Parcours de militantes : Béatrice Whitaker entre l’exil, la mémoire et la transmission [Podcast]
Dans ce troisième épisode de leur podcast « Militantes » (disponible sur la plateforme Spectre), Johanna Bourgault et Fanny Gallot rencontrent Béatrice Whitaker, qui nous emmène dans le Brésil des années 1960, le Chili avant et pendant le coup d’État de Pinochet, dans ses années d’exil en Italie puis en France où elle s’installe à la fin des années 1970. Béatrice nous raconte l’importance du travail de mémoire et revient sur sa vie, une vie qui selon ses mots « n’est pas courante, pas très métro, boulot, dodo, une vie avec beaucoup d’incidences, des changements de sociétés, une vie engageante et dangereuse ».
Née en 1944 à Récife au Brésil, Béatrice Whitaker commence à militer à la fin des années 1960 en tant qu’étudiante à l’université puis au Parti communiste brésilien révolutionnaire (PCBR). En 1970, elle est recherchée par les autorités brésiliennes et se réfugie clandestinement au Chili peu après la victoire de Salvador Allende et de l’Unité populaire aux élections présidentielles. Elle participe à la fondation d’une organisation de brésiliens réfugiés politiques au Chili, nommé « Ponto de partida » (point de départ).
En 1973, le coup d’État contre Salvadore Allende s’accompagne d’une répression extrêmement violente : Túlio, son compagnon et le père de sa fille Flavia, née un an plus tôt, disparaît. Béa s’exile en Italie, sa fille la rejoint un an après accompagnée par sa grand-mère. Elle reprend ses études d’architecture qu’elle termine et s’implique dans le groupe communiste révolutionnaire, un groupe trotskyste. En 1978, elle s’installe en France ; dans la foulée, elle est recrutée en tant que permanente pour le secrétariat unifié de la IV internationale et s’engage à la Ligue communiste révolutionnaire.
Jusqu’à aujourd’hui, elle n’a cessé de militer sur les questions internationalistes et antiracistes et dans les mouvements de solidarités avec les exilés brésiliens et chiliens. En 2023, elle se rend au Chili avec sa fille et une partie de sa famille pour les 50 ans du coup d’état où un hommage est rendu aux disparus et notamment à Túlio.