Le peuple du Larzac. Un extrait du livre de Philippe Artières

Philippe Artières, Le peuple du Larzac, Une histoire de crânes, sorcières, croisés, paysans, prisonniers, soldats, ouvrières, militants, touristes et brebis…, La Découverte, 2021, 355 p.

En 1971, un plateau du sud de l’Aveyron inconnu de la majorité des Français, le Larzac, surgit dans l’actualité. Un projet d’extension du camp militaire est alors le théâtre d’une contestation menée par une centaine de paysans. Formidable laboratoire de nouveaux modes d’action, objet de convergence de luttes pendant une décennie – celles des agriculteurs, celles de la non-violence et de l’autogestion, celles également de l’Occitanie et de l’écologie – le Larzac devient un symbole de la résistance contre l’arbitraire politique.

Ces événements ne constituent pour autant qu’une partie de l’histoire de ce lieu désertique. En proposant une approche de longue durée de ce plateau calcaire, qui s’ouvre par les traces des premiers peuplements, progresse de siècle en siècle, de l’occupation romaine à l’installation des Templiers, du développement de l’industrie du cuir à celle du fromage de Roquefort, du campement des soldats réservistes au camp d’internement des membres du FLN pendant la guerre d’Algérie, c’est un peuple du divers qui apparaît au fil des pages. Un peuple composé d’humains et de brebis, de sorcières et de potiers, de bergers et de paysans, d’ouvrières et de soldats, de prisonniers et de militants…

A partir de travaux d’archéologues, d’historiens et d’ethnologues, en mobilisant des « sources improbables il y a encore vingt ans », l’histoire du Larzac que propose Philippe Artières est celle d’un « lieu énoncé », un « laboratoire ou se sont inventées des vies collectives qui ont fait interagir des humains, des animaux et des végétaux, mais aussi des objets et des gestes. »

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Chapitre 16. Assigner les Algériens à résidence surveillée

Dix ans après la fin de l’entreprise de « dénazification », s’ouvre une autre page noire de l’histoire du Larzac. Nous sommes en 1959, au milieu de la lutte pour l’indépendance de l’Algérie, quand le gouvernement français décide de faire la guerre aux Algériens installés en France. Une politique répressive féroce est mise en place. Nous avons gardé en mémoire la date du 17 octobre 1961, quand des dizaines d’Algériens ont été sciemment « noyés » dans la Seine sur ordre du préfet de police Maurice Papon, mais on a oublié que sur le Larzac, dès 1959, une banderole « Non au camp de concentration » fut brandie. On a oublié que des hommes, plus d’une dizaine de milliers d’Algériens sur l’ensemble de la période, furent raflés, enlevés à leur famille et placés dans les lieux mêmes où avaient été dépolitisés les officiers allemands ; ils furent envoyés dans ce « camp » dans des conditions d’arbitraire total, contrairement aux officiers allemands en 1945, dont la gestion relevait des accords de Genève (1929). Parallèlement à l’incarcération massive de militants indépendantistes dans les prisons métropolitaines, la détention dans des camps devient une pratique courante en ce début des années 1960.

Le Larzac, loin d’être un simple lieu de relégation, oublié et désertique, est aussi un territoire emblématique de la modernité, dont le camp est, selon Giorgio Agamben, un paradigme : « Le camp est l’espace qui s’ouvre quand l’état d’exception commence à devenir la règle […] ; comme localisation disloquante, il est la matrice secrète de la politique dans laquelle nous vivons toujours. […] Il est le quatrième et inséparable élément venu s’ajouter, en la brisant, à la vieille trinité État-nation (naissance)-territoire[1]. » Pour que des espaces comme les métropoles impériales existent, il faut des lieux comme le Larzac où s’expérimente et se déploie l’arbitraire de l’État. Ce n’est pas seulement dans les centres qu’il faut chercher les indices de la modernité, mais dans leur périphérie, dans les lieux frontières tels le Larzac.

Comment écrire ce moment ? Appuyons-nous sur les archives du biopouvoir, qui ont deux visages : celui des tableaux, des courbes, des diagrammes, des organigrammes qui régissent, comptent décrètent, gèrent et enferment ; et celui des réactions à l’« intolérable » que cette politique suscite – certaines personnes prennent la parole, elles s’indignent, écrivent des tribunes, mènent des grèves de la faim, s’organisent, manifestent contre les camps. Il faut saisir ensemble ces deux discours, l’un bureaucratique l’autre « politique ». Quant à la parole des assignés, elle est doublement mise au silence, d’abord et surtout par l’État français et l’administration militaire du camp, mais aussi, on le sait désormais, par l’organisation interne du camp, clandestine, celle du FLN. Le camp est l’un des théâtres des opérations de la guerre d’Algérie. Une armée contre une armée. Des soldats contre des soldats. Un conflit, des batailles, des mouvements, du renseignement, des morts.

Ce sont ces chiffres, ces dates, ces silences, ces quelques tribunes de protestation que nous lirons ici, grâce aux travaux de deux historiens, Jean-Philippe Marcy et Marc Benardot[2], qui, portés par l’historiographie renouvelée de la guerre d’Algérie[3], ont révélé cette autre présence sur le plateau, celle des damnés de la terre, les colonisés.

Il est difficile d’évaluer le nombre d’Algériens internés entre 1959 et 1962 dans le camp militaire tant les entrées et sorties sont nombreuses, tout comme les transferts vers d’autres camps pour déstabiliser le FLN. Fin mai 1959, les effectifs du camp d’assognation à résidence (CAR) s’élèvent à plus de 1 300 individus ; en décembre 1960, ils montent à 3 000, et une année plus tard, fin mars 1962, après les accord d’Evian, ils retombent à moins de 1 700, pour atteindre zéro en mai. Le nombre de libérations ne cesse de croître à partir de juillet 1960. À cette date, et depuis l’ouverture du camp, on en totalise 2 497, puis 3 488 en avril 1961, et enfin 4 340 en janvier 1962[4]. L’existence de ces camps d’internement est très vite connue et suscite des tribunes indignées.

L’arbitraire le plus complet préside, en France, aux internements d’Algériens

Partout en France et en particulier dans la région parisienne où la densité de main-d’œuvre algérienne est la plus importante, des centaines d’arrestations de travailleurs algériens sont opérées chaque jour. La répression dans ce domaine a pris des proportions considérables dont les Français pour la plupart sont ignorants.

Quand une rafle est opérée, quand des Algériens sont arrêtés sur leur lieu de travail, à leur domicile, les personnes qui voient ces arrestations, qui en ont connaissance, réagissent selon leur sens de la justice et pensent : “Ces gens que l’on emmène dans les « paniers à salade » vont être interrogés, sont innocents, si contre eux on ne peut retenir aucune accusation ils seront rendus à la liberté.” Ces Français doivent se détromper, un Algérien, par ses origines, la couleur de sa peau, est toujours présumé coupable, il est suspect d’office et à ce titre il ne manque pas de place pour lui dans les innombrables camps dits “d’hébergement” ou de “triage” dont notre pays est depuis un certain nombre de mois amplement pourvu.
Il est extrêmement difficile d’avoir une idée précise sur le nombre d’Algériens internés dans les camps. Le seul camp du Larzac (Aveyron), récemment construit, peut recevoir 6 000 personnes et est actuellement plein. Celui de Thol (Ain) est prévu pour 600 internés mais l’effectif présent est de 1 000 hommes, le camp de triage de Vincennes “abrite” au moins 400 personnes… ces quelques chiffres donnent une idée très vague de la réalité si l’on tient compte qu’au minimum chaque agglomération importante possède son camp de “triage”, qu’il y a encore des camps d’assignation à résidence dont nous ne connaissons pas l’effectif. Quant aux prisons, elles s’avéreront bientôt trop petites pour recevoir les Algériens condamnés ou en instance d’être jugés. En août 1958, le nombre d’Algériens emprisonnés en France était environ de 6 500 à 7 000 détenus, il est aujourd’hui passé à près de 12 000.[5] »

Que se passe-t-il au camp de Larzac ?

Sur le plateau des Causses, actuellement enneigé et balayé par la bise, 3 024 hommes, des Algériens, “assignés à résidence” aux deux camps de Larzac, isolés derrière des barbelés, seraient en danger. C’est du moins ce qui ressort des graves rumeurs qui nous parviennent depuis plusieurs jours.

Des officiers de SAS auraient pris récemment la direction de certaines activités du camp. Les services psychologiques de l’armée auraient désormais la haute main sur les cours jusqu’alors organisés entre les assignés eux-mêmes, sur leurs cantines, etc. D’autre part, les deux parties du camp auraient été isolées l’une de l’autre.

Les Algériens auraient déclenché, il y a dix jours, une grève de la faim. Ils feraient également grèves des soins médicaux et même la grève du charbon, refusant d’allumer les poêles de leurs baraques.

Ainsi, à la veille de Noël, 3 000 familles sans nouvelles sont dans l’angoisse. 3 000 hommes affamés font grève derrière des barbelés dans leur camp cerné par la neige. Si ces rumeurs sont vérifiés quelle décision prendra le gouvernement ? Il est urgent, il est facile d’envoyer à Larzac une commission d’enquête.

Car, enfin, le Larzac est en France[6].

Sur le causse, en effet, les autorités ont imaginé un camp qui trie spatialement les assignés selon leur dangerosité supposée. D’une capacité d’« accueil » de 3 750 personnes, il comprend deux pôles : l’« Orient », prévu pour 1 750 individus dits « radicaux » et divisé en trois secteurs – l’Extrême Nord pour les « irréductibles » (250), l’Orient Nord pour les « militants signalés » (750) et l’Orient Sud pour les sujets sans activités signalées (750) ; et l’« Occident », qui a vocation à accueillir 2 000 « sans qualificatifs ». Cette structuration n’est que de façade car le camp est sous-administré par les autorités : « Dès son ouverture, son directeur se plaint du sous-effectif et de l’incompétence d’une partie du personnel recruté. En septembre 1959, le camp ne compte que 82 gardiens au lieu des 135 nécessaires[7]. » Très vite, les gardiens sont débordés et il est décidé, afin d’éviter la mainmise du FLN sur le camp, de renforcer les séparations entre les différentes catégories de détenus. Un mur est ainsi élevé entre le bâtiment destiné à l’accueil et à l’observation et les bâtiments où sont logés ceux qui sont considérés comme irrécupérables, autrement dit les membres dirigeants du FLN en France[8].

Les craintes de voir le FLN prendre l’ascendant sont loin d’être infondées : les Algériens sont très bien organisés. Les services de renseignements ne s’y trompent pas : Il faut « éviter que certains éléments ne reconstituent à l’intérieur du camp une organisation antinationale et imposent à la masse une discipline en marge de l’autorité officielle[9] ». Des phénomènes semblables à ceux constatés en prison à la même période se produisent. Très rapidement, en effet, le FLN prend le contrôle et, dans chaque bâtiment, met en place une structuration très fine. Chacun est doté d’un commissaire politique, de policiers et de « vigilants » qui repèrent les assignés n’observant pas le règlement du FLN. Selon l’organisation algérienne, les assignés sont des prisonniers de guerre et doivent être traités comme tels. Certains d’entre eux le font savoir à la direction du camp en soulignant qu’ils sont des combattants reconnus sur le plan international. Mais les autorités, suivant en cela la politique du gouvernement, refusent la co-administration, qui constituerait une reconnaissance du FLN comme ennemi officiel. Ce qui n’empêche pas le camp de devenir une structure presque entièrement contrôlée par les Algériens[10]. Les Renseignements généraux dressent ainsi un schéma très éloquent de l’organisation supposée à l’intérieur du CAR. Celle-ci apparaît extrêmement structurée, avec à sa tête un comité directeur qui chapote un comité exécutif, un comité de justice, un tribunal d’appel, des délégués généraux et des chefs de secteur. Pour chaque pavillon, sont désignés à la fois certains internés qui exercent des fonctions de police, de soin, d’éducation ou d’aide sociale. Rien n’est laissé au hasard : il y a un homme les corvées, les comptes, les spectacles de théâtre, les activités sportives, sans oublier évidemment la propagande. Dans l’organigramme, il y a aussi les hommes de confiance et les groupes de choc.

Grâce à cette organisation, les assignés mènent de nombreuses actions collectives visant à protester contre les conditions de leur détention arbitraire. Pour la seule année 1959, au regard de la diversité des actions, on mesure l’extraordinaire force que le FLN parvient à produire par cet encadrement strict. Les grèves organisées sont de nature très différentes, pouvant durer un jour, une semaine ou quinze jours, et jouent sur des registres variés en fonction des revendications : le refus de potage, la grève des soins, la grève du courrier, ou bien sûr la grève de la faim. En 1959, à deux reprises, le 3 juillet et le 29 novembre, des assignés cessent de s’alimenter. À trois reprises, notamment en septembre et décembre, le FLN déclenche une grève générale (courrier, presse, soins et faim). Les actions ne consistent pas seulement à désorganiser le quotidien et peut prendre des formes moins frontales. Par exemple, tout au long du printemps 1961, l’action politique du FLN consiste à se saisir de l’histoire du peuple algérien pour mener des actions. Ainsi, « le 8 mai, l’anniversaire du soulèvement du Nord-Constantinois seize ans plus tôt est célébré avec le chant de Kassamen (Le Serment), l’hymne du FLN devenu l’hymne du pays pour l’indépendance[11] ». Des actes moins spectaculaires mais rappelant aux autorités françaises que le FLN a la maîtrise du camp se produisent désormais chaque jour. Sur les murs, de plus en plus de graffiti reproduisent le signe FLN, ici et là des drapeaux algériens sont déployés. L’insubordination est la plus manifeste lors de l’appel des matricules, lorsque certains des internés les plus « radicaux » répondent « FLN ». L’été 1961 voit une nette hausse de la tension entre les autorités françaises et les internés du camp, tension marquée notamment par une lettre très explicite : « En août 1961, le directeur du camp reçoit personnellement une lettre de menace de la Fédération de France du FLN. Il est accusé de faire preuve d’un zèle particulier dans l’exercice de ses fonctions, de faire procéder à des fouilles systématiques, d’isoler telle ou telle partie du camp. La fédération lui rappelle aussi qu’il est en présence “non de vulgaires condamnés de droit commun mais d’authentiques militants de la cause algérienne” et que la lettre tiendra lieu d’unique avertissement. »

Cette situation de tension perdure, même si les libérations de la fin 1961 et du début 1962 annonce que la victoire et l’indépendance sont proches pour le FLN. Il n’empêche, l’opinion publique en métropole est en partie hostile au camp et entame à son tour des actions, comme des manifestations de soutien, nombreuses dans les villes. Si, par ailleurs, le camp du Larzac est isolé, il est proche de la communauté de L’Arche, fondée par Lanza del Vasto sur les contreforts méridionaux du causse, qui vient protester pacifiquement devant les portes du camp, où il entame un jeûne de quelques jours. Pour certains militants locaux, ces revendications sont l’occasion de mesurer l’efficacité certaines formes d’actions non-violentes.

Non au camp de concentration[12]

J’ai participé à l’action pacifique contre les camps d’assignation en général et celui du Larzac en particulier, parce qu’il m’a semblé que dans l’état actuel des choses, c’était un moyen sûr pour éveiller les Français sur les germes dangereux que contenaient ces camps. On nous les présente avec des barbelés dorés, mais rapidement, c’est fatal, ils deviendront ce qu’ils sont : des tombeaux de liberté, avec toutes les variantes inévitables, violences, tortures, etc.

Lutter contre les camps, c’était pour moi lutter contre la guerre en Algérie. Les camps comme les morts, les souffrances physiques, les dérèglements moraux, tortures, haines, goût de la violence ne sont que des séquelles de la guerre. Arrêtons la guerre et nous supprimons tout cela. Il n’y a pas à mon sens de guerre propre. L’expérience que j’ai eu de la guerre en 1944, au maquis d’abord, dans la 1re armée française ensuite, comme engagé volontaire, m’a appris que dans le sens des vraies valeurs, la guerre était pire que tout. Il y aurait trop de choses à dire là-dessus…

Par contre cette participation à une action non-violente a été pour moi une espèce de révélation. Militant politique de gauche, j’ai trouvé une forme d’action efficace et digne, qui serait excellente dans les manifestations malheureusement indispensables en cas de crime grave, pour arracher par la non-violence un droit légitime. C’est précisément la force de la non-violence que j’ai en définitive découverte et que, dans la mesure de mes moyens, j’essaierai de faire admettre à mes camarades politiques.

[…] En résumé, je crois que la non-violence est une forme d’action qui doit être la forme d’action de la masse. Personnellement je m’emploierai dans mon milieu à le lui faire découvrir.

André Delon, Gantier[13]

Cette mobilisation est aussi la première venue d’acteurs parisiens qui, dans les années 1970, seront les relais mais aussi les défenseurs des paysans en lutte contre l’armée. L’avocat Jean-Jacques de Felice est de ceux-là. Il appartient aux groupes d’avocat et d’avocates (avec Gisèle Halimi, Jacques Vergès, Roland Dumas, en particulier) qui défendent en justice les militants FLN. J.-J. de Felice se souvient de l’attitude des Larzaciens et Larzaciennes à l’époque : « Les gens du coin ne se rendaient pas compte, ou ils étaient assez d’accord avec la politique de poursuite, de chasse aux terroristes du FLN. Des paysans du Larzac m’en ont parlé, après, en particulier les frères Burguière. Ils m’ont raconté que leur père, Léon Burguière, apportait du bois au camp parce qu’il était très marqué par une culture chrétienne de la charité et qu’il n’aimait pas voir les gens souffrir. […] Mais les gendarmes passaient dans les fermes et disaient “si vous voyez un fuyard, il faut nous prévenir”. Pour ces gens, il n’était pas question d’aider un fuyard algérien, ils se disaient persuadés qu’il fallait les pourchasser, que c’étaient des malfaiteurs dangereux qui étaient détenus là, qu’ils subissaient leur sort. Et en même temps, ils avaient le sentiment qu’il y avait une souffrance […][14]. »

La présence des internés algériens sur le Larzac tend à faire connaître le camp du Larzac et l’arbitraire qui, dans cette zone isolée, peut y être pratiqué. Un certain nombre d’acteurs importants qui se joindront à la lutte des paysans des années 1970 contre l’extension du camp se déplacent alors sur le causse et rencontrent certains habitants mobilisés. Une culture de la contestation se forme. Le peuple du Larzac est aussi algérien.

Notes

[1] Giorgio Agamben, Moyens sans fins. Notes sur la politique, Paris, Payot, 1995.

[2] Jean-Philippe Marcy, « Le Larzac, 1959-1962. Entre une politique répressive et le pouvoir du FLN », Matériaux pour l’histoire de notre temps, n° 92, oct.-déc. 2008, p. 25-32 ; Marc Bernardot, « Être interné au Larzac. La politique d’assignation à résidence surveillée durant la guerre d’Algérie (1958-1962), Politix, n° 69, vol. 24, 2004, p. 39-62.

[3] Portée par Raphaëlle Branche après Benjamin Stora, l’histoire de la guerre d’indépendance algérienne a considérable évolué ces quinze dernières années. Pour le théâtre français, outre R. Branche, saluons encore et toujours le grand livre d’Alain Dewerpe, Charonne, 8 février 1962. Anthropologie historique d’un massacre d’État, Paris, Gallimard, 2006.

[4] J.-P. Marcy, « Le Larzac, 1959-1962 », loc. cit., p. 25.

[5] La Défense. Organe de la Section française du Secours rouge international, juillet 1959, p. 5.

[6] Maurice Pagat, Témoignages et documents, décembre 1959.

[7] J.-P. Marcy, « Le Larzac, 1959-1962 », loc. cit., p. 26.

[8] Compte-rendu d’une réunion du 11 décembre 1959, cité par J.-P. Marcy, « Le Larzac, 1959-1962 », loc. cit., p. 31.

[9] Instructions du directeur général de la Sûreté nationale, cité par M. Bernardot, « Entre répression policière et prise en charge sanitaire et sociale. Le cas du centre d’assignation à résidence du Larzac (1957-1963) », in Raphaëlle Branche, Anne-Marie Pathé et Sylvie Thénault (dir.), Répression, contrôle et encadrement dans le monde colonial, Bulletin de l’IHTP, n° 83, premier semestre 2004, p. 86.

[10] Ibid.

[11] J.-P. Marcy, « Le Larzac, 1959-1962 », loc. cit., p. 29.

[12] Banderole portée lors de la manifestation silencieuse par Joseph Pyronnet, militant de l’Action civique non-violente (ACNV) le dimanche 28 juin 1959 devant le camp du Larzac. Cette action est suivie d’un jeûne et d’une demande aux autorités d’internement dans le camp, puis d’une manifestation à Millau devant la sous-préfecture. Sur l’ACNV et la lutte contre les camps, voir les travaux de Tramor Quemeneur.

[13] André Delon, Témoignages et documents, décembre 1959.

[14] « Un homme sans défense », Entretien avec Me de Félice, Matériaux pour l’histoire de notre temps, n° 92, oct.-déc. 2008, p. 47.