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Apocalypse now ? Écologie et anticapitaliste. Débat avec Daniel Tanuro
13 mars 2019 @ 19 h 00 min - 21 h 30 min
Ingénieur agronome, militant écologiste et anticapitaliste en Belgique, auteur notamment de L’impossible capitalisme vert (2010) et Le moment Trump. Une nouvelle phase du capitalisme mondial (2018). On pourra lire de nombreux articles de Daniel Tanuro sur notre site.
A l’heure de manifestations écologistes pour le climat, portées notamment par la jeunesse, en France mais aussi notamment en Belgique, en Suède, au Danemark et en Australie, cette rencontre-débat propose d’apporter des éléments de réponse à des questions concrètes : à quelles conditions est-il possible d’éviter le désastre climatique ? quelles initiatives sociales et quelles mesures politiques démocratiques et justes devrait comporter un plan d’urgence combinant le social et l’écologie ? comment construire une mobilisation permettant de mettre en œuvre une transition écosocialiste contre le système capitaliste ?
Le dernier rapport du GIEC (Groupe intergouvernemental d’experts sur le changement climatique), paru en octobre 2018, présente un diagnostic implacable : pour avoir une chance sur deux de ne pas dépasser 1,5°C de réchauffement, il faut que les émissions mondiales nettes de CO2 diminuent de 58% entre 2020 et 2030, soient ramenées à zéro en 2050 et deviennent négatives dans la seconde moitié du siècle.
De ce constat, on peut déduire que des mesures très radicales sont nécessaires à court terme, parmi lesquelles la suppression de la production d’armes, de l’obsolescence programmée et des productions inutiles en général, mais aussi la socialisation des secteurs de l’énergie et de la finance pour organiser une transition rapide vers une économie basée à 100% sur les énergies renouvelables (sans nucléaire).
Et ces mesures elles-mêmes ne sont pas envisageables si elles ne s’accompagnent pas de mesures tout aussi radicales pour garantir l’emploi, le revenu et les conquêtes sociales : réduction radicale du temps de travail sans perte de salaire, plans publics de reconversion de la main d’oeuvre avec maintien des revenus et des droits, initiatives publiques d’isolation de tous les bâtiments et de restauration des écosystèmes, extension forte des transports publics et leur gratuité, rupture avec l’agrobusiness, etc.
Ces mesures nécessitent un profond changement dans les manières de concevoir la politique, et une confrontation frontale avec les multinationales qui refusent de lâcher leurs stocks d’énergie fossile et leurs équipements ; avec les banques qui refusent de laisser tomber leurs capitaux placés dans ces stocks et ces équipements ; avec les actionnaires de tous les secteurs, qui exploitent toujours plus le travail et la nature afin de produire toujours plus et de faire plus de profit que la concurrence… Le temps est venu de dire les choses clairement : c’est le capitalisme qui détruit nos vies et la planète et le « capitalisme vert » est un leurre – l’écologie et l’anticapitalisme sont indissociables.
Mais alors, la question centrale devient celle des formes de mobilisation à même d’imposer démocratiquement une transition éco-socialiste. A quels modèles historiques pouvons-nous nous référer pour élaborer un scénario de transition ? Et si les mobilisations en cours, ainsi que les propositions des forces politiques écologistes et de la gauche radicale, sont encore
insuffisantes, comment les faire évoluer rapidement vers des positions et formes d’actions à la hauteur de la situation présente ?