’un mode de vie meilleur » que certains moments du passé, capturés par dans le travail de l’histoire, peuvent parfois laisser entrevoir[4].

L’histoire selon Howard Zinn comporte trois aspects, tressés : « affûter notre perception de ce que subissent ceux qui, dans le monde, sont du côté des victimes » ; se saisir de ce qui, dans le passé, nous donne des raisons d’espérer ; ne pas le déformer pour autant, évidemment[5]. Pas question de ne voir dans les oubliés de l’histoire que des sujets passifs, proies, cibles ou souffre-douleur. Les Jacobins noirs prend naissance à la même racine : C.L.R. James y œuvre parce qu’il en a assez de ce que l’on dit ou écrit sur les Africains, « persécutés et opprimés en Afrique, sur l’Atlantique, aux États-Unis et dans toute la Caraïbe ». Dans son livre, ils ne sont pas seulement objets d’exploitation et de férocité ; ils agissent et façonnent leur destin[6]. Écrire sur la révolution haïtienne, écrire Les Jacobins noirs, c’est « faire de l’histoire pour faire l’histoire » et imaginer un avenir pour les Africains : « ils doivent faire la révolution, ils la feront, et ils la feront parce que ces esclaves l’ont faite »[7]. De son côté, lorsqu’elle travaille à une histoire populaire des dominé.e.s, Michelle Zancarini-Fournel n’en fait pas que des subalternes écrasé.e.s : elle relate leurs luttes et leurs rêves, leurs espérances et leurs projets, leurs résistances[8].

 

Le bon temps

Vous rappelez-vous le Chapelier fou ? Aussi fou qu’il soit ou parce que fou peut-être, il a compris mieux que quiconque l’importance du temps, son existence et son intensité : « si vous connaissiez le temps aussi bien que je le connais, vous ne parleriez pas de le gaspiller comme une chose. Le Temps est quelqu’un ». La Reine de cœur semble elle aussi l’avoir très bien saisi : « Assassin ! Il est venu ici avec l’unique intention de tuer le temps. Qu’on lui coupe la tête ! »[9] Si le temps n’est pas une personne comme l’imagine le Chapelier dans sa folie sérieuse, il est matière et enjeu politique à part entière. L’histoire peut l’agripper dans toute sa densité.

Pour la déchiffrer, elle ne se tourne pas seulement vers le passé, mais embrasse et saisit les trois instances temporelles. « Si elle s’enferme dans le seul passé, l’histoire se trouve comme en exil sur un seul versant du temps »[10] ; « l’histoire fait le lien entre le passé et le futur. De s’être trop conçue comme la seule science du passé, elle l’a parfois oublié »[11]. Être de son temps, vraiment, c’est peut-être se situer à cet exact croisement. Milan Kundera dit du roman qu’il n’examine pas avant tout la réalité mais d’abord l’existence, « le champ des possibilités humaines, tout ce que l’homme peut devenir, tout ce dont il est capable »[12]. L’histoire non plus ne saurait être rabattue sur « ce qui s’est passé » ; elle aussi dessine la carte de l’existence ; elle aussi raconte les avenirs espérés. La compréhension affinée de futurs non réalisés[13], chez les actrices et acteurs du passé, réhabilite le goût de l’avenir, abîmé et fragilisé. Les imaginaires contestataires redonnent du sens à ce qui n’en avait plus et du désir quand il s’était perdu.

Cette histoire de futurs entrevus est d’autant plus impérieuse qu’on les pense abolis, disparus, tués dans l’œuf d’un présent imposant. Je ne crois pas au « présentisme » : le mot, échappé à son créateur[14], a tout du carcan. Désigner notre temps comme « présentiste », c’est refuser de voir ce qui s’y joue de différent, sinuant hors des chemins tracés et des sentiers battus. « Il n’y a pas d’alternative » : le grand slogan thatchérien, credo cassant qui a travaillé sourdement pendant des années, a vécu. D’autres choix s’envisagent, d’autres mondes se dessinent, tâtonnants. C’est demain la veille. Ce temps n’est pas de l’argent mais celui des projets : un temps fort peut-être, un plein temps sûrement. […]

 

Sans engagement

Celles et ceux qui sont de toutes les réunions, de toutes les manifestations, de toutes les grèves, devant les usines ou les hôpitaux, avec les sans-papiers et les réfugiés, ces donneurs de temps, de tout leur temps parfois, où peuvent-ils et elles trouver l’ardeur qui ne leur offre rien en retour, ni place ni poste ni honneurs ? Plus tard, je comprendrais mieux les « rétributions du militantisme », ces petites satisfactions, ces douces heures, qui permettent de ne pas sombrer devant un monde si lent à changer, si violent et parfois terrifiant : « la solidarité, la cohésion, la communauté des goûts et des sentiments, l’identification à un groupe, les joies de la victoire, les réconforts mutuels dans les défaites et dans les malheurs individuels, les risques et les épreuves affrontés en commun, les réunions où se retrouvent les vieux amis et où s’égrènent les souvenirs, les controverses passionnées, les longues discussions poursuivies au café, l’affection, la complicité, l’amitié… », ces « composantes sensibles » de l’engagement[15].

André Breton détestait pourtant le mot d’« engagement », qui selon lui se prive de poésie. Le « politique » n’est pas davantage poétique ; il souffre en outre d’être trop souvent rabougri dans les usages qui en sont faits. Mais je l’aime beaucoup, comme j’aime la manière dont le définit Jacques Rancière : non une modalité de gouvernement, mais une manière d’être sujet et de créer du commun. Le politique est la pratique de l’émancipation et de l’égalité. Il prend forme et sens au cœur de moments qui sont autant de brèches dans les évidences du présent. Non seulement il concerne mais il implique tout un chacun : il est « exercice de la capacité commune à tous »[16].

C’est à cette vision du politique, dans sa mise en œuvre historique et présente, que je suis attachée. Howard Zinn n’est pas un « modèle » ; il n’aurait d’ailleurs pas aimé ce maître-mot, ce mot de maître et de parangon, ce mètre-étalon. Il est plutôt une boussole, d’autant plus précieuse quand viennent les critiques et les dos tournés. En 1969, Zinn, avec quelques autres, propose à l’American Historical Association de prendre position sur la guerre du Vietnam en cours. John Fairbanks, le recteur national des historiens sinologues, leur rétorque : « la vocation de l’AHA est purement professionnelle ». Zinn répond alors : « imaginons que la guerre ne nous touche pas en tant qu’historiens. Qu’elle ne nous touche qu’en tant que citoyens. Soit, mais quand au juste avez-vous l’occasion de vous rassembler avec d’autres citoyens pour vous exprimer sur les questions décisives de notre époque ? […] Que veut dire la démocratie sinon la possibilité donnée aux individus, dès lors qu’ils sont regroupés, pour quelque raison que ce soit, d’exprimer leurs préférences sur les grands problèmes du moment ? S’ils ne l’ont pas, la démocratie est une imposture, car cela signifie que les dirigeants politiques ont réussi à tenir à l’écart l’ensemble des citoyens en occupant leur temps par divers emplois, ce qui leur permet de décider de la politique, tandis que leurs administrés, pendant 99 % de leur existence, restent silencieux »[17]. Zinn souhaitait, dans son enseignement, non seulement informer les étudiantes et étudiants, mais encore les « préparer à rejeter la sécurité que confère le silence »[18].

Nous pouvons au moins tenter cette chance de ne pas rester muets. Je ne veux pas l’être. Je n’ai pas le temps du silence ou de l’indifférence, pas le temps de grillager les champs : la recherche d’un côté et l’engagement de l’autre, séparés. Car le temps presse : celui du monde et, tout en bas, le mien. Je n’ai plus tant d’années ; je souhaite consacrer celles qui restent à explorer des expériences politiques alternatives, des pensées et pratiques d’un monde où le marché ne serait pas un grand totem, où la concurrence cesserait de nous accabler, où l’exploitation ferait place à l’émancipation. Est-ce comme historienne que je m’exprime publiquement ? Oui et non. Oui, parce que ce métier et cette formation ont forgé mes positions, dans l’étude du passé et de ses possibilités, dans ses futurs imaginés. Non, parce que ces engagements me dépassent : ce sont ceux de tout un chacun sur ce qui nous est commun.

On connaît le fonctionnement choral des médias : un texte signé ici appelle une sollicitation là ; une intervention dans telle émission incite d’autres invitations. De fil en aiguille et de mois en mois, sans l’avoir recherché et encore moins désiré, je me suis retrouvée en situation d’intervention publique. Je sais bien ce qui est attendu par ces médias : un profil à n’en pas douter, une position sur le spectre politique. Cet ancrage est tellement inséré dans une représentation spatiale que je me suis un soir retrouvée, sur un plateau de télévision, à l’extrémité d’un arc de cercle très strictement symétrique : il allait jusqu’à l’économiste attitré du Front national en passant par l’écologiste radicale, le philosophe humaniste, le vétéran socialiste, l’éditorialiste de droite libérale et l’ancienne égérie gaulliste[19].

L’« extrême gauche », donc : la terminologie manque de justesse voire de justice. On sent évidemment ce qu’elle a de disqualifiant : l’« extrême » relève non seulement des confins mais encore de l’excès, du radical mais encore du brutal. Le mot porte l’outrage du stigmate : attribution du discrédit, écrasement du dénigrement. Erving Goffman, dans la liste qu’il dressait des stigmatisés, y logeait d’ailleurs l’individu « mentalement dérangé, emprisonné, drogué, alcoolique, homosexuel, chômeur, suicidaire ou d’extrême gauche »[20]… Cette figure de l’« extrême » renvoie à une inscription dans un espace géométrique, dessiné tel un échiquier. Je ne me reconnais pas dans cet ordonnancement. La qualification d’« extrême gauche » relève d’une nomination extérieure. Celles et ceux qui se revendiquent du marxisme comme de l’anarchisme et de la pensée libertaire ne s’en réclament pas. Je ne me sens en rien « extrême » : j’ai foi en une société plus juste, plus démocratique et plus humaine. Et sans couteau entre les dents.

Les interventions médiatiques sont toujours une épreuve : j’en suis éprouvée parce que j’y vois chaque fois une responsabilité. Cette mince brèche qui m’est laissée est celle d’une position trop peu présente dans les médias. C’est un fardeau même s’il est léger : sa légèreté vient du plaisir que je prends à l’échange vif. Un historien, qui sait combien je l’apprécie, m’a interpellée sur la pertinence à signer comme « historienne » des textes d’intervention : sur les gouvernements en place, les guerres menées par l’État français, l’état d’urgence, les violences policières ou bien encore l’espérance d’un monde différent, une vision non capitaliste de la vie. Sa critique m’a fait réfléchir et nous en avons discuté, pied à pied. Une auditrice aussi l’a un jour écrit, dans l’un de ces commentaires laissés sur le site des radios et, pire encore, des journaux – « pires », parce que là c’est souvent l’hallali, le grand déversoir, le dégorgeoir de la calomnie, dans l’abri protégé de l’anonymat. Cette auditrice, donc, fulminait : « elle se dit historienne mais elle est engagée ». Il me semble en réalité que toute contribution, qu’elle émane de journalistes, d’éditorialistes, de chercheuses et chercheurs, d’auditrices et auditeurs aussi, d’ailleurs, est toujours politique. Peut-être le perçoit-on davantage dans certaines positions parce qu’elles sont moins souvent entendues à la radio ou la télévision. C’est pour laisser cette sensibilité s’exprimer que deux journalistes m’ont conviée à devenir chroniqueuse dans leur émission[21]. J’essaie de le faire en mobilisant le fruit de mes travaux et de ma formation. Je ne crois pas beaucoup en la neutralité du savoir ; en revanche, je crois en l’intégrité de la démarche scientifique, comme dans la nécessité de l’articuler, posément et honnêtement, avec un engagement social, pratique et politique.

Un historien, auprès de qui je déplorais le caractère uniquement masculin d’un colloque qu’il organisait, m’a adressé une réponse à couper le souffle par son niveau d’indignité : « je partage totalement vos préoccupations et j’ai naturellement fait tout mon possible pour respecter la diversité de notre société mixte et multiculturelle. J’ai donc cherché les collègues homosexuels, bisexuels et transsexuels et sans genre ; j’ai scruté aussi les CV et physiques des collègues afin de trouver des chercheurs issus de l’immigration en nombre adéquat. Finalement, toutes les proportions n’étant pas respectées, et pour ne pas favoriser une communauté plutôt qu’une autre, je me suis contenté de retenir le critère de la compétence plutôt que celui du militantisme, pour choisir les chercheurs qui travaillaient sur le sujet arrêté ». De toute évidence, il était piqué… Il semble pourtant qu’il faille relever sans relâche les petites dominations auxquelles à un moment donné, toutes et tous, nous participons. Celle-là en était une : pas une femme dans une journée d’études. Mais la riposte est plus révélatrice encore que ce fait dont elle émanait : celle d’un homme méprisant à l’égard des luttes contre toutes les discriminations et imbu de ce petit pouvoir – tellement masculin et tellement blanc. Quant à l’implication, voilà : je l’assume joyeusement, loin des passions tristes. Ce monde mérite qu’on s’y engage – ce qui n’empêche pas de bien faire son métier.

 

Notes

[1] Charles Dickens, Hard Times for these Times (1854), trad. fr. Les Temps difficiles, Paris, Gallimard, 2008.

[2] Howard Zinn, Se révolter si nécessaire. Textes et discours (1962-2009), Marseille, Agone, 2014, p. 25

[3] Antoine Prost, « Jugement », in Christian Delacroix, François Dosse, Patrick Garcia, Nicolas Offenstadt (dir.), Historiographies, II. Concepts et débats, Paris, Gallimard, Folio histoire, 2010, p. 775-776. Cf. Peter Novick, That Noble Dream: the « Objectivity Question » and the American Historical Profession, Cambridge, Cambridge University Press, 1988.

[4] Howard Zinn, Se révolter si nécessaire, op. cit., p. 25, 34, 49, 134-137.

[5] Idem, p. 35 et 49 ; id., Passionate Declarations. Essays on War and Justice (1986, 2002), trad. fr. Désobéissance civile et démocratie. Sur la justice et la guerre, Marseille, Agone, 2010, p. 80.

[6] C. L. R. James, The Black Jacobins: Toussaint Louverture and the San Domingo Revolution, trad. fr. Les Jacobins noirs. Toussaint-Louverture et la Révolution de Saint Domingue, préface à la 3e édition (1980), Paris, Éditions caraïbéennes, 1983, p. XI.

[7] Matthieu Renault, C.L.R. James. La vie révolutionnaire d’un « Platon noir », Paris, La Découverte, 2015, p. 70. Citation : C. L. R. James, « Lectures on the Black Jacobins » (1971), ibid., p. 71.

[8] Michelle Zancarini-Fournel, Les Luttes et les rêves. Une histoire populaire de la France de 1685 à nos jours, Paris, La Découverte, Zones, 2016.

[9] Lewis Caroll, Alice’s Adventures in Wonderland (1865), trad. fr. Alice au pays des merveilles, Paris, Éditions G.P., 1949, p. 96-97.

[10] Jean Chesneaux, Habiter le temps. Passé, présent, futur : esquisse d’un dialogue politique, Paris, Bayard, 1996, p. 19.

[11] « Sur la notion de régime d’historicité. Entretien avec François Hartog », in Christian Delacroix, François Dosse, Patrick Garcia (dir.), Historicités, Paris, La Découverte, 2009, p. 148.

[12] Milan Kundera, L’Art du roman, Paris, Gallimard, 1986, p. 57.

[13] Cf. Quentin Deluermoz et Pierre Singaravélou, Pour une histoire des possibles. Analyses contrefactuelles et futurs non advenus, Paris, Seuil, 2016.

[14] François Hartog, Régimes d’historicité. Présentisme et expériences du temps, Paris, Seuil, 2003, rééd. 2012.

[15] Daniel Gaxie, « Économie des partis et rétributions du militantisme », Revue française de science politique, n° 1, 1977 ; id., « Rétributions du militantisme et paradoxes de l’action collective », Swiss Political Science Review, 11 (1), 2005, p. 157-188.

[16] Jacques Rancière, « Politique, identification, subjectivation » (1991), in Jacques Rancière, Aux bords du politique, op. cit., p. 112 ; Jacques Rancière, Moments politiques, op. cit., p. 9 ; « Le plaisir de la métamorphose politique », ibidem, p. 204.

[17] Howard Zinn, Se révolter si nécessaire, op. cit., p. 95.

[18] Howard Zinn, You Can’t Be Neutral on a Moving Train (1994), trad. fr. L’Impossible Neutralité. Autobiographie d’un historien militant, Marseille, Agone, 2006, p. 319.

[19] Il s’agissait de Philippe Murer, Geneviève Azam, Bernard Stiegler, Henri Weber, François de Closets et Marie-France Garaud dans l’émission Ce soir ou jamais présentée par Frédéric Taddeï, le 21 mai 2016.

[20] Erving Goffman, Stigma (1963), trad. fr. Stigmate. Les usages sociaux du handicap, Paris, Éditions de Minuit, 1975, p. 14.

[21] Il s’agit d’Hervé Gardette, producteur et présentateur du Grain à moudre sur France Culture, et d’Élisabeth Quin, qui présente 28 minutes sur Arte.