L’antifascisme a déjà une longue histoire, qui correspond à celle du fascisme puisque celui-ci suscita d’emblée une riposte de la part des gauches, du mouvement ouvrier et de tou·tes celles et ceux attaché·es aux idées d’égalité et de justice sociale. Avec l’installation des extrêmes droites dans les champs politiques des sociétés capitalistes actuelles, partout dans le monde, il est nécessaire de revisiter l’histoire riche de l’antifascisme.
C’est à cette démarche que se consacre Ugo Palheta dans ce nouvel épisode du podcast « Minuit dans le siècle » (réalisé pour la plateforme Spectre), enregistré durant l’été 2023, avec deux frères – Alain et Philippe Cyroulnik. Tous deux sont de longue date des militants de la gauche communiste et révolutionnaire, d’abord à la Jeunesse communiste (JC) puis à la Jeunesse communiste révolutionnaire (JCR), ensuite au sein de la Ligue communiste (LC), refondée plus tard sous le nom de Ligue communiste révolutionnaire (LCR). Aujourd’hui, si tous deux sont membres de la Quatrième internationale (QI), Philippe Cyroulnik est militant au Nouveau parti anticapitaliste (NPA) et Alain Cyroulnik à Ensemble.
Ils reviennent sur leur entrée dans le militantisme, la place du combat contre le fascisme dans leur engagement révolutionnaire et ce que signifiait concrètement lutter contre l’extrême droite avant, pendant et après mai-juin 1968. L’épisode s’arrête notamment sur l’attaque par la Ligue communiste du meeting fasciste d’Ordre nouveau le 21 juin 1973, qui pose notamment la question de l’usage de la violence dans la lutte antifasciste, et qui vaudra à la Ligue une dissolution.
Ce dialogue se conclut par une interrogation sur les défis présents, alors que l’extrême droite ne se réduit plus à des organisations violentes mais groupusculaires : elle dispose d’une large base de soutien électoral, qui lui permet d’envisager la conquête du pouvoir politique en France – comme elle l’a fait dans d’autres pays. Ainsi la question de l’opposition à l’extrême droite doit-elle nécessairement se coupler, selon Alain et Philippe Cyroulnik, à la reconstruction d’une perspective collective, émancipatrice et globale.