Lire hors-ligne :

Gérard Noiriel, Le venin dans la plume. Edouard Drumont, Eric Zemmour et la part sombre de la République, Paris, La Découverte, « L’Envers des faits »,  septembre 2019.

À chacun son ennemi mortel (extrait pp. 99-118).

Dans la dernière partie de ce chapitre, je voudrais montrer que tous les éléments de la matrice décrite dans les pages précédentes se retrouvent dans les propos qui s’en prennent aux juifs (dans le cas de Drumont) et aux musulmans (dans le cas de Zemmour). L’un des buts essentiels de leur histoire de France, c’est de prouver, en effet, que ces derniers ont toujours représenté un danger mortel pour l’identité chrétienne de la France.

 

« La maison est à moi. C’est à vous d’en sortir »

Édouard Drumont le dit clairement :

« La Bourgeoisie exploitant le Peuple et dépouillée à son tour par le Juif, tel est donc le résumé de l’histoire économique de ce siècle[1]. » « Rien pour eux n’est changé ; ils haïssent le Christ en 1886, comme ils le haïssaient du temps de Tibère Auguste, ils le couvrent des mêmes outrages. Fouetter le crucifix le Vendredi-Saint, profaner les hosties, souiller les saintes images, telle est la grande joie du Juif au Moyen Âge ; telle est sa grande joie aujourd’hui[2]. »

Éric Zemmour est certes moins caricatural. Néanmoins, son scénario n’est pas très différent ; sauf que le juif a été remplacé par le musulman. Dès les premières pages de sa Mélancolie française, il donne le ton en affirmant qu’au début du Moyen Âge, le « contexte géopolitique » de l’Europe a été « bouleversé », à cause de « l’irruption des cavaliers musulmans » dans le sud de l’Espagne[3]. Selon lui, c’est la conquête musulmane qui a achevé la destruction de l’Empire romain ; les Francs n’ayant dû leur salut que grâce à la romanisation de la Gaule. Il rend hommage aux héros de notre histoire, aujourd’hui méprisés par les historiens « bien-pensants », comme Roland qui stoppa les Arabes à Poitiers, et comme le pape Urbain II. Grâce à ce dernier, les croisés parvinrent à chasser les musulmans des lieux saints ; l’invasion « islamique » fut ainsi retardée de quatre siècles. Hélas, tous les grands hommes de « notre » histoire ne furent pas à la hauteur de ces héros courageux. François Ier, devenu fou, finit par s’allier avec Soliman le Magnifique. C’est sous son règne que débuta « l’entrée du loup islamique dans la bergerie chrétienne[4] ». En 1830, Charles X ordonna la conquête de l’Algérie pour mettre un terme aux exactions des pirates arabes qui réduisaient « les Blancs en esclavage[5] ». La colonisation de l’Algérie fut l’illustration d’une loi de l’histoire qu’Éric Zemmour résume ainsi :

« Le conquérant d’hier est le conquis d’aujourd’hui et sera le conquérant de demain[6]. »

« Le musulman » commença à préparer sa vengeance lors du Congrès des peuples d’Orient organisé par les bolcheviks à Bakou en 1920. C’est à ce moment-là, écrit Zemmour, que s’édifia le statut de l’immigré victime et du musulman comme nouveau prolétaire. Ainsi furent célébrées les noces du communisme et de l’islam, de la révolution prolétarienne et du djihad. La guerre d’Algérie marqua une nouvelle étape dans cette guerre éternelle. De Gaulle finit par sacrifier l’Algérie car il comprit que l’intégration des Français et des Algériens au sein d’une même société était impossible. Comme il avait constaté qu’on ne pouvait pas « mélanger l’huile et le vinaigre », il craignit qu’en raison de la démographie galopante des musulmans, son village lorrain devienne un jour « Colombey-les-Deux-Mosquées » (formule que Zemmour affectionne puisque je l’ai retrouvée dans chacun des trois ouvrages historiques que j’ai analysés[7]).

Même si leur style est différent, nos deux pamphlétaires tirent la même leçon de l’histoire : au départ, l’ennemi se présente sous un jour aimable, puis il révèle sa véritable nature belliqueuse. Zemmour justifie le refus du gouvernement hongrois d’accueillir aujourd’hui des migrants en invoquant cette leçon de l’histoire : la conquête islamique commence toujours de façon pacifique mais dès que la démographie le permet les Arabes imposent leur pouvoir[8]. Drumont avait dit la même chose à propos des juifs en 1886 :

« Jamais l’envahissement, d’abord doucereux, puis brutal, du Juif ne s’est affirmé d’une façon plus saisissante. La maison est à moi. C’est à vous d’en sortir[9]. »

Un autre point commun, que j’ai déjà souligné dans les pages précédentes, concerne les prédictions apocalyptiques qui sont tirées de ces constats historiques. Drumont, tout comme Zemmour, puise dans l’actualité les preuves que l’ennemi mortel de la France est sur le point de vaincre. Dans La France juive, l’un des principaux événements qui est mis à profit pour dénoncer la menace juive, c’est le krach de l’Union générale, en 1882. La faillite de cette banque catholique ayant aggravé la profonde crise économique que traversait le pays à ce moment-là, Drumont y voit une attaque délibérée, perpétrée par les banquiers juifs (emmenés par Rothschild) pour détruire la France :

« Dans ses grandes lignes, la situation politique est simple ; elle se résume en deux mots : au moment qui semblera favorable à la Haute Banque juive : guerre à l’extérieur et banqueroute à l’intérieur[10]. »

Dans Destin français, ce sont les attentats commis par des terroristes se réclamant de l’islam qui nourrissent les prophéties cataclysmiques d’Éric Zemmour. Il rappelle que Daech a justifié les attentats au nom de la guerre sainte contre les « croisés ». « Nous avons oublié » mais « eux n’ont pas oublié ». Voilà pourquoi, à ses yeux, « l’Islam est l’Allemagne de notre génération »[11].

Si le banquier juif et le terroriste musulman sont les deux principales figures que mobilisent nos deux pamphlétaires pour convaincre leurs lecteurs du danger mortel qui pèse sur la France, ils s’emploient aussi à montrer que la menace est multiforme. Elle se concrétise chaque jour, de façon silencieuse, par ce processus que Zemmour appelle le « grand remplacement[12] ». Le général de Gaulle avait pourtant été averti par le démographe Alfred Sauvy, affirme Zemmour, du danger que faisait courir pour l’identité française une immigration non contrôlée. Malgré cela, il a finalement ouvert les vannes pour combler les vides du marché du travail. Le flot des immigrés musulmans a submergé la France. Mais lorsque la crise économique a inversé la tendance, ajoute-t‑il, Giscard d’Estaing n’a pas été capable de renvoyer les travailleurs étrangers en surnombre et s’est montré trop faible pour empêcher le regroupement familial[13]. Pour donner à ses lecteurs une idée du côté gravissime de cette catastrophe démographique, Zemmour n’hésite pas à évoquer le génocide vendéen. L’immigration est comparée à un grand « équarrissage mondial » qui rappelle la politique des terroristes jacobins voulant repeupler la Vendée avec des sans-culottes. Voilà pourquoi Zemmour affirme : aujourd’hui « nous sommes tous des catholiques vendéens[14] ». Il affirme qu’une ville comme Montreuil est désormais « sous permanente transfusion malienne[15] » et que les banlieues sont déjà presque totalement islamisées. Il prophétise que cet envahissement aboutira à la formation d’un peuple dans le peuple :

« Les jeunes de demain iront chercher des femmes dans le bled d’origine de leurs parents pour ne pas rompre la chaîne endogamique du mariage ancestral entre cousins […]. L’immigration de peuplement alors s’autoengendrera, débordera des cadres administratifs du “regroupement familial”, fera masse, fera souche, fera peuple. Un peuple dans le peuple. Un peuple de plus en plus éloigné du peuple d’origine, un “campement africain”, […] de plus en plus hostile à un “cher et vieux pays” submergé, obligé de battre en retraite[16]. »

L’argument démographique est également utilisé par Édouard Drumont, sauf que, dans son récit, la métaphore de la « perfusion sanguine » est remplacée par la métaphore de l’« écoulement » purulent. En Roumanie, dit-il, c’est « une sorte d’écoulement perpétuel qu’il est impossible d’arrêter. Le grand réservoir du Sémitisme, la Galicie et les provinces Russes limitrophes déversent incessamment là leurs hordes puantes[17] ». C’est ce genre de constat que Drumont mobilise pour dénoncer ceux qui veulent accueillir les juifs fuyant les persécutions et dont beaucoup se regroupent à cette époque dans le quartier du Marais, le « Pletzl de Paris »[18].

Il s’appuie lui aussi sur les statistiques pour dénoncer l’invasion juive :

« On constate, dans le département de la Seine, la présence de 2 733 Israélites ; on voit à quel point ils ont multiplié puisque quelques chiffres du Consistoire permettent d’en compter environ 42 000 avérés[19]. »

Néanmoins, la faiblesse des effectifs ne lui permet pas d’en tirer les mêmes conclusions que Zemmour. C’est pourquoi, dans le cas du pamphlétaire antisémite, la thèse du « grand remplacement » est utilisée surtout pour dénoncer l’envahissement des juifs au sommet de la société française. Il dénonce la conquête « de toute une nation par une minorité infime mais cohésive », qu’il compare aux 60 000 Normands qui ont conquis les Saxons à l’époque de Guillaume le Conquérant[20]. Plus loin, il revient à la charge en affirmant :

« Dès le début, la Révolution eut, comme la République juive d’aujourd’hui, le caractère d’une invasion. L’élément français disparut, comme de nos jours, devant un ramassis d’étrangers qui s’emparèrent de toutes les situations importantes et terrorisèrent le pays[21]. »

Et il ajoute :

« En moins de vingt ans, si les circonstances lui sont favorables, le Juif atteint tout son développement ; il naît au fond d’une judengasse, il gagne quelques sous dans une première opération, il se lance à Paris, se fait décorer par l’entremise d’un Dreyfus quelconque, achète un titre de baron, se présente hardiment dans un grand cercle, prend les allures de quelqu’un qui a toujours été riche[22]. »

Nos deux pamphlétaires s’appuient également sur des données statistiques pour démontrer la montée de la criminalité prétendument imputable à cette immigration menaçante. Drumont a calculé que « la proportion des condamnés israélites [était] de plus de un sur mille de leurs coréligionnaires », alors qu’elle « n’est que de un demi pour cent mille dans la population totale[23] ». Ces chiffres étant quelque peu abstraits, il leur donne de la chair en puisant largement dans la rubrique des faits divers. Voici un exemple parmi d’autres :

« L’affaire, qui permet d’étudier le plus facilement le Juif, est l’assassinat de l’horloger Peschard à Caen, qui est intéressante comme un roman. Là, tous les accusés sont Juifs allemands. Minder dit Graft, Gugenheim dit Mayer, Louise Mayer ont tous une physionomie caractéristique. Salomon Ulmo, le fourgat, honnête négociant en apparence, en réalité affilié à une bande d’assassins, est particulièrement plein de relief » (etc.)[24].

Le même genre de raisonnement, combinant les statistiques et les faits divers, se retrouve dans les écrits d’Éric Zemmour pour démontrer la menace que représentent les musulmans pour la France[25].

Cependant, pour ces deux journalistes, le crime le plus grave, celui qui commande tous les autres, c’est le refus des juifs (pour l’un) et des musulmans (pour l’autre) de « s’assimiler ». Une fois de plus, Zemmour et Drumont convoquent l’histoire pour démontrer que, sur ce plan non plus, il n’y a rien de nouveau sous le soleil.

« Pour “intégrer” l’islam, écrit le premier, il faudrait que la France renonce à mille ans d’Histoire, renie Philippe le Bel, Richelieu, Louis XIV, Napoléon, de Gaulle[26]. »

« Réfléchissez une minute, écrit le second, et demandez-vous pourquoi un Reynal, un Bichoffsheim, un Leven seraient attachés à la France des Croisades, de Bouvines, de Marignan, de Fontenoy, de Saint Louis, d’Henri IV et de Louis XIV. Par ses traditions, par ses croyances, par ses souvenirs, cette France est la négation absolue de tout le tempérament juif. Cette France, quand elle n’a pas brûlé le Juif, lui a fermé obstinément ses portes, l’a couvert de mépris, a fait de son nom la plus cruelle des injures[27]. »

Cet antagonisme ancestral rend l’intégration impossible. Pour Éric Zemmour, les musulmans, partout où ils vivent, forment « un peuple dans le peuple » car l’islam « est à la fois une identité, une religion, et un système juridico-politique[28] ». Et il ajoute :

« Musulman signifie en arabe : soumis à Dieu ; l’individu est donc soumis à la Communauté des croyants : l’Oumma. Cette “nation musulmane” s’impose à l’individu, mais aussi aux nations où le musulman pourrait être appelé à séjourner[29]. »

Voilà pourquoi, dès qu’elle est confrontée à la conquête islamique, affirme Zemmour,

« l’Europe médiévale comprend qu’elle est avant tout chrétienne parce qu’elle refuse de devenir musulmane. Les Francs, de Charles Martel à son petit-fils Charlemagne, tirent leur gloire et leur domination sur l’Occident de ce qu’ils prirent victorieusement la tête du combat contre l’Islam ».

Ainsi débuta l’affrontement qui n’a jamais cessé jusqu’aujourd’hui entre « deux civilisations irréductiblement antagonistes[30] ».

Là encore la similitude du raisonnement avec celui d’Édouard Drumont, cent trente ans plus tôt, est saisissante. Si l’assimilation des juifs est impossible, ajoute Drumont, c’est parce que

« la religion n’est ordinairement relative qu’aux choses qui intéressent la conscience, [alors que] chez les Juifs la religion embrasse tout ce qui fonde et régit la Société. De là, les Juifs forment partout une nation dans la nation, ils ne sont ni Français, ni Allemands, ni Anglais, ni Prussiens, ils sont Juifs[31] ».

Plus loin, il précise :

« Ils ne sont pas simplement une secte, mais un peuple. Ce peuple avait autrefois son territoire et son gouvernement, il a été dispersé sans être dissous, il erre sur tout le globe pour rechercher une retraite et non une patrie, il existe chez toutes les nations sans se confondre avec elles, il ne croit vivre que sur une terre étrangère[32]. »

« Sans doute on peut changer de patrie comme certains Italiens l’ont fait au moment de l’arrivée en France de Catherine de Médicis, comme les protestants français au moment de la révocation de l’édit de Nantes. Mais pour que ces transplantations réussissent il faut que le sol moral soit le même à peu près que celui que l’on quitte, il faut que sous l’humus de surface il y ait le fonds chrétien[33]. »

C’est surtout quand il est question des juifs (pour Drumont) et des musulmans (à propos de Zemmour) que la rhétorique de l’inversion dominants/dominés fonctionne à plein. Zemmour l’écrit d’ailleurs en toutes lettres : « Hier dominés, ils dominent aujourd’hui[34] », en ajoutant : « Ce n’est pas à l’islam de s’adapter à la nation française, mais à la France de s’adapter à l’islam[35]. » Dès La France juive, Drumont avait labouré ce terrain en profondeur : « C’est vous qui devez-vous soumettre au Juif, vous plier à ses coutumes, supprimer tout ce qui le gêne […]. Le droit du Juif à opprimer les autres fait partie de sa religion, il est pour lui un article de foi, il est annoncé à chaque ligne dans la Bible et dans le Talmud[36]. »

Il est également très frappant de constater que, pour justifier ce genre de propos, les deux pamphlétaires ont recours aux mêmes arguments. J’en ai retenu cinq :

« Ils font la loi chez nous »

Tous deux tentent de convaincre leurs lecteurs que les juifs ou les musulmans imposent désormais leur loi aux « vrais Français ». Drumont affirme que toutes les mesures prises par le pouvoir républicain pour réduire l’influence des catholiques, en matière d’enseignement notamment, sont en réalité des lois juives :

« Le Code apparaît maintenant, non plus sous l’aspect d’un livre qu’un magistrat des temps anciens ouvrait pour y trouver un texte précis, mais sous la forme plutôt d’un immense rouleau de Torah qui se déploierait à perte de vue, d’un gigantesque papyrus funéraire comme on en découvre dans les mausolées d’Égypte. Nous ne sommes plus dans l’ancien Droit français ; vaincus, nous sommes soumis à la loi du vainqueur[37]. »

Zemmour reprend à son compte ce type de raisonnement, mais étant donné que les musulmans, dans leur immense majorité, font aujourd’hui partie des classes populaires, ce sont les cités-ghettos qui constituent sa cible principale :

« Le patriarcat des caïds de banlieue, et autres grands frères s’appuie, lui, sur le trafic de drogue et les préceptes coraniques, suivant l’exemple de leurs ancêtres barbaresques, pour séduire ou violer les jeunes femmes des classes populaires blanches[38]. »

Et il ajoute que la « défrancisation et l’islamisation des banlieues françaises » aboutissent à la constitution progressive d’un « Dar-el-islam français » qui s’impose à tous.

 

« Ils dégradent notre langue »

Juifs et musulmans sont aussi accusés d’avoir abâtardi la langue française. Pour Zemmour,

« dans le creuset banlieusard […] le vocabulaire est […] désespérément appauvri ; la syntaxe n’est plus française, la rigueur de la structure latine a été balayée. Une nouvelle langue – un français créolisé, un pidgin ? – est née, et se répand, coupant une partie de la jeunesse de notre pays du reste de la population[39] ».

« Pour parler une langue, écrit pour sa part Drumont, il faut d’abord penser dans cette langue, il y a entre l’expression et la pensée une corrélation étroite. On ne peut pas s’adresser à quelque Leven ou à quelque Reinach pour faire naturaliser son style comme on fait naturaliser sa personne ; il faut avoir sucé en naissant le vin de la patrie, être vraiment sorti du sol. Alors seulement, qu’il s’agisse d’attaquer comme Voltaire, Paul Louis ou Proudhon, de défendre comme Louis Veuillot, votre phrase a un goût de terroir puisé à un fonds commun de sentiments et d’idées[40]. »

 

« Ils ont des noms à coucher dehors »

Nos deux pamphlétaires sont littéralement fascinés par la question des noms. Éric Zemmour a multiplié les polémiques sur cette question en mobilisant les principes qui sont largement développés dans ses ouvrages. La loi modifiant les règles d’attribution des prénoms votée le 8 janvier 1993 a été, à ses yeux, une preuve de « l’insouciance mêlée d’arrogance » de la gauche. Les familles musulmanes s’en sont emparées pour pratiquer un « respect scrupuleux de la tradition. Les Mohamed succédant aux Karim, et les Farida aux Aïcha ». Cette fidélité aux prénoms « traditionnels » est l’une des causes, selon lui, des problèmes d’intégration que rencontrent ces jeunes car,

« dans la vie de tous les jours, au bureau, dans les cafés, […] les moins complaisants[41] estimaient que ces prénoms musulmans étaient bien le signe d’un rejet de la France, d’où les regards de travers, les mauvaises querelles, ou même les refus d’embaucher[42] ».

Plus grave, selon lui, le fait que ces musulmans conservent leur prénom rend factice leur naturalisation. Ils ont beau devenir légalement français, ils restent fidèles à leur origine :

« Avec cette querelle – apparemment dérisoire, en vérité essentielle – sur les prénoms, le fossé se creusait un peu plus entre le pays légal et le pays réel, entre la nationalité de papier et la nationalité de cœur, entre la loi et la fraternité[43]. »

Éric Zemmour estime que, pour permettre aux musulmans de s’arracher « à l’emprise d’une identité fondée sur la tradition religieuse », il aurait fallu en revenir à une stricte application de la loi napoléonienne du 11 Germinal an XI, obligeant les parents à donner des prénoms « chrétiens » à leurs enfants. Cette loi fut « un élément fédérateur rarement évoqué, et pourtant essentiel », une illustration de la « somptueuse synthèse » opérée par Napoléon Ier entre l’Ancien Régime et la Révolution, « l’équivalent de “nos ancêtres les Gaulois” enseigné dans toutes les écoles de la République à tous les enfants quelle que soit leur origine[44] ».

La question des noms est aussi une dimension centrale de l’antisémitisme drumontien. Dans ses écrits, il n’a cessé de déplorer la multiplication des « noms juifs » qui s’imposent au détriment de ceux qui fleurent bon la vieille France. Il évoque avec nostalgie

« les beaux noms français : la marquise de Courtebonne, la sœur marquise de Montmaure, la sœur comtesse de Blache, le marquis d’Arcinbal, le marquis de Lusignan, le marquis de Hautoy[45] ».

Il fait lui aussi référence à la législation napoléonienne sur les patronymes, en citant le décret du 20 juillet 1808 qui imposa aux juifs la loi du 11 Germinal an XI. « Pour voir ses Juifs, Napoléon exigea d’abord qu’ils prissent des noms. » Drumont, que l’on pourrait prendre ici comme un émule de Zemmour, loue la rigueur avec laquelle l’empereur procéda à l’enregistrement des juifs et ajoute que celui-ci « sert encore de plan et de modèle au comité antisémitique » qu’il dirige. Il regrette qu’à partir de la Restauration le laxisme de l’administration ait permis aux juifs d’échapper au regard. Beaucoup d’entre eux mirent alors à profit cette liberté pour conserver leur origine. Il note que Cohn ou Cahen sont des variantes du mot hébreu Cohen (« prêtre de la famille d’Aaron »). Le nom juif le plus répandu, toujours selon Drumont, est Mayer :

« Il est d’origine très reculée et figure dans l’Ancien Testament et dans le Talmud ; il plaît aux Juifs en évoquant pour eux l’image de quelque chose qui brille. Le vrai mot, en effet, est Meir (éclatant, rayonnant), et dérive à la fois du mot or et du mot lumière[46]. »

La petite scène que Zemmour nous raconte sur le prolétaire « Français de souche » qui ne supporte pas les noms arabes, Drumont l’avait déjà contée à ses lecteurs, mais en la situant dans le grand monde. Lors de la fête des Alsaciens-Lorrains, Arthur Meyer, le directeur du quotidien monarchiste Le Gaulois, devait ouvrir le bal avec la comtesse Aimery de La Rochefoucauld. Mais, au dernier moment, « la pauvre comtesse eut honte et se contenta de faire un tour dans la salle au bras du petit youtre ». Drumont avoue qu’il s’est senti personnellement humilié de voir que « ce joli nom d’Aimery, qui a je ne sais quel parfum Moyen Âge » soit ainsi « sali »[47]. Drumont aurait certainement pris comme un affront personnel qu’un Zemmour puisse parler au nom de la France.

 

« Haro sur le halal »

Intarissable sur les musulmans, Zemmour enchaîne :

« Bientôt les prénoms coraniques ne suffirent plus pour affirmer leur fierté identitaire : il y eut aussi les tenues islamiques, hijab pour les femmes et djellaba pour les hommes, les écoles coraniques où la langue arabe était enseignée au gré des récitations des versets du coran, les boutiques et les supermarchés emplis de produits “halal”[48]. »

Drumont n’est pas en reste :

« La femme juive de la classe aisée vit à l’orientale, même à Paris, fait la sieste l’après-midi, garde je ne sais quoi de fermé et de somnolent[49]. »

Lui aussi reproche aux juifs de vouloir imposer leurs coutumes, en prenant l’exemple des repas kasher servis dans les cantines des écoles publiques. Il rappelle que lorsqu’il était lui-même élève au lycée Charlemagne, une telle pratique aurait été impensable. Non seulement elle s’impose aujourd’hui, mais « quand on fait maigre par hasard le Vendredi-Saint dans un établissement dépendant de l’État, toute la presse juive ouvre ses écluses de blasphèmes et d’injures. “Poignez vilain, il vous oindra ; oignez vilain, il vous poindra”[50]».

 

« Français de papier »

L’argument des repas kasher/halal est utilisé dans les deux cas pour dénoncer les naturalisations abusives des immigrés juifs et musulmans :

« De ce que les Juifs sont moins une secte qu’un peuple, écrit Drumont, il suit qu’il n’était pas prudent de les déclarer citoyens sans examiner s’ils pouvaient et s’ils voulaient même franchement le devenir : en assimilant, sans précaution, les Juifs à tous les autres Français, on a appelé une foule de Juifs étrangers qui ont infesté nos départements frontières et on n’a point opéré sur la masse des Juifs plus anciennement établis en France les heureux changements que l’on se promettait du système de naturalisation qui avait été adopté[51]. »

De la même manière, Zemmour oppose le bon sens populaire au « biais idéologique » des experts qui persistent à appeler « Français » des gens qui, selon lui, ne le sont pas vraiment[52].

 

Nous sommes trop bons

Aux yeux de nos deux pamphlétaires, ce renversement de la domination a été grandement facilité par le fait que nous autres Français, nous sommes trop bons. Drumont cite un fait divers significatif qui s’est produit le 2 février 1881 lorsqu’un juif vint

« troubler une cérémonie funèbre. Remarquez que depuis des siècles aucune attaque de ce genre n’est venue du côté des catholiques. Il n’y a point d’exemple que l’un de nous ait insulté un rabbin, ait pénétré dans une synagogue pour troubler les cérémonies, ait manqué de respect aux choses que les autres vénèrent. Dans l’âme généreuse et large de l’Aryen, la tolérance est une vertu naturelle et il faut l’exciter bien longtemps pour le décider à user de son droit de légitime défense[53] ».

Zemmour fait exactement le même diagnostic. Le venin de la compassion que Victor Hugo a commencé à instiller dans l’organisme national a abouti à une situation tragique. Aujourd’hui, les victimes des attentats islamistes crient « Vous n’aurez pas ma haine[54] », alors que les assassins vocifèrent « Allahou Akbar ». Voilà pourquoi « la France invente son propre malheur. Au nom de son rêve humaniste, de son rêve d’amour universel hérité de Rome et du christianisme[55] ». Et notre prophète médiatique conclut :

« Le rêve du poète génial est devenu notre cauchemar. N’ayons aucun doute, le pire sera au rendez-vous[56]. »

À cent trente ans d’intervalle, les deux pamphlétaires reprennent également en chœur les mêmes diatribes contre les « droits de l’homme ». Selon Drumont, c’est cette idéologie mortifère pour la France qui explique la compassion des dreyfusards pour le capitaine juif. Il dénonce

« les socialistes qui ont renoncé à la véritable tradition révolutionnaire pour s’allier à la Juiverie. Ils ne vous disent pas franchement : “Les Juifs ont l’argent, ils tiennent à nettoyer leur Dreyfus, nous marchons parce qu’il faut vivre et bien vivre.” Ils vous disent : “En défendant ce capitaine Juif, que nous savons être un misérable, nous combattons l’obscurantisme et nous travaillons à l’émancipation de l’Humanité.” Ce sont là des fariboles et des calembredaines que les rhéteurs comme Jaurès peuvent essayer de faire avaler à des prolétaires insuffisamment instruits qui, pliant sous le rude labeur, n’ont pas le loisir nécessaire pour penser. Les ouvriers intelligents ne croient pas un mot de ces ridicules histoires, ils savent que c’est nous qui avons raison lorsque nous montrons à tous le fonctionnement de cet État dans l’État qu’est la Juiverie et les mille moyens qu’emploie la Ploutocatrie juive pour faire prévaloir sa volonté[57] ».

Éric Zemmour affirme lui aussi que la défense des droits de l’homme n’est qu’un tissu de « fariboles » et de « calembredaines ». Il s’en prend même à René Cassin, l’un des rédacteurs de la Déclaration universelle des droits de l’homme adoptée par l’ONU en 1948. À la Libération, le Haut Comité consultatif de la population française avait plaidé pour une politique d’immigration familiale d’origine européenne. De Gaulle avait approuvé cette proposition car il estimait « qu’il y avait trop de Méditerranéens dans la composition du peuple français ». Mais le Conseil d’État, présidé par René Cassin, rejeta cet avis[58] : 

« Cette haute autorité administrative […], au nom d’un humanisme de principe et d’un antiracisme militant puisant sa source dans le traumatisme nazi, va devenir le bastion d’un immigrationnisme à tous crins[59]. »

L’autre exemple que développe Zemmour pour prouver que la France a succombé à ses vieux démons compassionnels, c’est la loi du 1er juillet 1972, dite « loi Pleven ». Celle-ci réprime « la provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence » en raison de l’appartenance à « une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée ». Zemmour incrimine cette loi pour deux grandes raisons : d’une part, elle condamne l’intention et non plus simplement les « faits » ; d’autre part avec l’introduction du critère national, on passe du racisme à la xénophobie :

« Pour donner satisfaction à toutes les minorités qui s’estiment discriminées », cette loi a marqué la fin de la liberté d’expression en France et même « la dissolution programmée de la nation française dans un magma planétaire[60]. »

Cette loi est ainsi devenue une machine de guerre au service des associations antiracistes, et notamment de SOS Racisme, la cible préférée de la haine zemmourienne[61].

Aux yeux de nos deux pamphlétaires, cette compassion cosmopolite explique le laxisme des juges à l’égard des étrangers. Selon Éric Zemmour, deux catégories de mâles échappent à la criminalisation du désir : le gay et l’immigré venu des pays musulmans[62]. Pour Drumont, « on ne poursuit plus les Juifs, sous le gouvernement actuel, que dans des occasions fort rares et quand il est absolument impossible de faire autrement[63] ».

« La France n’ose même plus juger les espions arrêtés sur notre territoire. Sur cinquante espions pris en flagrant délit l’an dernier, pas un seul n’a été poursuivi ; les ministres refusent d’appliquer la loi sur l’espionnage[64]. »

Le plus grave, selon eux, c’est qu’en favorisant les juifs et les musulmans le « parti de l’étranger » fait le malheur des classes populaires françaises. Zemmour dénonce le regroupement familial car il aurait abouti à créer des classes-ghettos, aggravant du même coup les inégalités scolaires au détriment des petits Français issus des milieux modestes[65]. De même, s’il n’y a que 9 % de jeunes Français issus des classes populaires dans les grandes écoles, contre 30 % en 1950, c’est à cause des « passe-droits » accordés aux enfants d’immigrés, imposés au nom de la lutte contre les « discriminations » 176[66]. Drumont avait déjà brodé sur ce thème dans La France juive :

« L’espèce de fascination exercée par l’étranger a toujours été la même. Il y a des milliers de Français natifs, très considérés et très honnêtes, qui n’entreront jamais dans les grands cercles, lesquels s’ouvriront à deux battants devant des spéculateurs juifs, des négriers, des aventuriers de tous les pays[67]. »

Il avait lui aussi dénoncé les privilèges accordés aux travailleurs étrangers en matière de droits sociaux :

« Ce gouvernement de Juifs et de Naturalisés continue à donner aux Allemands des secours qu’on refuse à de malheureux Français[68]. »

Tous ceux qui contestent ces affirmations sont présentés comme des alliés objectifs du « parti de l’étranger ». C’est surtout lorsqu’il est question des juifs (pour Drumont) ou des musulmans (pour Zemmour) que cet argument est mobilisé pour dénoncer les universitaires. Comme on l’a vu plus haut, l’inversion des relations de pouvoir entre dominants et dominés permet à nos pamphlétaires de se présenter eux-mêmes comme des victimes censurées et méprisées par la mafia des historiens universitaires. Les démographes sont une autre cible qu’ils privilégient car ils leur reprochent de chercher à masquer la réalité du « grand remplacement ». « Le chiffre de 45 000 Juifs en France est définitivement adopté », constate Drumont :

« On n’y peut absolument rien changer, il se reproduit dans toutes les statistiques. Paris serait absolument plein de Juifs, que l’on vous répéterait toujours qu’il y a 45 000 Juifs en France. On refuserait impitoyablement à un examen un élève qui, à cette question : “Combien y a-t‑il de Juifs en France ?” ne répondrait pas : “45 000, Monsieur.” »

Et Drumont ajoute :

« Les Juifs eux-mêmes ont pris le bon parti pour couper court à toute investigation gênante : ils ont fait décider par le gouvernement qu’ils dirigent que dans les recensements on ne demanderait plus à personne le culte auquel il appartient[69]. »

Zemmour s’en prend lui aussi aux démographes en dénonçant les « dissimulations imprécatoires des Lyssenko de l’INED [Institut national d’études démographiques] ». Concernant l’afflux des migrants, il estime que « les experts et la loi nous interdisent de nous poser la question que les gens posent sans cesse ». C’est surtout sous cet angle qu’il aborde le thème des naturalisations. Ceux qui affirment que la part des étrangers est restée stable depuis les années 1980 sont renvoyés dans les cordes :

ce « chiffre [est] d’une rare mauvaise foi pourtant. Imaginons que surviennent cent millions d’Africains (ou de Chinois ou de Brésiliens) dans notre beau pays ; on donne aussitôt une carte d’identité à chacun, la part d’étrangers dans la population française n’aura pas bougé d’un millième de point. C’est ainsi qu’on a agi depuis trente ans : aux cent mille étrangers, solde annuel entre les entrants et les sortants (deux cent mille depuis dix ans), sans tenir compte des irréguliers, ont correspondu autant de naturalisations[70] ».

Pour nos deux pamphlétaires, il ne fait aucun doute que la France est sur le point de succomber. Zemmour prédit à son pays un avenir très sombre, entre Eurodisney et les mosquées[71]. Drumont avait prophétisé le même genre de catastrophe, il y a cent trente ans, en parlant des juifs :

« Avant qu’un siècle ne soit écoulé, ils seront les maîtres de ce brillant Paris, à travers lequel ils se glissent comme des ombres. En ce coin même de la Villette s’élèveront les usines d’Halphen où trois mille ouvriers chrétiens pliant sous le labeur sans trêve, étouffant dans une atmosphère de cinquante degrés, menés au bâton comme les constructeurs des Pyramides, crachent le sang dès quarante ans pour que cet homme ait un peu plus d’or[72]. »

La solution que préconisent les deux journalistes pour éviter cette issue mortelle consiste à trouver des moyens pour éliminer l’ennemi. Drumont prône l’arrestation et la spoliation des juifs :

« L’Aryen réveillé de sa somnolence jugea, non sans raison, que du moment où l’on comprenait ainsi cette fameuse tolérance dont on parlait tant depuis cent ans, il fallait encore mieux donner des coups que d’en recevoir ; il estima qu’il n’était que temps d’arracher le pays à des maîtres aussi peu endurants […]. C’est de cette époque que date en France la première constitution du comité antisémitique ou, pour être plus précis, anti-juif[73]. »

Quant à Éric Zemmour, il conclut Le Suicide français en écrivant :

« Il faudrait un implacable Richelieu combattant sans relâche “l’État dans l’État” et “les partis de l’étranger” pour abattre les La Rochelle islamiques qui s’édifient sur tout le territoire[74]. »

Il donna quelques précisions sur la manière dont il envisageait de liquider ces « La Rochelle islamiques » dans l’une de ses chroniques matinales diffusées sur RTL. Le 17 novembre 2015, il commenta en ces termes les attentats qui avaient eu lieu quatre jours plus tôt en région parisienne :

« Au lieu de bombarder Raqqa, la France devrait bombarder Molenbeek, en Belgique, d’où sont venus les commandos du vendredi 13. »

Le présentateur Yves Calvi tenta d’atténuer la violence de ces propos en disant que c’était une « blague », Néanmoins, elle ne fit rire que la clique zemmourienne islamophobe. De nombreuses voix s’élevèrent en effet pour les dénoncer. Françoise Schepmans, la bourgmestre de Molenbeek, jugea ce cri de haine « choquant et lamentable »[75].

 

Notes

[1] La Fin d’un monde, p. 38.

[2] La France juive, tome 2, p. 381.

[3] Mélancolie française, p. 17.

[4] Destin français, p. 147.

[5] Mélancolie française, p. 95.

[6] Destin français, p. 63.

[7] Il s’agit d’une réflexion prêtée à de Gaulle par Alain Peyrefitte dans son livre C’était de Gaulle, Gallimard, Paris, 1994.

[8] Destin français, p. 71.

[9] La France juive, tome 2, p. 278.

[10] La Fin d’un monde, p. 238.

[11] Destin français, p. 71 et p. 359.

[12] Mélancolie française, p. 216. Le « grand remplacement » est une théorie complotiste d’extrême droite, raciste et xénophobe, aux origines néonazies et antisémites, selon laquelle il existerait un processus délibéré de substitution de la population française et européenne par une population non européenne, originaire en premier lieu d’Afrique. Cette thèse a été réintroduite en 2010 par Renaud Camus, écrivain français d’extrême droite.

[13] Mélancolie française, p. 248‑251 ; Le Suicide français, p. 141‑46 ; Destin français, p. 547‑568.

[14] Destin français, p. 307.

[15] Ibid., p. 27.

[16] Le Suicide français, p. 145‑146.

[17] La France juive, tome 1, p. 451‑452.

[18] Drumont affirme également que « les juifs ont établi leur quartier général à Nancy, qui est devenue une “petite Jérusalem”. C’est la ville de France qui m’a envoyé le plus de félicitations », voir Édouard Drumont, La France juive devant l’opinion, Flammarion et Marpon, Paris, 1886, p. 115.

[19] La France juive, tome 1, p. 322. Le Consistoire est l’institution fondée sous Napoléon Ier, chargée d’organiser le culte hébraïque.

[20] Ibid., p. VI.

[21] Ibid., p. 291.

[22] Ibid., p. 21.

[23] Ibid., p. 69.

[24] Ibid., p. 74.

[25] Il cite, entre autres faits divers, celui qui s’est produit à Trappes le 18 juillet 2013 où des policiers ayant verbalisé une jeune fille qui portait le « niqab » ont été agressés par des jeunes vêtus en « kamis » qui ont crié « Allahou akbar ».

[26] Le Suicide français, p. 330.

[27] La France juive, tome 1, p. 60.

[28] Destin français, p. 552.

[29] Le Suicide français, p. 478 et p. 145.

[30] Destin français, p. 57‑63.

[31] La France juive, tome 1, p. 312.

[32] Ibid., p. 312.

[33] Ibid., p. 59.

[34] Destin français, p. 497.

[35] Le Suicide français, p. 330-331.

[36] La France juive, tome 1, p. 19.

[37] La Fin d’un monde, p. 462-463.

[38] Destin français, p. 499

[39] Mélancolie française, p. 246.

[40] La France juive, tome 1, p. 30.

[41] Zemmour fait ici allusion à ceux qu’il appelle « “les Français de souche” des classes populaires » (Le Suicide français, p. 372).

[42] Ibid., p. 372.

[43] Ibid., p. 373.

[44] Ibid., p. 369‑373.

[45] La France juive, tome 1, p. 175.

[46] Ibid., p. 317‑321.

[47] La France juive, tome 2, p. 185‑186.

[48] Destin français, p. 564.

[49] La France juive, tome 1, p. 89.

[50] Ibid., p. 88.

[51] Ibid., p. 313.

[52] Mélancolie française, p. 216‑217.

[53] La France juive, tome 2, p. 417.

[54] Titre du livre d’Antoine Leiris (Fayard, Paris, 2016), qui a perdu sa femme lors de l’attaque terroriste du Bataclan, le 13 novembre 2015.

[55] Destin français, p. 568.

[56] Ibid., p. 376.

[57] Les Juifs contre la France, p. 85.

[58] Destin français, p. 533.

[59] Ibid., p. 534.

[60] Le Suicide français, p. 67‑69.

[61] Voir par exemple Le Suicide français, p. 243 et sq.

[62] Destin français, p. 496.

[63] La France juive, tome 1, p. 75.

[64] La Fin d’un monde, p. 257.

[65] Le Suicide français, p. 157 et sq.

[66] Destin français, p. 321.

[67] La France juive, tome 1, p. 262.

[68] La Fin d’un monde, p. 257.

[69] La France juive, tome 1, p. 97.

[70] Mélancolie française, p. 217‑218.

[71] Le Suicide français, p. 526.

[72] La France juive, tome 1, p. 251.

[73] La France juive, tome 1, p. 18.

[74] Le Suicide français, p. 526.

[75] Raqqa était le fief de l’État islamique en Syrie. Ces propos d’Éric Zemmour furent d’ailleurs censurés par la maison d’édition qui publia ses chroniques matinales sur RTL de janvier 2013 à juillet 2016 (Éric Zemmour, Un quinquennat pour rien, op. cit.).

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