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Contretemps a publié en juillet 2021 un article sur « les inavouables racines des thématiques identitaires » des années 1930 aux années 1960, et un second article en août 2021 sur l’élaboration de cette thématique dans les années 1990 à 2000 par la Nouvelle droite en symbiose avec le Front National. Ce troisième article raconte comment ce discours a été formaté puis mis en circulation dans les années 2010 par le réseau militant international des « identitaires ». Un quatrième article abordera l’adoption des thématiques identitaires par des courants variés des droites radicales au début des années 2020. 

***

Un « discours externe » identitaire aseptisé a été mis en circulation à une échelle internationale dans les années 2010. Il tire néanmoins toujours sa cohérence d’un « discours interne » plus radical, plus racial. La multiplicité des niveaux de lecture du discours identitaire lui est essentielle. Elle lui donne sa souplesse initiale et contribue à son efficacité…

 

La polysémie de la thématique identitaire « estampillée »

La brochure programme « Génération Identitaire » de 2014[1] illustre parfaitement la dualité du discours « dur » et du discours « grand public ». Le ton est martial : « Ce livre n’est pas un simple manifeste. C’est une déclaration de guerre. Une déclaration de guerre à tout ce qui rend l’Europe malade et risque de la tuer. Une déclaration de guerre à la fausse idéologie des soixante-huitards. C’est nous qui vous déclarons la guerre »[2].

Mais l’essentiel de l’ouvrage est flou, sans contenu politique, sans l’esquisse d’un programme. L’ouvrage comprend 41 courts chapitres (en 90 pages) chacun sur un thème. 39 chapitres sur 41 se terminent par une phrase courte suivie de « Parce que nous sommes la génération identitaire ». Ainsi :

« 1 Génération identitaire » « Alors que nous avons poursuivi des utopies toute notre vie, nous voulons des valeurs réelles. Ce que nous demandons existe déjà : le posséder est notre droit ancestral. [ ..] Nous sommes la réponse à votre existence et à l’échec de vos illusions »[3]

« 4 Sur la politique » « Votre politique nous dégoûte »[4]

« 5 Sur la vie familiale idyllique » « Mais notre rêve reste celui d’une famille et d’un futur heureux »[5]

« 6 Sur les sexes » « Nous voulons être de vrais hommes et de vraies femmes »[6]

« 8 Sur l’économie » « Nous sommes sans emplois, sous-payés ou travaillons des semaines de 60 heures. Nous sommes les victimes de vos politiques d’endettement »[7]

« 10 sur l’écologie » « Déterminés et sérieux, nous sauverons la planète »[8]

Sur la religion, on devine que l’auteur valorise le fait d’avoir des convictions fortes, mais on ne sait pas lesquelles. « L’universalisme » est rejeté :

« Nous haïssons avec passion votre xénophilie hypocrite » et « nous comprenons les peuples qui vous détestent et rejettent votre « progrès » ». « Nous sommes les défenseurs de la diversité, ses vrais guérilleros »[9].

En revanche, « le mot de l’éditeur »[10] placé en tête de l’ouvrage indique :

« à l’évidence l’auteur utilise de façon fréquente le terme ”identité” et ”identitaire”. L’auteur de la Nouvelle Droite Guillaume Faye, a définit l’identité comme suit … », « Attention, le fondement premier de l’identité est biologique »[11].

Le texte de l’auteur, Markus Willinger n’affirme pourtant, explicitement du moins, rien de tel. Pour comprendre vraiment ce discours « grand public » il faut se référer à la « définition » des mots utilisés par cette mouvance et ainsi ouvrir le « mot-valise », avoir accès au niveau de langage « dur », ou plus construit, qui sert de socle au langage « externe ». Autrement dit, lire certains textes de ce courant sans connaître le sens qu’il donne aux mots employés revient à lire un article de maths ou de physique en pensant qu’une « racine » est une partie d’un végétal, qu’un « champ » désigne une surface cultivée, qu’un « tableau » est une toile peinte ou qu’un nombre « irrationnel » a un coup de folie.

Rédiger ces clés de lecture, ces définitions, constitue une préoccupation importante des cadres du courant identitaire, qui présentent « sous forme de dictionnaire la synthèse de notre conception du monde et de notre visée historique, car c’est toujours autour de mots clés et de concepts que celles-ci s’organisent. »[12]. Chaque définition renvoie à d’autres, ce système de vocabulaire méthodiquement bâti se détache, se sépare du sens commun des termes et des notions, en effet

« les mots et ce qu’ils recouvrent manifestent le pouvoir de nommer la réalité et donc de la mettre en forme, de l’orienter dans l’esprit des gens. Voilà pourquoi il est important de bien choisir ses mots »[13].

En témoignent le Petit Lexique du Partisan Européen de Robert Steuckers et Guillaume Faye (1985), le Dictionnaire idéologique de Guillaume Faye dans Pourquoi nous combattons (2001)[14], Abécédaire de lutte et de victoire Gabriele Adinolfi (2008)[15], éléments pour une contre-culture identitaire de Philippe Vardon-Raybaud (2011)[16], Dictionnaire métapolitique de Daniel Friberg (2017)[17]. Avec un angle spécifique l’ouvrage de Jean-Yves Le Gallou, Dictionnaire de la Novlangue. Ces 1000 mots qui nous manipulent (2015)[18] concourt au même objectif.

Le courant catholique traditionnaliste s’est livré au même exercice, avec des conclusions très différentes, dans le Dictionnaire de la réplique (2003). Les auteurs connaissent bien les militants de l’identité, car ils les côtoient depuis 15 ans au sein du Front National. L’article « identitaire » de ce dictionnaire contient une attaque en règle contre les identitaires :

« Chaque groupe serait déterminé dans son identité, radicalement incommunicable. Les autres ne sont absolument pas comme nous. [..] derrière tout cela il y a là [..] le refus d’une commune nature humaine. » « Ils oublient l’identité française et plus spécifiquement encore, l’identité nationale. » « Ces identitaires entendent préserver les racines européennes contre le cosmopolitisme. [..] Pour les idéologues de la Nouvelle Droite, qui aiment diffuser leurs idées sans en révéler les dessous, il s’agit des racines païennes de l’Europe. Or cela est absurde. »[19]

 

Un discours identitaire diffusé en Europe et dans le monde anglo-saxon

La brochure Génération Identitaire[20] que nous venons de présenter constitue la base du courant identitaire européen. Elle a été rédigée par un jeune militant autrichien[21]. Elle a été publiée initialement en 2013, puis traduite dans dix autres langues[22] par la maison d’édition Arktos, dirigée par Daniel Friberg[23], un personnage clé des droites identitaires européennes. La mise en page a été effectuée par Daniel Friberg lui-même, signe de son importance pour celui qui est présenté comme un des principaux éditeurs d’extrême droite dans le monde[24].

Daniel Friberg a été un acteur essentiel du nationalisme blanc des années 1990 et 2000 en Suède[25], il a approfondi ses liens avec les droites radicales américaines, en particulier ceux qui se qualifient « alt-right » (droite alternative). Puis il a découvert dans la Nouvelle Droite française un socle intellectuel[26]. Cadre puis PDG de la société Wiking Mineral[27], qui soutenait financièrement différentes structures suprémacistes, Daniel Friberg a créé en 2009 la maison d’édition Arktos.

La maison d’édition Arktos, située à Londres puis en Suède, enfin en Hongrie, « aborde les problèmes causés par le libéralisme, le capitalisme et la mondialisation », entend « mondialiser l’anti-globalisme ». Avec elle, Daniel Friberg a facilité la diffusion internationale des thématiques identitaires en traduisant en anglais comme en d’autres langues les textes des nouvelles droites européennes, mais aussi ceux d’autres auteurs des droites radicales.

 

Un discours qui repose sur le travail de la Nouvelle droite française

Le socle, la charpente intellectuelle du courant identitaire de tous les pays, repose sur le travail idéologique de la Nouvelle droite française, surtout dans sa sensibilité ethno-nationaliste. Daniel Friberg a décrit son itinéraire et ses activités dans un entretien accordé au média de la droite radicale bretonne Breizh Info[28] :

« De Benoist et Faye, parmi d’autres penseurs de la Nouvelle Droite, ont évidemment apporté une substance intellectuelle », « eux et les autres penseurs du Grece avaient réussi à [..] établir une communauté intellectuelle de droite de taille et d’influence, une sorte d’école qui, malgré ses propres divergences internes, pourrait servir de point central pour le développement et la recherche future. » « J’espérais que la traduction de ces œuvres ouvrirait de nouveaux horizons à travers l’Occident pour la discussion, la recherche et l’action, et fournirait à la droite un point de référence solide, parallèle à celui que la gauche a produit avec l’école de Francfort. »[29]

Le travail de ceux qui ont agi et investi des compétences et de l’argent pour élargir l’audience du courant identitaire ont permis une vraie internationalisation : The Identitarians du chercheur portugais José Pedro Zúquete[30] permet d’en prendre la mesure, tout en exposant à quel point ce courant trouve ses racines en France. Ces efforts ont été couronnés de succès, en particulier dans le milieu des nationalistes blancs américains[31], dont des cadres voient en Alain de Benoist leur père spirituel, amenant ce dernier à déclarer prudemment que, lui, ne les reconnaît pas pour autant comme ses enfants.

L’extension de la rhétorique identitaire (nettement anti-américaine) pourrait ne pas aller de soi aux USA, mais le décloisonnement en cours[32] des apports idéologiques entre l’Amérique du Nord et l’Europe[33] porte non pas sur les assez pauvres productions strictement politiques des identitaires européens mais sur leur socle intellectuel.

Dans ce cadre, les échanges sont très dissymétriques : Arktos et les autres éditeurs proches de conceptions identitaires (comme Counter-Currents[34]) alimentent un flot de traductions vers la langue anglaise, en premier lieu les auteurs issus du Grece ou proches de ce mouvement, Alain de Benoist[35], Guillaume Faye[36], Pierre Krebs[37], Tomislav Sunic[38], Dominique Venner, et d’autres auteurs européens présents ou passés références des droites radicales tels le russe Alexandre Douguine[39] ou le raciste fasciste  « traditionaliste » italien Julius Evola. En revanche la diffusion et les traductions d’auteurs américains dans les langues européennes n’ont pas – jusque récemment – marqué le champ intellectuel et politique des droites radicales[40].

 

Le discours militant public est essentiellement anti-immigration et anti-islam

C’est dans les mesures contre l’immigration que le courant identitaire devient politiquement concret. Ainsi les 30 mesures pour une politique d’identité et de remigration,[41] proposent :

n°1 : «l’abrogation du droit du sol », n°2 : « du regroupement familial », n°22 : « des lois anti-discrimination », n° 22 : « des minarets », n°24 « interdiction des prêches en arabe », des imams étrangers, n°25 : « du port du voile islamique dans l’espace public », n°26 : « de l’UOIF », n°27 : « de l’abattage rituel », n° 28 : « du hallal dans les cantines publiques », n°9 : « des associations soutenant l’immigration clandestine »[42] n°9 « rétablir le délit dit de solidarité »:  n°7 : « suppression totale de l’AME », n°3 et n°6 : faciliter les expulsions, n°17 : « pause de dix ans des naturalisations », n°4 et n°5 : déchéance de la nationalité française, n°20 : « exclusivité des aides sociales et des logements sociaux aux nationaux et aux ressortissants européens », n°21 : « instauration de la préférence locale, nationale et européenne pour l’ensemble des emplois ».

Le contenu des mesures « en positif » est maigrelet, la n° 16 « Création d’un haut-commissariat à la remigration », n°12 « Fonds d’Aide au Retour », et une partie des N°14 et n°16 évoquant « des partenariats avec des universités européennes », ou « des grandes écoles » pour « faire émerger sur place les élites dont les pays en développement ont besoin » s’appuyant sur l’idée que « l’immigration choisie » à la Sarkozy est une forme de pillage des ressources intellectuelles des pays concernés.

Parmi elles, la n° 19 : « pour un enseignement des fondements de l’Identité française », c’est-à-dire « l’enseignement de l’histoire des populations en Europe, permettra de souligner les permanences de la population française et de montrer le caractère très récent des migrations non-européennes ». Ni Hugo ni Racine, ni même Jeanne d’Arc, pas d’histoire de la constitution de l’État-nation, pas d’histoire de la langue, pas d’histoire culturelle ni religieuse, a fortiori pas d’histoire de l’impérialisme français. Rien d’autre n’est évoqué que la permanence du substrat ethnique des populations et l’illégitimité de celles et ceux dont des ancêtres sont nés au sud de la Méditerranée ou dans les Caraïbes.

Lue à l’aune de la définition des mots donnée dans les multiples lexiques et dictionnaires identitaires, l’inscription de « l’identité française » dans la seule « histoire des populations européennes », confirme que les auteurs du livre gardent bien en tête l’équation identité=hérédité.

Le succès de l’entreprise est indéniable : un courant politique international a su s’affirmer, avec un discours spécifique, des pratiques militantes dynamiques, un embryon de contre-culture. Mais ce n’est pas suffisant, car l’ambition des créateurs du discours identitaire est de reconstruire – autour de celui-ci – l’identité des droites radicales, pas seulement d’un petit courant militant.

 

Notes

[1] Markus Willinger, Génération Identitaire. Une déclaration de guerre contre les soixante-huitards, avant-propos de Philippe Vardon, mot de l’éditeur John B. Morgan, éditions Arktos, Londres, 2014 (104 pages). Traduit en français par Rémi Tremblay éditeur du Harfang (identitaire), porte-parole de la Fédération des Québécois de souche, collaborateur à plusieurs journaux : Présent (dont il est le correspondant au Canada), Livr’Arbitres, Council of Euro-Canadians et Alternative Right). Il est le correspondant d’EuroLibertés au Canada. Il a publié Les Acadiens : du Grand Dérangement au Grand Remplacement et Le Canada français, de Jacques Cartier au génocide tranquille (avec Jean-Claude Rolinat) aux éditions Dualpha et Adrien Arcand et le fascisme canadien ainsi que Oswald Mosley, l’union fasciste britannique respectivement n° 12 et n° 14 des Cahiers d’Histoire du nationalisme et enfin une Anthology de Tom Macinnes (1967-1951) un écrivain nativiste canadien anglophone chez Reconquista Press.

[2] Willinger (2014) p 15

[3] Willinger (2014) p 18

[4] Willinger (2014) p 24

[5] Willinger (2014) p 26

[6] Willinger (2014) p 28

[7] Willinger (2014) p 32

[8] Willinger (2014) p 36

[9] Willinger (2014) p 45

[10] John B. Morgan, qui a travaillé à Arktos de 2010 à 2017 à Budapest, collabore aujourd’hui à Counter-Currents, site et maison d’édition américaine sur le même créneau qu’Arktos. L’enquête fouillée de Shane Burley donne d’intéressantes indications sur le contexte américain https://www.full-stop.net/2020/02/24/features/shane-burley/how-white-racists-dream-metapolitics-and-fascist-publishing/

[11] Willinger (2014) p 12

[12] Guillaume Faye, Pourquoi nous combattons. Manifeste de la Résistance européenne, éditions de l’Æncre, Paris. 2001 (237 pages) P.51.

[13] Page 7 de Jean-Patrick Arteault, Pour une boussole métapolitique, Les éditions de la forêt, Forcalquier, 2019. (33 pages)

[14] Le Dictionnaire idéologique occupe les pages 51 à 236 de Pourquoi nous combattons (2001)

[15] Gabriele Adinolfi, Pensées corsaires. Abécédaire de lutte et de victoire, Les éditions du Lore, 2008 (424 pages)

[16] Philippe Vardon-Raybaud Éléments pour une contre-culture identitaire, éditions Idées, Nice, 2011. (304 pages).

[17] Le Dictionnaire métapolitique, pp. 63 à 109 de Daniel Friberg, Le Retour de la vraie droite, éditions Arktos, Londres, 2017. (117 pages)

[18] Jean-Yves Le Gallou, Dictionnaire de la Novlangue. Ces 1000 mots qui nous manipulent, Editions Via Romana, Versailles, 2015. (255 pages)

[19] Centre Henri et André Charlier, Dictionnaire de la Réplique, sous la direction de Bernard Antony, éditions Godefroy de Bouillon, Paris. 2003. (428 pages) pp. 247-248. Ironie de l’histoire, une quinzaine d’années plus tard, Présent, quotidien de ce courant, fera apposer dans les kiosques de presse des affichettes le présentant comme un journal « Catholique et identitaire ».

[20] Ne pas confondre l’ouvrage rédigé par Markus Willinger en 2013 dont le titre est « Génération identitaire » et la brochure Nous sommes la génération identitaire dont l’auteur est « Génération identitaire » qui reprend les principaux textes de l’organisation. Publiée en 2013 par les éditions IDées et traduite puis publiée en anglais la même année par Arktos, cette brochure compte 50 pages.

[21] Markus Willinger né en 1992 décrit son itinéraire dans un entretien accordé à un site québécois https://quebecoisdesouche.info/entretien-avec-markus-willinger/

[22] Anglais, croate, français, grec, italien, néerlandais, polonais, portugais, suédois, tchèque. Les traductions comportent l’avant-propos de Philippe Vardon.

[23] Voir le chapitre qui lui est consacré par Benjamin Teitelbaum pp.259 à 275 de Key Thinkers of the radical right, Edited by Mark Sedgwick, Oxford University Press, New-York, 2019 (325 pages)

[24] Daniel Friberg a présenté sa politique éditoriale au site identitaire breton Breizh Info https://www.breizh-info.com/2019/08/02/124278/arktos-daniel-friberg-de-benoist-faye-livre/

[25] Sur l’activité suédoise de Friberg et son contexte, se reporter au travail de Benjamin R ; Teitelbaum, Lions of the north : sounds of the new Nordic radical nationalism, Oxford University Press, New York 2017. (210 pages). L’auteur enseigne l’ethnomusicologie et aborde donc son sujet par l’angle musical.

[26] « J’ai découvert la Nouvelle Droite Française quand j’étais jeune et j’ai tout de suite réalisé à quel point son travail était innovant, significatif et d’une grande portée. Une grande partie de la droite dissidente de l’époque était passionnée et dévouée, mais elle manquait souvent de cohérence et de substance intellectuelle réelle, ce qui en limitait la portée et en faisait une cible facile pour les critiques du courant dominant » (entretien dans Breizh Info)

[27] Le reportage de IBTimes souligne que plusieurs de membres de la compagnie minière Wiking Mineral, dont Friberg était PDG partageaient ses engagements https://www.ibtimes.co.uk/meet-swedish-mining-tycoon-bankrolling-alt-rights-global-media-empire-1608221

[28] Accessible en ligne https://www.breizh-info.com/2019/08/02/124278/arktos-daniel-friberg-de-benoist-faye-livre/

[29] Entretien dans Breizh Info

[30] José Pedro Zúquete, The Identitarians, The movement against globalism and islam in Europe, University of Notre Dame Press, Notre Dame (Indiana), 2018. (466 pages)

[31] Voir sur l’influence de de Benoist l’article de Buzzfeed They Wanted To Be A Better Class Of White Nationalists. They Claimed This Man As Their Father https://www.buzzfeednews.com/article/lesterfeder/the-man-who-gave-white-nationalism-a-new-life

[32] Les partisans américains du nationalisme blanc ne s’intéressaient pas du tout aux idées des droites radicales européennes. Ainsi les textes de William L. Pierce édités en français par ses amis politiques ne contiennent, en 200 pages aucune mention d’auteurs issus, proches, ou référence des droites radicales européennes Fierté blanche. La libre parole d’un racialiste américain, White Revolution Books, Londres, 2011. (199 pages). Or William Pierce (1933-2002) chef du mouvement National Alliance, après sa rencontre, en 1978, avec une délégation du Grece (lors de la conférence annuelle de la ligue anticommuniste mondiale (WACL) tenue à Washington) avait déclaré que le groupe français « travaille selon des orientations très proches des nôtres » p 171 de William H Tucker, The Funding of Scientific Racism. Wicklife Draper and the Pioneer Fund, University of Illinois Press, 2002. (287 pages)

[33] Voir le chapitre Identitarianism in North America pp 65 à 80 de l’ouvrage de Patrick Hermanson, David Lawrence, Joe Mulhall et Simon Murdoch, The International alt-right. Fascism for the 21st Century ? Routledge, Londres et New-York, 2020. (268 pages)

[34] Une recherche sur le site Counter-Currents donne au moins une centaine d’occurrences pour Guillaume Faye, comme pour Robert Steuckers, Alain de Benoist, ou Tomislav (Tom) Sunic.

[35] Une dizaine de volumes dont une traduction en trois tomes de Vu de Droite.

[36] Une douzaine de titres de Guillaume Faye dont Ethnic Apocalypse . The coming European Civil War, traduction de Guerre Civile Raciale, éditions Conversano 2019 (300 pages), (avec une préface du militant suprémaciste américain Jared Taylor). Le préfacier, est présenté ainsi dans l’édition française : « il défend le nationalisme blanc, une idéologie prétendant que les races ont une existence scientifique, qu’elles jouent un rôle important en matière d’intelligence humaine, et que les Blancs sont naturellement plus intelligents que les Noirs » (P.12)

[37] Pierre Krebs, né en 1946 est un des fondateurs et militant du Grece. Il a animé après 1980, un Thule Seminar, équivalent allemand du Grece. Il est aujourd’hui proche du mouvement « National, révolutionnaire, socialiste » Der III. Weg, (la Troisième voie). Il a rédigé avec Robert Steuckers et Pierre-Émile Blairon, Guillaume Faye, cet esprit-fusée : hommages et vérités, Diffusion du Lore, 2019. (160 pages) un des deux ouvrages traduits par Arktos. Il co-dirige aujourd’hui avec Philippe Baillet, Jean Haudry et l’éditeur négationniste Jean Plantin la revue Sparta. Ordre vital, perspective ethnoraciale, critique sociale, éditions Aidôs (N° 1 de 264 pages) « Sparta est une publication ouvertement païenne, racialiste et identitaire ».

[38] Tomislav Sunic, né en 1943, ami et correspondant de la Nouvelle droite. Il lui a consacré un livre en anglais : Against democraty and egality : the european New Right Peter Lang publishing, New-York 1990, puis Noontide Press, Californie 2004, et enfin 3èmeédition chez Arktos, Londres, 2011 avec une préface d’Alain de Benoist dans laquelle celui-ci s’inquiète du titre de l’ouvrage : « la Nouvelle droite européenne critique l’égalitarisme et met en lumière les limites de la démocratie libérale : ce qui est tout autre chose ». Il semble néanmoins que la réception de ce livre par l’alt-right américaine soit plus conforme au titre choisi qu’aux réserves de De Benoist.

[39] La notice Wikipédia donne beaucoup d’éléments utiles https://fr.wikipedia.org/wiki/Alexandre_Douguine, en particulier sur ses rapports avec les droites radicales occidentales, mais n’aborde malheureusement pas les idées d’un des principaux intellectuels des droites radicales à l’échelle internationale, conceptions « identitaires » qui influencent le pouvoir poutinien en Russie. Pour un éclairage sur les idées de Douguine, voir les différents travaux de Marlène Laruelle, dont le chapitre Aleksander Dugin and Eurasianism pp. 155 à 169 de Key Thinkers of the radical right, Edited by Mark Sedgwick, Oxford University Press, New-York, 2019 (325 pages). Les principales œuvres de Douguine, dont Les Racines de l’identité (écrits eurasistes – 2012-2015) sont traduites en français par Ars Magna, la maison d’édition de Christian Bouchet animateur du courant nationaliste-révolutionnaire et un des premiers diffuseurs de la rhétorique identitaire dans le champ militant. Douguine est le correspondant de Nouvelle Ecole à Moscou

[40] Une exception intellectuellement consistante est Thomas Molnar (1921-1990) américain d’origine hongroise (patron de Nouvelle Ecole). Il élabora une critique de fond du modèle américain et du libéralisme qui alimentent sans doute indirectement mais assez profondément les conceptions identitaires. Sinon quelques acteurs du combat contre le « marxisme culturel » (forme américaine de la phobie sur les « islamogauchistes »), tel le québécois travaillant en France Matthieu Bock-Coté, des textes diffusés de façon semi clandestine comme les Carnets de Turner de William L. Pierce, enfin des classiques du nationalisme blanc avec une diffusion limitée chez l’éditeur révisionniste Akribeia.

[41] Les Identitaires, 30 mesures pour une politique d’identité et de remigration, éditions IDées, 2017 (184 pages)

[42] « Ce réseau compte 200 à 300 organisations dispersées à travers toute la France. Parmi elles : ATTAC-France, la Cimade, la Ligue des droits de l’Homme, le Groupe d’information et de soutien des immigrés, le mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP), SOS Racisme. » 30 Mesures p.61

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