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Le 1er tour de l’élection présidentielle brésilienne aura lieu demain, dimanche 2 octobre. La bataille électorale se résume pour l’essentiel à un duel entre le néofasciste Bolsonaro et Lula, soutenu par la quasi-totalité de la gauche.

Il s’agit d’une échéance cruciale, à l’évidence pour le peuple brésilien – en particulier pour les minorités et les classes populaires, premières cibles et victimes de la politique du gouvernement d’extrême droite – mais aussi pour le continent latino-américain et pour le monde. Une victoire de Bolsonaro, dans la foulée de la percée des extrêmes droites suédoise et italienne, galvaniserait encore un peu plus les néofascistes. Trump n’a ainsi pas manqué de soutenir Bolsonaro, parfois présenté lui-même comme le « Trump des tropiques ». Elle constituerait en outre un triomphe pour les industries fossiles et les mouvances climato-sceptiques, qui sont loin de rester l’arme au pied face à l’accélération de la crise environnementale, mais aussi pour les pires courants réactionnaires, masculinistes, homophobes et transphobes.

À l’inverse, une victoire de Lula signifierait un coup d’arrêt pour les extrêmes droites et un encouragement pour les gauches. Pour autant, tout resterait à faire. Bolsonaro sera assurément tenté dans les semaines qui viennent par un coup de force, à la manière de Trump mais en sachant qu’il dispose d’un soutien beaucoup plus solide que ce dernier dans l’appareil d’État (en particulier dans l’armée). La gauche et les mouvements sociaux seraient ainsi mis au défi de mobiliser dès le lendemain d’une éventuelle victoire de Lula, pour confirmer dans la rue une victoire dans les urnes. Surtout, l’extrême droite ne peut être véritablement vaincue que par la construction d’une autre société : on peut repousser provisoirement le néofascisme par une mobilisation imposante, une victoire électorale ou une décision judiciaire, mais on ne peut se débarrasser de ces courants sans bâtir une véritable alternative politique, qui suppose la rupture avec le capitalisme racial, patriarcal et écocide.

C’est tout le défi, immense, pour la gauche radicale brésilienne : contribuer à la défaite de Bolsonaro et tenter d’ouvrir une brèche vers une autre société.

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