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Nous relayons cet appel de plusieurs collectifs à descendre dans la rue pour le mois des Fiertés, mais dans une perspective de lutte contre les LGBTIphobies intégré à un combat radical contre un système exploiteur et oppressif dans son ensemble.

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Après quatre mois de mobilisation contre la réforme des retraites, les LGBTI+ sont prêt·es à continuer la lutte ! Le mois de juin va être contestataire : nous appelons à continuer la bataille pour nos retraites, mais aussi à descendre dans la rue pour le mois des Fiertés.

Continuons la lutte contre le gouvernement ! 

Le gouvernement Macron nous a méprisé·es et a fait un usage antidémocratique des outils institutionnels. Malgré cela, lors de chaque manifestation, nous nous sommes mobilisé·es contre la réforme des retraites en tant que LGBTI+ et féministes pour faire émerger nos problématiques spécifiques : précarité, droits sociaux, violences… Nous voulons poursuivre le combat durant la Pride de Paris, car les questions sociales ne doivent pas être effacées des rendez-vous de nos communautés.

Aujourd’hui, nous faisons le constat qu’aucune avancée n’a été faite pour condamner les mutilations envers les personnes intersexes, ni en faveur de la PMA pour vraiment tou·tes. Les travailleur·ses du sexe voient toujours leurs droits à disposer de leur corps entravés par la loi de 2016 dite de pénalisation des clients.

Non seulement nos droits ne progressent pas, mais ils sont menacés par l’invention réactionnaire d’une menace transgenre, qui prend de plus en plus d’essor en France et à l’international. Cela n’empêche pas l’État et les entreprises, néfastes pour la société, les classes populaires et la planète, d’afficher un arc-en-ciel et de se faire passer pour nos allié·es. Il nous revient donc de construire la riposte contre les attaques sociales et contre les LGBTIphobies.

Refusons la marchandisation de nos fiertés !

Les Prides sont très souvent nos premiers espaces de socialisation dans nos communautés. Face à leur marchandisation et à la présence répétée de l’État, de la police et des entreprises, il est nécessaire de se les réapproprier, de les transformer et d’y porter nos revendications politiques.

Aujourd’hui, les Prides se multiplient : nous soutenons toutes ces initiatives, car nous pensons qu’il est nécessaire de multiplier les actions ainsi que de construire des mobilisations à la hauteur de nos revendications et de notre projet de société émancipée. Pour autant, nous ne souhaitons pas tirer un trait sur la Pride de Paris, et nous voulons nous inscrire dans la continuité de l’histoire de nos communautés et de ce qu’elles ont réussi à construire.

De ce fait, nous appelons à participer à la Pride de Paris, tout en réaffirmant nos positions. Parce que cette riposte doit se construire sur des bases antiracistes et anticolonialistes, nous réaffirmons que les chars pro-État d’Israël n’ont pas leur place dans la Pride. Nous réaffirmons que le syndicat policier et militaire le Flag n’a rien à faire dans nos luttes, car le bras armé de l’État ne sera jamais notre allié, même orné de paillettes.

Enfin, parce que les déclinaisons de logos et produits dérivés en arc-en-ciel ne changent rien à nos réalités matérielles, nous réaffirmons que les entreprises n’ont rien à faire dans nos luttes. Parce que le système capitaliste nous humilie, nous précarise et nous divise pour ses propres bénéfices, nous refusons qu’il puisse se laver les mains une fois par an et utiliser nos histoires et nos parcours comme des outils marketing pour faire du profit. 

Prenons la rue !

Plus que jamais, face à la place de plus en plus imposante de l’extrême droite, à la fascisation des politiques et tout ce que ça charrie de LGBTIphopie, de racisme, d’antiféminisme, nous avons besoin d’unité dans notre classe sociale. 

Nous voulons pour cela créer pour la Pride de Paris un espace anticapitaliste, revendicatif, combatif et autogéré. Nous invitons donc toute organisation qui se reconnaîtrait dans cet appel à nous rejoindre afin de construire ensemble une alternative de lutte révolutionnaire et anticapitaliste. Nous appelons également syndicats et partis à prendre au sérieux le calendrier des Prides, non pas comme des luttes annexes, mais comme un moyen de prendre en compte les spécificités liées aux parcours LGBTI+ dans la lutte des classes. 

Pour nos droits, pour des vies dignes, émancipées et sans violences.

Prenons la rue pour une Pride de lutte, contestataire, anticapitaliste et révolutionnaire !

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Signataires : Alternatiba Paris, Assemblée Féministe de Montreuil, Féministes Révolutionnaires, Fièr-e-s, les Inverti-e-s, le STRASS

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