Une organisation non capitaliste de la vie : discussion avec Jérôme Baschet – partie 2 [Podcast]
Contretemps vous propose un nouvel épisode de son podcast « C’est quoi le plan ? », consacré aux questions stratégiques et disponible sur Spectre. Dans une série en trois parties, Ludivine Bantigny revient avec l’historien Jérôme Baschet sur ses travaux, à la fois concernant la critique radicale du capitalisme et les possibles ouverts par l’expérience néozapatiste au Chiapas depuis le milieu des années 1990.
Dans Défaire la tyrannie du présent, Jérôme Baschet écrit ceci : « Pour renverser la perception habituelle, on pourrait avancer que l’idée d’un passage vers le postcapitalisme, loin d’être une élucubration saugrenue, relève en fait d’une quasi-certitude ». Dans ce deuxième épisode de notre série avec lui, nous interrogeons cette affirmation dans une perspective stratégique. Car comme J. Baschet le dit ailleurs, si aucun système n’est de toute éternité, le grand enjeu et le grand danger, avec le capitalisme, c’est qu’il « sape les conditions mêmes de la vie sur Terre » et donc pourrait nous détruire avant qu’on le détruise.
L’entretien se mène dans cette direction : quelles sont les conditions matérielles de possibilité pour le renverser ? Quelles expériences concrètes, dont celles que J. Baschet vit au quotidien dans le Chiapas rebelle, peuvent constituer des points d’appui et des leviers, sans jamais les fétichiser ou s’imaginer qu’ils se reproduiront par mimétisme ?
« La question est aujourd’hui de savoir si l’humanité parviendra à se débarrasser du capitalisme avant que celui-ci ne se débarrasse d’elle. » Le travail patient de Jérôme Baschet, son œuvre et tout simplement sa vie dans le Chiapas rebelle des zapatistes lancent depuis des années des adieux affirmés : des « adieux au capitalisme ». Dans ce podcast en trois parties mené avec Ludivine Bantigny, Jérôme Baschet évoque les ravages et saccages du capitalisme en proposant à son sujet une analyse sans concession. Mais il y est surtout question de perspectives tangibles pour une société débarrassée de l’accumulation dévastatrice et de questionnements stratégiques essentiels. Face à la « tourmente qui vient », comment nous dé-capitaliser, libérer des espaces de la marchandise, bâtir un buen vivir, une vie juste et bonne délestée des impératifs capitalistes ?