Comment un pays qui se distinguait il y a quelques décennies encore par le plus puissant parti communiste d’Europe, disposant d’une base sociale immense et d’une haute stature culturelle, mais aussi par une gauche extra-parlementaire particulièrement forte et vivace, a-t-il pu sombrer dans un tel cauchemar ?
Car c’est bien de cauchemar qu’il faut parler, lorsque les seules options qui se détachent dans l’élection actuelle tiennent dans une coalition des droites radicales dominée par les néofascistes, une coalition du centre menée par le Parti démocrate (un parti qui s’est bâti justement sur les cendres du Parti communiste italien et sur la base d’une rupture totale avec l’héritage communiste dans quelque sens qu’on l’entende), et un Mouvement 5 étoiles dont on a vu au pouvoir ce que valait sa rhétorique et ses prétentions « anti-système ».
Ce dossier de Contretemps permet d’y voir plus clair en revenant sur la quinzaine d’années qui vient de s’écouler, marquée par des coalitions bancales et des gouvernements technocratiques, où se sont mêlés l’extrême centre, la droite et l’extrême droite, et dont le point commun a été d’imposer la continuité de la grande destruction néolibérale. Or c’est bien sur le fond de cette destruction – des solidarités collectives et des espoirs de changement – que prospèrent les néofascistes, ici comme ailleurs.
***
*
Illustration : Wikimedia Commons.