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Lars T. Lih, Lénine. Une biographie, Paris, Les Prairies Ordinaires, 2015 [2011], postface de Jean Batou, 288 pages, 22 €.

Introduction

Sur les rayonnages de ma bibliothèque, se tiennent en rangs serrés les 55 volumes bleus qui constituent la 5e édition des œuvres de V. I. Lénine. Ces ouvrages équipés d’un formidable appareil critique, répertoriant le moindre nom, livre et même proverbe cités par l’auteur, forment à leur manière un mausolée intellectuel comparable au mausolée physique qui s’élève encore à Moscou. Il y a encore – autre forme d’embaumement par l’érudition, et réussite tout aussi impressionnante – la Vladimir Ilich Lenin: Biograficheskaia Khronika, détaillant les faits et gestes de Lénine sur plus de 8000 pages, chaque jour pour lequel nous possédions des informations (d’ordinaire, il écrivait un article, publiait une protestation interne à son parti, prononçait un discours).

Mais dans son titre même, la biokhronika indique une énigme biographique, puisque « Vladimir Ilitch Lénine » est une création posthume. De son vivant, cet homme a utilisé bien des noms mais jamais celui-ci. Le fait que la postérité ait eu besoin de le désigner ainsi indique déjà combien il est difficile de saisir l’essence de cette figure passionnément impersonnelle sans en faire une momie, ni un saint, ni un croquemitaine.

Comment faut-il l’appeler ? Peu après sa naissance, en 1870, on le baptise Vladimir Ilitch Oulianov. « Ilitch » veut simplement dire « fils d’Ilya », mais durant sa vie et après sa mort, ce nom en dit bien plus long sur son individualité que « Vladimir ». Dès le commencement de sa carrière de révolutionnaire, au début des années 1890, la vie clandestine l’oblige à prendre ses distances avec son nom de baptême. L’unique exemplaire conservé de son premier texte important – Ce que sont les « amis du peuple » et comment ils luttent contre les social-démocrates (1894) – ne porte pas de nom d’auteur.

Dans les travaux que notre héros publie légalement dans ces années-là, il se donne différentes identités : K. Touline ou (pour signer son opus magnum de 1899, Le Développement du capitalisme en Russie), Vladimir Iline, ou « Vl. Iline », pseudonyme qui dissimule mal son véritable nom et qu’il continuera d’utiliser jusqu’à la révolution de 1917. Même lorsqu’il écrit dans une publication autorisée, un révolutionnaire clandestin doit se montrer prudent et éviter que son identité ne serve de prétexte à condamner le journal à une amende ou à la fermeture. Selon Lev Kamenev, qui fut son proche collègue, quand « Ilitch » écrivait dans la Pravda (journal bolchevique publié à Saint-Pétersbourg de 1912 à 1914), il « signait ses articles d’un nom différent presque chaque jour. Il employait […] diverses combinaisons de lettres qui n’avaient rien à voir avec sa signature littéraire habituelle, P.P. par exemple, ou F.L.-ko, V.F., R.S., etc., etc. Cette nécessité de changer de signature créait un obstacle supplémentaire entre ses textes et ses lecteurs – les masses ouvrières1 ».

Notre héros adopte sa « signature littéraire habituelle » vers 1901. Il est alors rédacteur pour un journal clandestin, l’Iskra, et commence à signer « N. Lénine ». Pourquoi « Lénine » ? Nous avons déjà pu constater qu’il affectionnait les pseudonymes se terminant en -ine. Mais « Lénine » semble avoir été le nom d’une personne réelle, grâce au passeport de qui notre homme put quitter la Russie en 1900. Passeport qu’il obtint, de deuxième ou troisième main, à titre de service rendu à sa famille. Finalement, il n’eut pas à s’en servir2.

« N. Lénine », donc, et non « V. I. Lénine ». Tel est le nom que l’on trouve sur la page de titre de ses textes publiés. À quoi correspond la lettre « N » ? À rien. Les pseudonymes de révolutionnaires contenaient souvent des initiales dénuées de signification. Mais lorsqu’il est devenu célèbre dans le monde entier, l’idée a commencé à circuler qu’il s’appelait Nikolaï – nom évocateur s’il en est, où se mêlent Nicolas le dernier (le tsar qu’il a remplacé), Niccolò Machiavelli et Old Nick3. En 1919, l’une des premières biographies à peu près exactes parues en anglais le désigne ainsi. Le président Ronald Reagan en faisait encore de même dans les années 1980. Peut-être « Nikolaï Lénine » est-il, historiquement, tout aussi légitime que « V. I. Lénine ».

En tout cas, une chose est sûre : il n’a jamais signé « Vladimir Ilitch Lénine ». Il conclut généralement ses lettres par des formules comme « Votre Lénine ». Il ne cherche pas à cacher son véritable nom. En 1908, dans une lettre à Maxime Gorki, il signe « Votre Lénine », puis donne son adresse à Genève : « M. Vl. Oulianov, 17, rue des deux Ponts. 17 (chez Küpfer)4 ». Il n’y a que dans les lettres adressées à sa famille ou à Inès Armand qu’il signe « V. O. » ou « V. I. ».

Après 1917, il estime devoir employer son patronyme dans les documents officiels, en sa qualité de président du Conseil des Commissaires du Peuple. Les décrets du gouvernement portent donc la signature « Vl. Oulianov (Lénine) ». D’autres révolutionnaires devenus célèbres sous le klichki (pseudonyme) qu’ils avaient dans la clandestinité n’ont pas conservé leur nom de famille – notamment J. V. Staline (né Djougachvili).

Il semble que notre sujet, pour des raisons à la fois personnelles et officielles, ait tenu à distinguer la personne Vladimir Ilitch de l’institution politique Lénine. La postérité, elle, a contraire voulu les confondre, par commodité, certes, mais aussi parce les variations de l’identité personnelle et politique exigées par la révolution russe sont particulièrement difficiles à saisir.

Dans les travaux publiés depuis la Seconde Guerre mondiale, un basculement général s’est opéré de « Lénine » à « Oulianov » : on a de moins en moins cherché à saisir l’essence du personnage historique, et de plus en plus à cerner sa personnalité. Dans les décennies qui ont immédiatement suivi la guerre, les chercheurs ont tenté de clarifier le « léninisme », doctrine constituée d’un ensemble de propositions relatives au rôle du parti révolutionnaire, à l’impérialisme, à l’État, voire au matérialisme philosophique. Aussi se sont-ils attachés au textes que l’on pourrait appeler les « devoirs d’école de Lénine » : Matérialisme et empiriocriticisme (1908), par exemple, L’Impérialisme, stade suprême du capitalisme (1916), ou encore L’État et la révolution (1917). Tous ces livres reflètent les notes prises par un auteur qui ressentait le besoin de constituer un dossier sur des sujets qu’il connaissait relativement mal. En fait, plusieurs volumes des œuvres complètes sont exclusivement consacrés aux notes préparatoires à ces ouvrages.

Même pour Que faire ?, l’ouvrage séminal de 1902, les chercheurs ont davantage cherché à tirer ce qui constituait, à leurs yeux, les implications doctrinales de brefs commentaires polémiques qu’à comprendre son véritable noyau : la tentative léninienne de galvaniser les militants clandestins en formulant une vision héroïque du leadership. Ainsi les chercheurs ont-ils utilisé ces « devoirs d’école » pour construire une doctrine complexe, le « léninisme » ; ainsi ont-ils ensuite comparé leur création au « marxisme » pour en conclure que Lénine était un théoricien marxiste original, voire révisionniste5.

L’Union soviétique a commencé à ouvrir ses archives au milieu des années 1980. Une nouvelle image de Lénine a alors commencé à apparaître. Mais paradoxalement, l’ouverture des archives, si bénéfique dans d’autres domaines de l’histoire soviétique, a donné lieu à des travaux qui ont encore plus arraché Lénine/Oulianov à son contexte. Les recherches partaient du principe (inconscient, peut-être) que les documents déclassifiés livreraient les secrets du vrai Lénine. Mais la déclassification fut très partielle. Pour une raison évidente : les autorités soviétiques avaient conservé sous clé les documents susceptibles de nuire à l’interprétation officielle, en particulier à l’image, soigneusement cultivée, d’un Lénine à la vertu et à l’humanité irréprochables. Le secret gardé sur ces documents était certes un crime contre la recherche, mais sur un plan intellectuel, rien n’est aussi faible que la création d’un portrait de Lénine reposant sur eux seuls. Oliver Cromwell disait que son portrait devrait montrer « les verrues et tout le reste ». Bien des travaux sur Lénine postérieurs à l’ère soviétique semblent avoir pour méthodologie : « les verrues et rien d’autre6 ».

On délaissait donc les doctrines de Lénine au profit des bizarreries d’Oulianov. Sa vie sexuelle, notamment, a suscité un grand intérêt. On a fait paraître des livres intitulés La Maîtresse de Lénine7. On a réduit sa carrière politique à un certain nombre de phrases choquantes, datant le plus souvent de la guerre civile, dans lesquelles il réclamait la plus féroce répression. Manifestement, l’immense drame de la révolution russe et ses tragiques conséquences avaient eu pour seule cause l’intolérance et la cruauté d’un homme. Même de grandes biographies, comme celles de Dmitri Volkogonov et de Robert Service, ne semblaient guère vouloir expliciter ou mettre en contexte ce qui constituait, après tout, l’une des principales raisons de la célébrité de Lénine : la perspective politique associée à ses écrits8.

Le présent essai biographique a pour ambition de traiter à la fois Oulianov, la personne de chair et d’os, et sa création discursive, N. Lénine. Ambition rendue d’autant plus nécessaire que les idées de N. Lénine ne peuvent être comprises indépendamment des émotions qu’Oulianov y a investi, et, à l’inverse, que la vie affective d’Oulianov ne saurait être comprise indépendamment des idées associées à N. Lénine. (Ce point fondamental étant établi, je peux désormais abandonner cette distinction et désigner le personnage historique par son nom de plume le plus connu.)

Début 1917, Lénine écrit à sa proche amie Inès Armand : « Je suis toujours complètement « amoureux » de Marx et Engels, et je ne peux supporter qu’on les dénigre. Non, vraiment – ils sont la marchandise authentique9. » Il faut prendre cette déclaration au pied de la lettre : Lénine vouait un véritable amour aux idées de Marx et Engels. Et de la même manière, c’est avec le marxiste le plus éminent de sa génération, Karl Kautsky – ou, plus exactement, avec les écrits de Kautsky –, qu’il a eu la relation la plus longue, la plus violente et la plus affective de son existence.

Une doctrine formelle, fondée sur des propositions générales reliées entre elles par des rapports logiques d’implication, peut-elle inspirer un tel amour ? Pas à Lénine en tout cas. Ce qui suscite sa ferveur, c’est le scénario qu’il porte toute sa vie, le scénario à travers lequel il interprète les bouleversements du monde. Il contient un thème essentiel – l’héroïque leadership de classe –, qui se déploie sur deux niveaux. D’abord, au niveau le plus fondamental, il s’agit d’un leadership par la classe : le prolétariat russe qui dirige l’ensemble du peuple, principalement composé de paysans. Narod est le mot qui, en russe, désigne « le peuple » et, comme ses équivalents français et allemands (Volk), il possède une forte charge émotionnelle (totalement absente, en anglais, dans « the people »). Pour Lénine, le prolétariat urbain n’est qu’une part du narod, mais une part à laquelle l’histoire a confié une mission de direction.

Le caractère central de ce thème est bien mis en évidence par sa femme, Nadejda Kroupskaïa, dans un éloge qu’elle rédige après sa mort, survenue en 1924. Le mot qu’elle emploie, vozhd (leader, guide, dirigeant), revient constamment dans la rhétorique de Lénine, et ce, à chaque moment de sa carrière :

Son travail [au début des années 1890] parmi les ouvriers de Piter [Saint-Pétersbourg], ses discussions avec eux, l’attention qu’il a porté à leur parole ont permis à Vladimir Ilitch de comprendre la grande idée de Marx : l’idée que la classe ouvrière constitue le détachement avancé de la totalité des travailleurs, et que toutes les masses travailleuses, tous les opprimés, la suivront : c’est là sa force et la promesse de sa victoire. La classe ouvrière ne remportera la victoire qu’en tant que vozhd [guide] de l’ensemble des travailleurs. […] Et cette pensée, cette idée, a éclairé toute son activité ultérieure, le moindre de ses pas10.

Lénine nourrissait en outre une vision romantique du leadership au sein de la classe. Il voulait insuffler au militant de base – le praktik – une idée exaltée de ce que, par son leadership, ce dernier pouvait accomplir. Dans Que faire ?, il tance ses opposants en ces termes :

« Vous vous targuez de votre esprit pratique et vous ne voyez pas un fait connu de chaque praktik russe : quelles merveilles peut accomplir en matière révolutionnaire l’énergie non seulement d’un cercle mais même d’un individu isolé11 ».

Le parti entraîne les ouvriers, en leur faisant comprendre la grandeur de leur mission – conduire le narod –, puis le prolétariat accomplit sa mission en incitant le narod à rejoindre les ouvriers dans leur projet de renversement du tsarisme, ce qui ouvre la voie qui mènera, à terme, au socialisme. Tel est le scénario de Lénine. Ainsi, les deux niveaux sont imbriqués l’un dans l’autre, comme l’a brillamment montré Robert Tucker, l’un des rares auteurs à avoir pleinement saisi le contenu essentiel de ce que Lénine appelle « son rêve » :

Pour comprendre la conception politique de Lénine dans sa totalité, il est important de savoir qu’il imaginait non pas simplement l’organisation militante des révolutionnaires professionnels, mais le mouvement « du peuple entier » conduit par le parti. Le « rêve », ce n’était pas simplement celui du parti, même s’il faisait de ce dernier l’avant-garde des révolutionnaires conscients agissant en tant qu’enseignants et organisateurs d’une masse bien plus vaste suivant le mouvement. Le rêve, c’était la vision d’une Russie populaire et anti-étatique, transformée, par la propagande et l’agitation, en une gigantesque armée de combattants contre la Russie officielle dirigée par le tsar12.

Ce scénario est héroïque, et même grandiose. Pour Lénine, tous ceux qui ne partagent pas sa vision exaltée de l’histoire sont des « philistins ». La langue russe possède un riche vocabulaire pour attaquer le philistinisme – filisterstvo, mais aussi obyvatelshchina, meshchanstvo et poshlost. Lénine emploie constamment ce lexique, principalement contre d’autres socialistes.

Cet essai biographique voudrait ébaucher le scénario héroïque, montrer sa complexité et son unité thématique, révéler d’où vient l’attachement affectif que Lénine lui porte et documenter son évolution à chaque étape de sa carrière. Un format concis est parfait pour cet exercice : le livre eût-il été plus court, on n’aurait pu saisir le rôle joué toute sa vie par le scénario héroïque ; plus long, on aurait perdu l’unité sous-jacente de la perspective léninienne. Mon ambition est donc de dégager un schéma récurrent, que l’on reconnaîtra ensuite sans peine dans les textes de Lénine.

Ma vision de Lénine n’est pas particulièrement originale. Elle est très proche de ce qu’ont dit la plupart de ses contemporains et une forte minorité d’universitaires de l’après-guerre. Mais sur bien des points, elle est absolument contraire à ce qu’on peut appeler l’interprétation standard, qui repose sur un thème principal : l’inquiétude supposée de Lénine au sujet des ouvriers. Pessimiste quant à leurs penchants révolutionnaires, il aurait eu tendance à renoncer à un authentique mouvement de masse, au profit d’un parti clandestin, composé d’une élite de conspirateurs principalement issus de l’intelligentsia. Par conséquent, l’interprétation standard établit une opposition fondamentale entre Lénine et la social-démocratie européenne. Autant celle-ci était optimiste, autant il était pessimiste ; autant elle était fataliste, autant il était volontariste ; autant elle était démocrate, autant il était élitiste ; autant elle voulait construire un mouvement de masse, autant il prônait la conspiration.

En réalité, Lénine était animé par un scénario imprégné d’optimisme, et même de romantisme : le leadership de classe mobilisateur, qui s’enracinait dans la social-démocratie européenne. En tant que chercheur, je ne voudrais rien tant que proposer une démonstration exhaustive de cette thèse et une réfutation tout aussi complète des positions dominantes ; mais en tant qu’auteur, j’ai bien conscience que les digressions que suppose une telle approche nuiraient à l’objectif visé par ce livre. Aussi me contenterai-je de signaler aux lectrices et lecteurs les moments où les idées que j’avance paraîtront surprenantes à bon nombre de spécialistes. On trouvera une défense complète de mon interprétation dans les textes cités dans la bibliographie sélective.

On doit comprendre que Lénine entretenait avec ses idées un rapport affectif fort pour être en mesure de saisir l’attachement que, sa vie durant, il eut à son scénario héroïque. C’est ce scénario qui constitue le lien profond entre un individu passionné et son personnage public : entre Vladimir Ilitch Oulianov et N. Lénine.

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références

références
1 L. Kamenev, The Literary Legacy and Collected Works of Ilytch (écrit au début des années 1920), disponible sur The Marxist Internet Archive, www.marxists.org/archive/kamenev/19xx/x01/x01.htm
2 M. G. Shtein, Ulianovy i Leniny: Tainy rodoslovnoi i psevdonima, St Petersburg, 1997.
3 N.d.T. : En Angleterre, « Old Nick » est l’un des noms du diable (à cause de Machiavel, selon la rumeur).
4 V. I. Lenin, Polnoe sobranie sochinenii, 5e édition, Moscou, 1958-1965, t. 47, p. 120 ; Lénine, Œuvres, Moscou, 1959-1976, t. 34, p. 386. Toutes les citations de Lénine sont extraites de ces deux éditions, auxquelles nous ferons référence sous les sigles PSS et Œ., respectivement, suivis du numéro de tome et de page. (N.d.T. : il nous est arrivé de modifier la traduction adoptée dans les Œuvres, sans le signaler, pour nous conformer aux traductions anglaises proposées par l’auteur.)
5 Leninism d’Alfred G. Meyer (New York, 1962) est un bon exemple de cette approche.
6 Le seul ouvrage sérieux contenant de nouveaux documents de Lénine est V. I. Lenin, Neizvestnye dokumenty 1891-1922, Moscou, 1999. Ces documents éclairent notamment les relations de Lénine avec Inès Armand et Roman Malinovsky, son point de vue sur la guerre de Pologne (révélé dans un discours de septembre 1920) et les derniers mois de sa vie.
7 Michael Pearson, Lenin’s Mistress: The Life of Inessa Armand, Londres, 2001. Helen Rappaport, autrice du récent livre Conspirator: Lenin in Exile (Londres, 2009), a déclaré dans un entretien : « Lénine a, j’en suis certaine, une face sexuelle obscure, qui a été totalement effacée des archives russes. Je suis convaincue que lorsqu’il vivait à Paris, il fréquentait les prostituées – on en trouve des indices dans des sources françaises, mais c’est très difficile à prouver » (www.bookdepository/interview/with/author/helen-rappaport).
8 Dmitri Volkogonov, Lenin: A New Biography; New York, 1994 ; Robert Service, Lénine, Paris, 2012. La seule biographie récente que je puisse recommander avec enthousiasme est celle de Christopher Read (Lenin, Londres, 2005).
9 Lénine, PSS, t. 49, p. 378 ; Œ., t. 35, p. 284.
10 Vospominaniia o Vladimire Iliche Lenine, Moscou, 1969, t. 1, p. 574-575.
11 Lénine, PSS, t. 6, p. 107 ; Œ., t. 5, p. 458. Voir aussi Lars T. Lih, Lenin Rediscovered: What Is to Be Done? in Context, Londres, 2008, p. 770-771.
12 Robert Tucker, Political Culture and Leadership in Soviet Russia: From Lenin to Gorbachev, New York, 1987, p. 39.