Gramsci, penseur de l’hégémonie [Podcast]

Depuis quelques années, le nom de Gramsci est sur toutes les lèvres – y compris les plus détestables. Nombreux sont ceux, à droite mais aussi à gauche, qui cherchent à occulter la radicalité politique de Gramsci, et qui transforment ses concepts en mots clés coupés de leur matrice originelle marxiste, communiste et révolutionnaire.

Dans cette discussion avec Marina Garrisi, le philosophe Yohann Douet, spécialiste de Gramsci et membre de la rédaction de Contretemps, fait le point sur ces débats dans cet épisode du podcast « Les émissions sociales », podcast des Éditions sociales que vous pouvez retrouver sur la plateforme Spectre.

Il montre que la pensée gramscienne, en particulier en ce qui concerne l’hégémonie, s’inscrit dans le marxisme tout en le renouvelant. C’est dans cette perspective – et non en l’érigeant en précurseur du post-marxisme et du populisme de gauche comme le font Laclau et Mouffe – qu’il est possible de véritablement comprendre sa pensée et d’en saisir toute l’actualité, notamment pour analyser la crise organique de notre époque.

Émission organisée à l’occasion de la publication aux Éditions sociales de « Une nouvelle conception du monde ». Gramsci et le marxismeOuvrage collectif dirigé et introduit par Yohann Douet, avec des contributions de Fabio Frosini, Francesca Izzo, Domenico Losurdo, Pierre Musso, André Tosel et Giuseppe Vacca, et la participation de la Fondation Gabriel Péri.

Ce livre rassemble des textes écrits par les plus grands spécialistes internationaux du révolutionnaire italien Antonio Gramsci. Ces études approfondies mettent en lumière des éléments fondamentaux de sa pensée qui, bien que forgés dans les geôles du fascisme, conservent une actualité pour notre époque, comme l’opposition entre communisme et populisme, les notions d’américanisme et de fordisme ou l’idée de crise d’hégémonie.

L’ouvrage montre ainsi la profonde originalité du marxisme ouvert de Gramsci, ou de sa « philosophie de la praxis », qui est tout entière orientée vers l’émancipation des subalternes et est indissociable de leurs luttes pour l’avènement d’un monde radicalement nouveau.