« La gauche face à la crise capitaliste et l’union européenne : l’expérience grecque » : journée-débat à l’initiative d’Antarsya-France (2 mars 2014, de 10h a 19h)
Cette journée aura lieu à l’Ecole Normale Supérieure, Salle Dussane, 45, rue d’Ulm, 75005 Paris, métro Place Monge ou Censier-Daubenton, RER Luxembourg
Avant propos
« Du point de vue des conditions économiques de l’impérialisme, […], les États-Unis d’Europe sont, en régime capitaliste, ou bien impossibles, ou bien réactionnaires » (V. I. Lénine, 1915).
La crise capitaliste qui frappe le monde entier depuis six ans illustre le rôle clé de l’Union Européenne dans l’architecture du système économique actuel. Le « cas grec », un pays qui sous la pression de la crise de la dette souveraine est devenu un véritable laboratoire d’expériences néolibérales sous la tutelle de Troïka (l’Union Européenne, le Fond Monétaire International et la Banque Centrale Européenne) serrait exemplaire pour la compréhension du processus qui est lancé partout en UE.
Le gouvernement et les classes dominantes grecques en coordination avec la Troïka mènent les politiques du mémorandum qui conduisent à l’effondrement des salaires, à la récession profonde et durable de l’économie du pays, à l’abrogation des institutions républicaines et de la souveraineté populaire et au désastre humanitaire du peuple.
La Grèce n’est pas l’exception mais l’indice d’une stratégie globale contre les peuples de l’UE. Le langage politique en Grèce, en Italie, en Espagne, au Portugal, mais aussi en France est marqué par une pléiade de termes et de politiques similaires largement propagés partout en Europe
« Dette souveraine et déficit publique, nombre excessif des fonctionnaires d’état, déficit de la Sécurité Sociale, restructuration des universités, fermeture des hôpitaux et de écoles publiques, libération du marché du travail, précarité, chômage et flexi-sécurité, privatisations, sauvetage des banques, rétablissement de la compétitivité par rapport à l’Allemagne, sacrifices pour la monnaie unique, fédéralisme européen, austérité, pénalisation des luttes sociales, installation de la politique de la peur en face de la marée des protestation populaires … »
Le cas grec montre clairement que ces politiques constituent une voie à sens unique vers l’appauvrissement et le désastre social, l’accumulation de la richesse pour les classes dominantes et la construction d’un régime politique autoritaire en échelle européenne susceptible de suspendre les libertés démocratiques en invoquant l’urgence économique ou financière pour assurer la profitabilité du capital. Le drame du peuple grec s’aggrave par une augmentation sans précédent du chômage à 30% (60% chez les jeunes) et une aggravation explosive de la morbidité et de la mortalité chez les classes populaires (similaire à celle observée pendant le période de guerre) à cause de l’effondrement du système de la santé publique suite à l’application des politiques de la Troïka. Si le cas de la Grèce sous les Mémorandums montre aujourd’hui l’avenir des peuples de l’UE, les luttes du peuple Grec signalent que la sortie de la crise est synonyme de la solidarité internationaliste, de la rupture avec l’UE et la construction de la perspective socialiste.
En Grèce ANTARSYA (Coalition de la Gauche Anticapitaliste pour le Renversement) lutte entre autres pour les objectifs suivants : l’annulation de la dette, la sortie de la Grèce de la zone euro et de l’U.E., le renversement de l’U.E. actuelle, la nationalisation des banques sans indemnisation et leur gestion par un contrôle social et ouvrier.
Le dialogue et les échanges des expériences des forces politiques et syndicalistes qui luttent en Grèce et en France contre l’Europe du capital est une nécessité pour mieux structurer les réseaux de solidarité internationaliste aux luttes des peuples européens et construire la perspective socialiste.
Comité ANTARSYA France
Février 2014
Intervenants
- Raymond CHAUVEAU, Spécialiste des droits des migrants à la CGT
- Guillaume ETIEVANT, Economiste, Secrétaire National à l’économie du Partie de Gauche (PG)
- Pascal FRANCHET, Vice-président du CADTM-France
- Gilles GARNIER, Responsable Europe du Conseil National du Parti Communiste Français (PCF) – Front de Gauche
- Jean Albert GUIDOU, Secrétaire CGT Bobigny
- Dimitri KOUSOURIS, Historien – Chercheur à l’Université de Constance, militant d’ANTARSYA
- Stathis KOUVELAKIS, Professeur à l’Université King’s College, Comité Central de SYRIZA
- Yvan LEMAÎTRE, membre du Comité Exécutif du NPA
- Julien RIVOIRE, Enseignant d’économie –syndicaliste FSU
- Bernard SCHMID, Responsable juridique du MRAP, spécialiste sur l’extrême droite
- Panagiotis SOTIRIS, Professeur de Philosophie Politique, Comité Central d’ANTARSYA
- Emmanuel TERRAY, Ethnologue et directeur d’études honoraire à l’École des hautes études en sciences sociales Ligue des Droits de l’Homme
- Yiorgos VASSALOS, Chercheur sur le lobbying au sein de l’U.E., Université de Strasbourg
- Christophe VENTURA, responsable des questions internationales du Partie de Gauche (PG) – Animateur de l’association «Mémoire des luttes».
- Flavia VERRI, Enseignante – Syndicaliste Militante d’ « ENSEMBLE » – Front de Gauche
Programme
10h00 – 12h30
La menace sur la démocratie et les libertés collectives
Emmanuel TERRAY
Raymond CHAUVEAU
Bernard SCHMID
Dimitri KOUSOURIS
Débat avec la salle
Modératrice : Ioanna Kouranti
12h30 – 13h30
Pause déjeuner
(Buffet grec préparé par les membres du comité d’ANTARSYA-France)
13h30 – 16h00
L’Union Européenne et la crise capitaliste contemporaine
Pascal FRANCHET
Yiorgos VASSALOS
Guillaume ETIEVANT
Stathis KOUVELAKIS
Julien RIVOIRE
Débat avec la salle
Modérateur : Foivos Marias
16h00 – 16h30
Pause café
16h30 – 19h15
La riposte de la gauche et la perspective socialiste
Jean Albert GUIDOU
Gilles GARNIER
Christophe VENTURA
Yvan LEMAÎTRE
Flavia VERRI
Panagiotis SOTIRIS
Débat avec la salle
Modérateur : Grigoris GEROTZIAFAS
Contacts :
http://antarsyafrance.wordpress.com/
antarsyafrance@gmail.com