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Les médias dominants et le personnel politique – de Renaissance au FN/RN en passant par LR – prétendent que l’antisémitisme serait passé à gauche. Outre son manque de fondement repéré de longue date par les chercheurs en science politique, cette stratégie de disqualification – promue il y a déjà une vingtaine d’années par Pierre-André Taguieff ou Alain Finkielkraut – a pour effet de dissimuler la persistance, et même le développement, d’un « énorme édifice antisémite », composé de plusieurs dizaines de maisons d’édition, qui prospère à l’ombre des droites radicales.

La littérature antisémite écrite, en 2023, ce sont des centaines d’ouvrages, des livres réédités ou produits et diffusés par des équipes discrètes liées à différents courants de l’intégrisme catholique et des droites radicales contre-révolutionnaires ou nationales-socialistes. Dans une série d’articles que vous propose Contretemps, le spécialiste des extrêmes droites René Monzat, auteur de nombreux ouvrages au cours des quatre dernières décennies, donne un aperçu de cette littérature, à laquelle contribuent sept familles de thématiques antisémites entrecroisées.

Le dernier volet de ce pénible voyage dans l’antisémitisme contemporain en France cherche une sortie à la situation décrite. Elle ne réside pas dans une censure aussi impossible que contre-productive. Elle doit s’appuyer sur la déconstruction des préjugés et postulats sous-jacents aux principales thématiques antisémites. Mais l’essentiel vient de la persistance d’une demande, en particulier une demande de sens et de volonté politique dévoyée. Face cette demande, les responsabilités des forces sociales et des courants politiques ne sont pas équivalentes.

De quoi Cassandre est-elle le nom ?

L’enseignante messine, lors de la manifestation du 7 août 2021 où elle nommait les responsables à ses yeux de la mauvaise gestion de l’épidémie de Covid (dont le président de la République, les deux ministres de la santé successifs, le porte-parole du gouvernement, le directeur de la santé), était déjà probablement antisémite. Cassandre Fristot a ensuite expliqué qu’elle était syndicaliste Force ouvrière, et que « tout s’est éclairé » en lisant La Mission divine de la France du Marquis de la Franquerie[1] etLes Origines et finalités surnaturelles de la monarchie française de Jean Vaquié[2]. Elle se dit de « droite nationale et catholique »[3], manifestement intégriste[4].

L’antisémitisme se manifeste par des attitudes dépréciatives ou agressives, des discriminations réelles[5], mais aussi un fondement idéologique, inscrit dans un « édifice » en forme de pelote de récits entremêlés. Le nombre et la qualité technique des publications, la capacité de certains auteurs à actualiser les thématiques antisémites, suggèrent que dans un monde où l’on prétend que des mécanismes impersonnels impulsent les évolutions de la société, la quête désespérée de sens peut se muer en croyances loufoques mais dangereuses.

Tenter de censurer les livres antisémites serait une erreur

Censurer les livres concourant à l’édifice antisémite supposerait que tel ou tel ouvrage ou telle ou telle phrase ou proposition serait clairement antisémite ou bien, non moins évidemment, ne le serait pas. Nous avons montré que des ouvrages d’auteurs tels Bernard Lazare ou Theodor Herzl sont publiés pour appuyer tel ou tel argument antisémite. Le même constat, celui d’une dissonance entre la lettre d’un texte et le sens de sa réédition dans un autre contexte, s’impose quand publier une édition scientifique de Mein Kampf s’avère incontestablement utile.[6]

Cette censure est aujourd’hui matériellement inenvisageable. Une forte proportion des livres cités tout au long de cette étude sont imprimés à la demande par la BNF (associée à Hachette), et par plusieurs éditeurs anglo-saxons de reprint basés sur les bibliothèques américaines, ils sont disponibles en google books : aucune censure entreprise devant la justice française ne serait efficace, l’accès à ces textes restera possible.

Mais surtout la censure n’est pas souhaitable. D’abord ce serait une erreur de revenir sur l’évolution vers le libre accès à l’ensemble de ce qui a été écrit par l’espèce[7] humaine, chef d’œuvre ou torchon, agréable ou non, vrai ou faux. Ensuite, tout accroissement d’efficacité des mécanismes de censure dans un pays sous la menace d’une accession de l’extrême droite aux affaires fournit des armes à un éventuel pouvoir antidémocratique, qui les utiliserait à d’autres fins.

En revanche le nombre croissant d’éditions imprimées, de centaines de livres parfois luxueux, plusieurs fois réédités et de qualité technique croissante est inquiétant, car il démontre la vitalité d’un marché et donc d’un public pour cette littérature. Je n’ai pas approfondi les mécanismes permettant à l’offre de rencontrer la demande, ni le rôle qu’y jouent les GAFAM dans le renforcement des micro-cultures (y compris antisémites).

Pour filer la métaphore utilisée au début de cette enquête : « Les consommateurs savent comment se fournir alors qu’on ne voit jamais d’enseigne  »Ici on vend de l’héroïne, de la cocaïne, du crack » ». Certes, mais dans un contexte où Carrefour, Monoprix non seulement permettraient de les acheter en un clic, mais de plus proposeraient de l’héroïne aux consommateurs d’herbe, ou de la cocaïne aux amateurs de café. Il existe néanmoins des éléments qui confirment ou peuvent accélérer le déclin de l’antisémitisme.

Le déclin de l’antisémitisme de racines chrétiennes

Le déclin de l’antisémitisme de racines chrétiennes semble, comme nous l’avons signalé d’emblée, inéluctable pour deux raisons.

D’une part à cause de l’abandon par l’église catholique de l’antijudaïsme et de l’antisémitisme, la mise en sommeil de la « théologie de la substitution », l’abandon, surtout chez les catholiques, des lectures littéralistes de la Bible, de l’habitude de solliciter les textes prophétiques pour y lire les évènements présents, la très grande méfiance vis-à-vis des visions et prophéties privées, etc. L’incompatibilité du christianisme avec le racisme est en théorie comprise et assumée par les clercs et les pratiquants ayant une culture théologique.

D’autre part, à cause de la déchristianisation de la société française, qui fait perdre leur importance aux éléments culturels d’origine religieuse. L’impact des courants intégristes (dont certains sont clairement antisémites) est minoritaire parmi les catholiques, alors même que la proportion et le nombre des croyants et pratiquants diminuent. Le noyau assez dynamique des catholiques observants partage des convictions plus conservatrices en matière de morale que de politique, et il serait absurde de confondre l’électorat de la droite conservatrice (qui s’apprêtait à voter pour François Fillon en 2017) avec un milieu nostalgique de l’Ancien Régime, contre-révolutionnaire et farouchement antisémite.

La « demande » d’un antisémitisme contre-révolutionnaire émane donc de milieux de plus en plus réduits.

L’anémie de l’anti-maçonnisme

Il devient acrobatique de maintenir qu’une direction unique, au sens de groupe ou de structure pérenne régit, depuis des siècles, les comportements des juifs, et que le Talmud explique à la fois les valeurs de la révolution française, la révolution russe, le développement du capitalisme des Gafam, l’impérialisme américain et mille autres phénomènes hétérogènes, sans oublier les modalités de gestion de l’épidémie de Covid. Le rôle réel des obédiences maçonniques, ou des réseaux de notables sociologiquement comparables, tels le Rotary ou le Lions Club, permet difficilement de les dépeindre en maîtres du monde.

Alimenter rationnellement les débats autour de la structuration des pouvoirs économiques et politiques, permet de répondre aux questions portant sur « qui dirige le monde » sans recours à des imaginaires complotistes. Si l’antisémitisme est le socialisme des imbéciles, le complotisme teinté d’antisémitisme est une pathologie de l’esprit critique exacerbé et impuissant.

Les contradictions internes de ces visions du monde n’annoncent pas pour autant leur disparition certaine et à court terme. La diffusion dans la culture populaire du mythe des Illuminati en témoigne, alors qu’il s’agit d’une des constructions les plus invraisemblables et incohérentes du domaine, qui était il y a trente ans le monopole d’une fraction des droites radicales contre-révolutionnaires.

Car en la matière, c’est la demande qui attise l’offre. Ainsi la présentation dominante, tant dans les médias mainstream que chez les politiques libéraux ou conservateurs d’un monde régi par des forces impersonnelles, tels ces « marchés » omnipotents qui s’imposent à tous les gouvernements et pouvoirs économiques, et qui « sanctionneraient » immédiatement toute politique nuisant à leurs intérêts, incite à chercher à identifier ces superpouvoirs anonymes. Les complotismes participent dans ce contexte, d’une forme paradoxale de recherche de rationalité.

Les courants critiques des sociétés contemporaines ont de ce fait une responsabilité particulière pour répondre à ces demandes de sens désespérées. De surcroît, les théories antisémites du complot expriment et justifient un fatalisme profond. Elles affirment en effet que tout est décidé à l’avance par une infime minorité hyper puissante à laquelle il est impossible de s’opposer.

De ce fait les courants politiques qui croient s’opposer aux théories du complot en justifiant l’ordre des choses existant ou qui entretiennent la passivité politique en fustigeant « la radicalité » ou « l’extrémisme » des partisans de changements politiques, économiques et sociaux profonds sont inefficaces. En effet, la réhabilitation de la volonté politique collective et démocratique peut aussi offrir une alternative au fatalisme.

Les tentatives d’asseoir la théorie de la domination juive sur des faits en sapent la crédibilité

C’est ce que font ressortir certains livres de Pierre Hillard : si son livre Sionisme et Mondialisme[8] est sous-tendu par un profond antisémitisme, néanmoins l’ouvrage, informatif, résume et traduit dans sa première partie les carnets de Théodor Herzl[9] et dans la deuxième partie les documents réunis par Francis Nicosia dans un ouvrage académique[10].

Or les carnets de Herzl, menant une diplomatie parallèle, en butte à l’opposition frontale des rabbins, de l’Alliance Israélite Universelle, de la « haute banque » (Rothschild et autres) invalident totalement le fantasme sur « des juifs » fonctionnant comme une organisation centralisée autour d’un projet décidé dans les moindres détails.

La deuxième partie, montrant la coopération d’une partie du régime nazi avec une partie des sionistes allemands pour faciliter l’émigration de juifs allemands vers la Palestine, ne conforte en rien la thématique du soutien des financiers juifs au régime nazi ni n’implique le moindre « philosémitisme » de la part des nazis.

S’appuyant sur des éléments publics et établis, l’ouvrage peut « révéler » seulement à des antisémites que leur vision du monde complotiste est très éloignée d’une réalité politique, complexe, parfois peu intuitive. En effectuant un travail de vulgarisation des « sources », Pierre Hillard fournit en fait les éléments pour contrer son propre discours.

Faiblesse et résilience des théories de la subversion juive

Leur faiblesse tient à la définition des sociétés traditionnelles que cette « subversion » est censée attaquer, sociétés traditionnelles anti-démocratiques, d’ordre moral soumises à l’église catholique, c’est-à-dire des types de sociétés dans lesquelles ne se reconnaît vraiment qu’une partie déclinante de la population.

Néanmoins, leur forme américaine – celle de la dénonciation du « marxisme culturel » – retrouve une vivacité, sans toujours désigner explicitement « les Juifs ». Et la forme française de dénonciation du marxisme culturel, panique morale devant un ensemble flou comprenant le « wokisme », le féminisme radical, l’écologie radicale, la gauche radicale, l’orthographe inclusive, parfois les « théories du genre », se porte bien et s’étend bien au-delà des cercles des droites radicales. Or elle est aisément retournable en rhétorique antisémite et le sera inévitablement, comme elle l’est déjà chez des auteurs américains comme Kevin MacDonald, qui sont progressivement traduits en français par certains ethno-nationalistes.

Au noyau de ces formes d’antisémitisme laïque se trouve l’idée d’une unité « des juifs », agissant, consciemment ou inconsciemment, comme un corps unique autour d’un projet mondial et de long terme, malgré des divisions de surface, et du fait d’une sorte de « division des tâches » entre les puissants et les subversifs, religieux et laïques etc.

De plus il est attribué aux juifs des projets sortis de l’imagination de leurs détracteurs et basés sur des morceaux de textes sacrés choisis et interprétés par des adversaires. Un peu de culture religieuse et sociologique permet de sortir de ces représentations. La surinterprétation malveillante de phrases ou expressions dont on ignore le contexte constitue une forme de mensonge. Pensons à ce que l’on peut imaginer de la nature de la société française en citant sans relâche la strophe de La Marseillaise appelant à abreuver nos sillons de « sang impur » !

Les négateurs qui conservent un esprit critique ne peuvent rester négateurs

Aujourd’hui la mini-galaxie négatrice du génocide a multiplié les travaux, et surtout ses contradictions. Elle se débat pour se distancier des affabulateurs démasqués les plus grossiers. Elle souffre des défections de ceux qui jugent que le « révisionnisme » n’est pas assez efficace pour lutter contre les juifs.

Un d’entre eux, prenant au sérieux leur prétention scientifique étudie les archives du camp d’Auschwitz, qui le convainquent de la réalité du génocide qu’il était venu nier[11]. Un militant emblématique, révisionniste et intégriste, Vincent Reynouard, a tourné son hyper-criticisme vers les textes de l’Ancien et du Nouveau Testament et a en conséquence tourné le dos au catholicisme. Examinant l’antisémitisme de son milieu, il explique désormais que la décadence des sociétés traditionnelles ne peut avoir les juifs comme auteurs principaux, etc.[12]

L’entreprise négationniste, comme tentative de discours structuré, n’en finit plus d’exploser. Elle peut néanmoins survivre en tant que croyance. Il lui faudrait alors rencontrer une « demande » qui lui offre un espace de diffusion assez large.

Dans ce cas, la « demande » a été double. Chez la plupart des négateurs il s’agissait de défendre l’image du régime nazi en effaçant les traces de leurs crimes. Pour une minorité d’entre eux, venus de l’ultra-gauche, il s’agissait de délégitimer l’État d’Israël. Or le génocide nazi n’entre pas en compte dans l’appréciation de la politique ou des actions de cet État. Ni pour les justifier comme le font certains discours pro-israéliens, et donc s’attaquer au génocide ne sert à rien[13], ni pour les stigmatiser en prétendant que l’armée israélienne fait « comme les nazis », ce qui, « de la part de gens qui ont subi les massacres nazis », serait particulièrement cynique[14].

De fait les mouvements « pro-palestiniens » des pays occidentaux ont pris soin d’éviter cet écueil, sans laisser prospérer en leur sein de « demande » de négation pour ce motif.

Le néo-nazisme survit en devenant ethno-nationalisme

Les héritiers du nazisme se sont dispersés entre  :

– des collectionneurs fanatiques des épaulettes et boutons de guêtre, prenant plaisir aux batailles costumées et conseillers techniques décorateurs des films censés de passer durant la 2e Guerre Mondiale

– des historiens amateurs et méticuleux sans ambitions idéologiques affichées et dont les articles et livres, voire encyclopédies, sont parfois des sources acceptables : sur la biographie des anciens SS français, sur la forme des épaulettes et insignes de tel grade et bataillon des armées du régime nazi etc.

– des militants ethno-nationalistes passés par l’usine idéologique de la « Nouvelle Droite » et pour lesquels l’antisémitisme n’est plus une nécessité (Vial) ou qui l’ont expressément rejeté comme Guillaume Faye[15].

Le dernier courant, « orthodoxe » dans sa nostalgie survit en marge de la « Nouvelle Droite », de certaines organisations de jeunesse et revues. Les ethno-nationalistes, comme les nostalgiques assumés du national-socialisme, cherchent à élargir leur lectorat chez les identitaires, qui militent pour certains au Rassemblement National, pour d’autres à Reconquête ou dans divers petits groupes, revues ou autres structures.

L’antisémitisme littéraire appartient à la littérature et à la pathologie

Le censurer serait contre-productif, mais le diffuser activement ne constitue pas pour autant une nécessité. Le débat ressurgit autour des textes de Louis Ferdinand Céline. Les fictions antisémites contemporaines, sans valeur littéraire, ont influencé des esprits faibles auteurs de massacres. Ces « loups solitaires » avaient le loisir de trouver leurs textes en lignes malgré d’éventuelles censures. Connaître ces foyers de diffusion d’un antisémitisme structuré, appréhender la logique de ces rhétoriques est nécessaire pour les aborder rationnellement.

Pour autant, déconstruire ces édifices, démontrer leurs faiblesses, mettre en lumière leurs inexactitudes, leur distance avec la réalité des faits et des choses, ne les dissoudra pas. Elaborer un discours « contre » n’a que peu d’efficacité. La diffusion de ces rhétoriques de découle pas de leur exactitude mais se produit parce qu’une demande existe, parce qu’elles répondent à des angoisses, à des demandes parfois légitimes : besoin de comprendre, besoin de maîtriser l’évolution des choses.

Outre une meilleure connaissance des sociétés, de leurs évolutions, contradictions, ce qui leur rend une intelligibilité, la possibilité d’influer collectivement et démocratiquement sur les évolutions sociales laisserait moins d’espace aux développements des formes contemporaines de l’antisémitisme et d’autres théories complotistes justifiant des discriminations.

Notes

[1] Etrange personnage, André Lesage (1901-1992) dit Marquis de la Franquerie, nommé rédacteur de chef de la Revue Internationale des Sociétés Secrètes en 1926, il publie la même année La Mission divine de la France, préfacé par Mgr Ernest Jouin, qui note – à juste titre- que l’auteur « ne se pique, dans le choix de ses documents ni de sévérité critique ni d’érudition oiseuse ». Réédité par ESRen 2000 (320 pages) (7e édition en 2017), par Kontre Kulture. C’est dans Lucifer et le pouvoir occulte, plusieurs fois réédité que cet auteur développe son antisémitisme (ESR 2006) (320 pages) puis Omnia Veritas, sous le titre Lucifer & le Pouvoir Occulte. La judéo-maçonnerie, les sectes, le marxisme, la démocratie, synagogue de Lucifer & contre-église, (332 pages). 

[2] Civitas, n°40, décembre 2021, (p. 80-91).

[3] Réfléchir & Agir, n° 72, hiver 2022, p. 12-14.

[4] Cassandre Fristot explique que son premier et principal soutien fut Alain Escada, (président de Civitas), que « des prêtres et des religieux m’ont également assuré de leurs prières et de leur soutien dont […] l’abbé Rioult qui m’a offert son livre d’une actualité brulante sur la « question juive » » Civitas, n°40, décembre 2021, (P90)

[5] Il est extrêmement étonnant que personne n’ait relevé l’étude de Marie Anne Valfort publiée par l’Institut Montaigne en 2015. « Ce testing dresse pour la première fois un état des lieux chiffré de la discrimination religieuse sur le marché du travail. Les résultats révèlent une forte discrimination à l’égard des juifs et des musulmans. ».

[6] Historiciser le mal, une édition critique de Mein Kampf, Florent Brayard et Andreas Wirsching, Fayard, 2021. (864 pages).

[7] De ce point de vue l’interdiction de conférence de Pierre Hillard, lors des « 53e Journées Chouannes » du groupe de Chiré, le 2 septembre 2023, me semble particulièrement inopportune et contre-productive car cette mesure préfectorale a très probablement fait augmenter les ventes de ses ouvrages lors de ce rassemblement.

[8] Sionisme et Mondialisme. Le Sionisme, de ses origines au IIIe Reich 1895-1941, Pierre Hillard, Editions Nouvelle Terre, 2020. (496 pages). Le livre se présente comme la troisième partie d’une trilogie inaugurée par l’Atlas du mondialisme, Pierre Hillard, Le Retour aux Sources, 3e édition 2017 (312 pages) et les Archives du mondialisme, Pierre Hillard, Editions Nouvelle Terre, 2019 (780 pages).

[9] Hillard signale (p18 de Sionisme et Mondialisme) avoir travaillé à partir de l’édition américaine (en anglais) de The complete diaries of Theodor Herzl en 5 volumes, étable par Raphael Patai, The Herzl Press, 1960. (1961 pages).

[10] Pierre Hillard précise s’être servi de Dokumente zur Geschichte des deutschen Zionismus 1933-1941, édités par Francis R. Nicosia, Mohr Siebeck, 2018. (658 pages). Hillard traduit 17 documents publiés par Nicosia sur les 27 qui remplissent les 200 pages d’annexes de Sionisme et Mondialisme. Le recueil rassemblé par Francis Nicosia publie 208 documents issus de 23 centres d’archives de 4 pays.

[11] Jean-Claude Pressac (1944-2003) Les crématoires d’Auschwitz. La machinerie du meurtre de masse, Paris, CNRS Éditions, 1993, rééd. 2007 

[12] Vincent Reynouard semble avoir pris récemment des distances avec le catholicisme intégriste comme avec l’antisémitisme. Il s’en explique dans Les traditionalistes et la judéo-maçonnerie. Une analyse dépassionnée. Ce que j’ai observé dans la Fraternité Saint Pie-X, Vincent Reynouard, éditions Critias, 2021. (110 pages) et Ne Pas Se Tromper d’Ennemi. Les véritables causes de l’effondrement civilisationnel, Critias, 2021. (113 pages).

[13] J’ai été marqué par une longue discussion avec l’animateur de la Vieille Taupe, Pierre Guillaume, qui, lors de la préparation d’Enquêtes sur la droite extrêmeLe Monde Editions 1992, m’avait expliqué que la volonté de délégitimer la politique israélienne constituait le motif, l’explication de son basculement négationniste.

[14] Ce discours apparait « naïvement » de façon sporadique, et au-delà de son inexactitude apparaît comme un double maladroit de la rhétorique liant génocide et appréciation « morale » de la politique israélienne.

[15] Guillaume Faye s’est trouvé, vers 2000, défendre les mêmes positions qu’Alexandre Del Valle lors de la crise de la mouvance Nouvelle Droite. Le premier a ensuite radicalisé son discours de « guerre civile raciale », le second s’est vite rapproché de la droite UMP et pro-israélienne.

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