Marx au-delà de l’Europe. A propos d’un ouvrage de Kevin Anderson

Nous publions cet article de Jean-Numa Ducange, qui figure dans le dossier du dernier numéro de la revue Contretemps. Ce dossier constitue une invitation à lire et à découvrir des travaux contemporains sur et à partir de Marx. 

 

Il faut saluer l’excellente initiative des éditions Syllepse d’avoir entrepris la traduction et publication de l’ouvrage de Kevin Anderson1, et ce à peine deux ans après la parution aux États-Unis de l’ouvrage. L’auteur, à qui l’on doit déjà plusieurs contributions sur Marx et Hegel, est peu connu en France. Il s’impose désormais avec ce livre comme l’un des meilleurs spécialistes de Marx sur la délicate question des peuples “non-européens”.

Le propos est à inscrire dans un double contexte : d’une part, un approfondissement de la connaissance des textes de Marx, et d’autre part la large diffusion de l’idée selon laquelle Marx serait resté profondément eurocentrique, incapable de penser la diversité des structures politiques et sociales et leur évolution à l’échelle mondiale. Sur ce dernier point, soulignons que les publications abordant le problème du rapport de Marx à “l’Orient” ont été nombreuses. La plus fondamentale, et probablement la plus lue, est celle d’Edward Saïd sur l’orientalisme2, où Marx est inscrit dans une pensée occidentale colonialiste partageant comme les autres penseurs de son temps les préjugés concernant la supériorité des pays capitalistes ouest-européens. Plus récemment, les travaux d’Olivier Le Cour Grandmaison ont poussé jusqu’à la caricature l’image de Marx et Engels en défenseurs quasi inconditionnels de la colonisation européenne, afin d’établir un lien d’origine ambigu entre la gauche et la colonisation3. Et l’on pourrait allonger sans difficultés la liste des publications “post-coloniales” reproduisant des clichés, souvent totalement décontextualisés et qui s’économisent le moindre retour rigoureux aux textes qu’ils évoquent. Non pas que tout le courant des études coloniales présente ainsi Marx et les marxismes de façon aussi réductrice ; mais l’équation révolution jacobine – révolution – Marx – classe = blanc – Occident voire racisme n’est jamais très loin chez certains. Marx est ainsi considéré comme un penseur archaïque, bien moins radical que les nouvelles Cultural Studies par exemple, qui seraient davantage en phase avec le monde social par leur articulation subtile et critique des problématiques de “race”, genre et nation, là où Marx serait resté étroitement “classiste” et incapable de penser la question coloniale.

 

Marx en contexte : une évolution singulière

Anderson donne une véritable réponse argumentée à ces considérations expéditives. En un nombre de pages limité mais dense, il parvient à présenter méthodiquement et de strictement contextualisés les textes de Marx. Certains d’entre eux sont relativement connus (Grundrisse, manuscrits et préfaces sur la Russie) et d’autres – notamment en France – presque ignorés hors de quelques spécialistes. Anderson montre que la pensée dialectique de Marx est incompatible avec les approches simplistes qui lui sont associées le plus souvent, que celles-ci soient “marxistes” ou revendiquées comme telles ou bien encore délibérément hostiles à sa démarche de départ. L’ouvrage présente ainsi chronologiquement l’œuvre de Marx et ses évolutions sur les questions nationales, et plus particulièrement son attention grandissante à l’égard des sociétés non-occidentales ; il comprend un index et une bibliographie de bonne facture qui permettent de mesurer l’ampleur des recherches accomplies. Dans un premier temps, Anderson souligne que Marx, notamment dans le Manifeste de 1848, reste largement “ethnocentré” et ne raisonne sur les possibilités révolutionnaires qu’en Europe occidentale, avec de timides allusions aux indépendances éventuelles des pays colonisés dans les années qui suivent. L’auteur suit avec attention des textes d’apparence “secondaires” de Marx, en particulier ses contributions au journal New York Daily Tribune, dont de nombreux articles peu connus, que Roger Dangeville avait publié en son temps4. Si quelques textes sur la Chine et l’Inde indiquent déjà une bifurcation, c’est réellement en 1857, à l’occasion de la révolte des Cipayes en Inde, que Marx, sans changer encore radicalement de perspective, admet la possibilité que des révoltes “orientales” puissent être le signe d’un bouleversement plus général. Dans les Grundrisse, célèbres manuscrits du Capital dont la rédaction commence la même année, Marx avance une “théorie multilinéaire de l’histoire” (expression souvent répétée dans l’ouvrage d’Anderson) qui, des brefs développements sur le mode de production asiatique à son attention pour les formes “démocratiques” des communautés primitives, montre qu’il est loin de considérer le développement du capitalisme anglais comme un schéma pur et simple applicable au monde entier. La même idée se retrouve dans l’édition française du livre I du Capital, parue entre 1872 et 1875, où Marx exprime clairement l’idée que le capitalisme sous sa forme classique vaut avant tout pour l’Angleterre et ne saurait être généralisé d’un trait de plume pour le reste du monde. Cette édition française intervient après un événement majeur : la défaite de la Commune de  Paris en 1871, véritable traumatisme pour tout le mouvement ouvrier européen en voie de constitution. Marx, sans bien évidemment se désintéresser des perspectives occidentales comme le montre par exemple sa Critique du programme de Gotha (1875, publiée post-mortem en 1891), prend du recul et redouble d’efforts pour étudier d’autres aires géographiques qu’il avait jusqu’ici relativement peu pris le temps de comprendre dans le détail. L’étude de la Russie et de ses particularités à la fin de sa vie (1879-1882) va être ainsi à l’origine de développements où s’exprime clairement une nouvelle lecture de l’histoire des peuples non-européens. Ses échanges avec Mikhailovsky, ses brouillons de lettres à Véra Zassoulitch tout comme la nouvelle préface à l’édition russe du Manifeste du parti communiste de 1882 montrent la recherche marxienne d’une autre voie pour la Russie, pays qui était encore considéré par l’intéressé comme un despotisme barbare irréformable quelques années plus tôt. Marx s’attache à comprendre les raisons du maintien de la communauté paysanne (mir) pour voir si les traditions communautaires qui lui sont liées ne pourraient pas constituer un embryon susceptible d’éviter la phase capitaliste. En parallèle de cet intérêt pour la Russie, Marx rédige ses “notebooks” qui constituent une série de cahiers manuscrits sur le colonialisme et de nombreux peuples asiatiques, montrant son grand intérêt pour les questions anthropologiques, en particulier pour les formes maintenues de propriétés communautaires. Le propos de Marx, comme celui d’Engels dans l’Origine de la famille, de la propriété privée et de l’État sur le matriarcat, reflètent parfois les limites des connaissances de cette époque ; ils montrent néanmoins qu’une des grandes préoccupations de Marx à la fin de son existence fut bien la tentative de saisir les complexités de l’évolution mondiale, à rebours d’un schéma unilinéraire tel que l’on a pu le formuler au vingtième siècle à partir de quelques énoncés lapidaires.

Grâce à cette entreprise méticuleuse, Anderson nous informe de l’avancée des travaux relatifs à l’édition des oeuvres complètes de Marx et Engels en langue originale (Marx Engels Gesamt Ausgabe) qui, quoiqu’elle ne révèlera désormais probablement plus aucun texte susceptible de bouleverser fondamentalement les perspectives, permet d’affiner nos connaissances sur les dernières travaux des années 1880. C’est là un des grands mérites de l’ouvrage : d’aucun pourront dire que Kevin Anderson ne révèle pas de grande nouveauté pour qui connaît minutieusement la trajectoire de Karl Marx et son évolution intellectuelle. Ce serait faire l’impasse sur un problème essentiel : jusqu’ici aucun ouvrage un tant soit peu diffusé et accessible ne proposait une mise au point précise sur cette question, en particulier dans le domaine francophone où il faut remonter, sauf en tenant compte de rares exceptions5, aux années 1970 pour pouvoir trouver des références consistantes et sérieuses sur ce point6. Et l’indigence des commentaires de certains sur Marx et les peuples non-européens montrait qu’une telle synthèse devait voir le jour ; avant Anderson seuls quelques érudits consultant la MEGA pouvaient avoir accès aux développements les plus originaux de Marx… A noter que l’usage des textes de Marx par l’auteur est exemplaire : il ne se contente pas d’analyser dans le détail les principaux textes connus mais utilise tous les types de manuscrits en mettant en avant les brouillons, notes, correspondances, textes courts parus dans les journaux de l’époque,  offrant ainsi un panorama très riche de textes soigneusement référencés, d’autant que la postérité marxiste est également présentée, en particulier l’histoire des éditions successives, qu’un rappel en annexe présente de façon succincte mais utile.

La même remarque s’applique au traitement de la question nationale, dont les textes avaient déjà été publiés et étudiés depuis plusieurs décennies : on sait que Marx s’est particulièrement intéressé à la Pologne et à l’Irlande, deux pays dont il a soutenu clairement l’émancipation nationale, qu’il voyait même comme un élément important pour le déclenchement de la révolution sociale en Europe. Les textes sur la guerre civile américaine montrent quant à eux, selon Anderson, une féconde articulation entre “race” et “classe” à travers la question spécifique de l’esclavage. Ils révèlent aussi une certaine Realpolitik de Marx qui refuse de rester spectateur dans la lutte qui oppose le Nord et le Sud, l’esclavagisme pour lui devant être vaincu.

 

Remarques critiques

Il arrive néanmoins que l’ouvrage soit parfois desservi par des propos trop tranchés. A opposer un “bon Marx” que l’on n’aurait volontairement pas lu – puisque la plupart des textes non publiés du vivant de Marx ont été connus au cours d’une séquence qui va grossièrement de 1930 à 1970 –  à un vingtième siècle marqué par les falsifications et le stalinisme, il me semble que l’auteur esquive quelques problèmes d’importance et qui ne doivent pas être contournés, au risque de ne pas avoir l’écho qu’un tel travail historique et théorique mérite pourtant et de laisser prospérer les hypothèses critiques “orientalistes” présentées succinctement au début de cet article.

Il y a en effet quelque chose parfois d’un peu frustrant dans la démarche de l’auteur qui consiste à publier et présenter des extraits de textes de Marx souvent inédits, les expliquer dans leur contexte et les opposer de façon radicale et définitive aux usages “marxistes” – ou revendiqués comme tels – ultérieurs. Pour résumer à l’extrême et en caricaturant exagérément le propos, on pourrait dire : “lisez Marx, vous verrez à quel point il n’a rien à voir avec ceux qui se sont réclamés de lui ensuite”. La question demeure pourtant de comprendre pourquoi la Deuxième Internationale d’avant 1914, où de nombreux connaisseurs de l’œuvre de Marx occupaient des positions importantes, est restée pour une grande part “européocentrée”, même si des réflexions sur “l’Orient” existaient7. En Russie, malgré la préface connue de 1882, beaucoup ont longtemps cru qu’il fallait nécessairement passer par l’étape du capitalisme avant de pouvoir envisager une transition à un autre régime politique et social. On pourra objecter que nombre de textes dont il est question dans cet ouvrage n’étaient alors pas connus, restés à l’état de manuscrits. Mais cette indisponibilité n’a pas empêché par exemple Lénine de considérer avec sérieux le potentiel révolutionnaire des luttes anticoloniales… Preuve que la lecture de Marx et Engels à partir de ce qui pouvait être disponible avant les années 1930 pouvait servir à justifier le colonialisme (aile droite de la social-démocratie allemande) comme à le combattre avec virulence (Lénine) ; il s’agit là d’une question fondamentale pour la réception de Marx en politique, sur lequel l’auteur est ici peu disert. Car s’il est désormais incontestable et avéré avec cet ouvrage que le dernier Marx s’intéresse de près aux formes non-européennes de développement, l’absence de texte cohérent et structuré un tant soi peu consistant publié par Marx lui-même empêche tout jugement définitif et laisse ouvert une large palette d’interprétations. De ce point de vue, la dissociation quasi-totale avec l’œuvre d’Engels choisie ici pose également un problème car si on peut séparer Marx de Engels sur un certain nombre de points, comment ne pas évoquer clairement que le plus fidèle compagnon du penseur, dont il est rarement question dans l’ouvrage d’Anderson, eut des propos “grands allemands” à l’égard des populations slaves, qui ont laissé de profondes traces et révèlent les ambiguïtés du mouvement ouvrier sur ces questions ? Il suffit de relever les préjugés dans le parti le plus sensible à la question nationale avant 1914 pour s’en convaincre : la “petite Internationale” en Autriche-Hongrie avait donné lieu aux célèbres développements d’Otto Bauer, mais ses riches réflexions coexistaient avec une pratique “grande allemande” laissant peu de place aux Tchèques, une des composantes majeures de l’Empire8

Peut-on simplement opposer les richesses de Marx au stalinisme le plus caricatural, et donc oblitérer des réflexions majeures sur les questions évoquées ici entre Marx et Staline, à commencer par les austro-marxistes dès avant 1914 ? On pourra objecter : c’est là l’enjeu d’un autre livre. Certes, mais là encore Kevin Anderson ne s’interdit pas des regards sur le vingtième siècle, en particulier sur le traitement des textes de Marx en URSS, ou encore lorsqu’il évoque à la fin de son ouvrage les formes indigènes de résistance actuelle en Amérique Latine (Bolivie, etc.) fondées sur les liens créés par les communautés traditionnelles, ou encore lorsqu’il revient sur la question du racisme aux États-Unis, selon lui déjà bien saisie par Marx. Or, en évoquant le stalinisme, que l’on peut fort légitimement opposer à Marx au regard des déformations des textes de ce dernier et des crimes qui ont été commis en son nom, Kevin Anderson ne retient pas les réflexions de ceux qui vont, au sein du marxisme-léninisme stalinisé, tenter “d’orientaliser” le marxisme pour l’adapter aux conditions des pays non européens. Puisqu’il  est question de politique stalinienne à plusieurs reprises dans l’ouvrage pour la critiquer, pourquoi de ne pas  traiter l’usage “asiatique” des textes de Marx et Engels, en particulier en Chine et au Vietnam, qui ont concerné directement ou indirectement des partis de masse et des millions d’individus, question qui mérite certainement plus que d’être balayée en quelques mots ? Faut-il n’y voir uniquement que de grossières manipulations bureaucratiques ? Certains textes journalistiques évoqués dans le détail par Anderson ont été par exemple depuis très longtemps mobilisés par les communistes chinois, qui avaient le souci d’ancrer leur “sinisation” du marxisme en le fondant sur des textes du père fondateur9. Phénomène historique qui a engendré, quoique l’on pense des tragédies ultérieures, un bouleversement considérable de l’ordre social en Asie ; le changement de régime en Chine à partir de 1949 a en effet stimulé des réflexions dans le monde entier sur “l’orientalisation” du marxisme, qui ne peuvent être ignorés quoique l’on pense des destinées ultérieures du maoïsme. Ainsi, d’Otto Bauer à Mao, au-delà – c’est peu de le dire ! – des fortes différences qui les caractérisent, il y a en commun une réflexion sur l’avenir des peuples non européens ou non occidentaux à partir d’une lecture de Marx, et ce avant même que ne soit connu dans le détail nombre de textes présentés ici. Parce qu’ils prônaient la révolution sociale en se fondant sur l’analyse et l’expérience historique la lecture de nombre de textes de Marx – au premier rang desquels le très efficace Manifeste communiste, tout europécentré soit-il – a encouragé dans le monde entier la révolte contre l’ordre établi.

Enfin, dans le même esprit, on pourra critiquer la contextualisation de certains textes. Évoquer la traduction française livre I du Capital montre certes que Marx modifie sa perspective, mais il n’est pas certain que ces différences soient apparues si nettes à la parution du texte en 1875 : il s’agit donc là essentiellement d’une lecture rétrospective qui minore l’absence de discussion réelle sur cette question à l’époque. On pourra argumenter en soulignant la faible pénétration et assimilation du marxisme en France, pointer les résumés caricaturaux du Capital qui ont été diffusés à la fin du dix-neuvième siècle, comme celui de Gabriel Deville qui fait bon ménage d’aspects majeurs de la pensée de Marx. Il n’en demeure pas moins qu’en insistant sur un aspect qui semble être apparu secondaire aux acteurs de l’époque, Anderson a peut-être tendance à oublier les processus sélectifs de la lecture d’un texte aussi dense que le Capital, qui affecte aussi une histoire éditoriale politisée et complexe… Que montre bien encore d’une certaine manière le difficile accès en 2012 pour le lecteur français à certains textes de Marx présentés ici ! De manière générale, le panorama – insistons une dernière fois d’une érudition sans faille et tordant le cou à bien des légendes – proposé sous-estime peut-être la capacité mobilisatrice des simplifications critiquées ici. Le marxisme stalinisé a été à l’origine d’une sombre instrumentalisation et fut dévastateur, mais il avait dans le même temps une certaine force pédagogique et militante expliquant que l’on soit “passé à côté” des textes mentionnés dans cet ouvrage, y compris lorsque nombre d’entre eux étaient connus. Ainsi il me paraît un peu réducteur d’attribuer cette méconnaissance à la seule censure soviétique, car ils renvoient à des processus d’appropriation politique et militante qui recouvrent des réalités bien plus larges. 

Ce ne sont là que quelques remarques sur un ouvrage qui fera désormais incontestablement référence et dont l’essentiel du contenu propose une réponse parfaitement adéquate à ceux qui présentent Marx comme un penseur confiné à des problématiques du dix-neuvième siècle ouest-européen, peu à même de comprendre les évolutions majeures qui commençaient à se dessiner en-dehors de l’Europe. Il montre par ailleurs un point assez banal pour qui connait bien Marx mais illustré ici avec un talent particulier : à travers ses multiples notes et manuscrits, on perçoit combien Marx est quelqu’un qui travaille de façon très besogneuse et détaillée pour comprendre par exemple, souvent à partir de sources diversifiées et complexes, les diverses formes de propriété foncière à l’échelle de plusieurs siècles. Préoccupation “positiviste” en quelque sorte, mais qui va toujours de pair avec une grande capacité d’abstraction pour comprendre l’évolution historique et ses  conséquences sur le long terme ; l’aller et retour entre les faits bruts et déchiffrés dans leur détail et une réflexion totalisante pour penser le capitalisme contemporain apparaît, après la lecture de ce livre, comme un héritage précieux légué par Marx. Et dont certains de ses critiques pourraient modestement s’inspirer.

 

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références

références
1 Kevin Anderson, Marx at the Margins. On Nationalism, Ethnicity and Non-Western Societies, Chicago, University of Chicago Press, 2010. A paraître en français aux éditions Syllepse.
2 Edward Said, Paris, L’Orientalisme. L’Orient créé par l’Occident, Paris, Le Seuil, 1980.
3 Olivier Le Cour Grandmaison, Coloniser, exterminer : sur la guerre et l’État colonial, Paris, Fayard, 2005. cf. également « F. Engels et K. Marx : le colonialisme au service de « l’Histoire » universelle » in Contretemps, n°8 (ancienne série), septembre 2003, p. 174-184.
4 Cf. notre mise au point « Éditer Marx et Engels en France : mission impossible ? », La Revue internationale des livres et des idées, n° 16, mars-avril 2010, p. 52-55.
5 Sebastian Budgen, “Notes critiques sur l’article d’Olivier Le Cour Grandmaison”, in Contretemps, n°8 (ancienne série), septembre 2003, p. 175-185.
6 Voir par exemple Sur le mode de production asiatique, Paris, Éditions Sociales, 1969.
7 Georges Haupt et Madeleine Rebérioux, La Deuxième Internationale et l’Orient, Paris, Cujas, 1967.
8 Voir surtout Georges Haupt, Michael Löwy et Claudie Weill, Les Marxistes et la question nationale. 1848-1914, Paris, Maspero, 1974. Voir notre synthèse sur cette question : « La question nationale et les sociaux-démocrates autrichiens : théories et pratiques », Austriaca, n° 73, 2011, p. 93-107.
9 Un ouvrage ancien, contemporain du succès des théories maoïstes, le montre bien : Hélène Carrère d’Encausse et Stuart Schram, Le marxisme et l’Asie, Paris, Armand Colin, 1970.