Négationnisme et antisémitisme : de l’effacement du génocide à l’apologie du nazisme
Les médias dominants et le personnel politique – de Renaissance au FN/RN en passant par LR – prétendent que l’antisémitisme serait passé à gauche. Outre son manque de fondement repéré de longue date par les chercheurs en science politique, cette stratégie de disqualification – promue il y a déjà une vingtaine d’années par Pierre-André Taguieff ou Alain Finkielkraut – a pour effet de dissimuler la persistance, et même le développement, d’un « énorme édifice antisémite », composé de plusieurs dizaines de maisons d’édition, qui prospère à l’ombre des droites radicales.
La littérature antisémite écrite, en 2023, ce sont des centaines d’ouvrages, des livres réédités ou produits et diffusés par des équipes discrètes liées à différents courants de l’intégrisme catholique et des droites radicales contre-révolutionnaires ou nationales-socialistes. Dans une série d’articles que vous propose Contretemps, le spécialiste des extrêmes droites René Monzat, auteur de nombreux ouvrages au cours des quatre dernières décennies, donne un aperçu de cette littérature, à laquelle contribuent sept familles de thématiques antisémites entrecroisées.
Ce sixième volet aborde une famille importante de l’antisémitisme contemporain : les négationnistes, qui travaillent à forger une mémoire dans laquelle le génocide n’aurait jamais eu lieu. Mais les maisons d’édition qui publient ces ouvrages ne se contentent pas de nier le crime et de chercher à faire disparaître les traces ; ils promeuvent aujourd’hui aussi le nazisme, ses dirigeants et son idéologie.
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La production des négateurs ne se limite pas à une discussion hypercritique à propos de certaines des techniques de meurtre des nazis, elle se donne comme objectif de nier le génocide, et a minima la volonté génocidaire des nazis[1]. Leur projet consiste à nier un élément du génocide puis un autre afin de parvenir, en ajoutant les unes aux autres les contestations partielles, à effacer le génocide lui-même[2].
Les arguments se contredisent entre les auteurs. Les négateurs excellent à décréter depuis leur fauteuil que telle ou telle chose est impossible. Ou bien ils décrètent, lorsque plusieurs témoignages décrivent différemment un même évènement, que celui-ci n’a pas eu lieu. Que le nombre de victimes d’un massacre soit évalué à 50 par une source et à 100 par une autre peut suffire à leurs yeux… pour prétendre qu’il n’y a aucune victime !
Et de fait, les structures diffusant les textes niant le génocide diffusent aussi des textes antisémites, ou du nationalisme blanc, ou des textes nazis ou pro-nazis. Les éditeurs de ces courants ne diffusent pas un courant historique hypercritique jusqu’à l’absurde mais participent d’une entreprise d’excuse/réhabilitation du nazisme.
Le copieux catalogue d’Akribeia, qui publie et diffuse la quasi-totalité des ouvrages des négateurs du génocide en langue française, en constitue une illustration frappante.
On y trouve les publications des auteurs qui se disent « révisionnistes »[3] : Robert Faurisson (1929-2018) d’abord[4], Austin J. App (1902-1984), Ernst Böhm[5], Jean-Marie Boisdefeu (1935-2007)[6], Arthur Butz (1933- ), Thies Christophersen (1918-1997), Jurgen Graf (1951- ), Richard Harwood (1948- )[7], Don Heddesheimer[8], Gerd Honsik (1941-2018), Pierre Marais (3 déc. 1921- 20 sept. 2019), Carlo Mattogno (1951- ), Paul Rassinier (1906-1967), Henri Roques (1920-2014), Warren B. Routledge, Germar Rudolf (1964- ), Bradley R. Smith (1930-2016), Wilhelm Stäglich (1916-2006), Irmin Vinson, Mark Weber (1951- )[9].
Les thématiques défendues par ce réseau international regroupant des Français, Allemands, Italiens, Américains, Canadiens, ressortent bien des titres des ouvrages : La Mystification du XXe siècle, L’Holocauste au scanner, L’ « Holocauste » une arme de dissuasion massive, Le Mythe d’Auschwitz, étude critique, le Mensonge d’Auschwitz, En est-il vraiment mort six millions ? L’holocausticon[10].
Le souci d’améliorer la réputation du régime nazi affleure souvent. Ainsi quand Gerd Honsik publie « 36 témoins ignorés contestent la chambre à gaz » il donne à l’ouvrage le titre « Hitler acquitté ». La qualité de plusieurs des « témoins ignorés », aurait, il est vrai, laissé entrevoir la conclusion d’acquittement : témoin n°2 « Hauptsturmführer SS Aloïs Brunner, bras droit d’Adolf Eichmann », n° 5, « Thies Christofersen, chef de secteur à Auschwitz », n°6 Léon Degrelle[11], n°31 l’officier commando SS Otto Skorzeny.[12]
Akribeia publie aussi des ouvrages destinés à mettre en valeur les principaux « révisionnistes », ainsi Robert Faurisson est-il présenté par François Brigneau[13] et complaisamment interrogé par Maria Poumier, ou Le Grand Procès de l’Holocauste ou l’extraordinaire aventure d’Ernst Zündel[14]. On pourrait ici parler de « produits dérivés ».
A contrario ces auteurs tentent de discréditer leurs adversaires : ainsi contre Deborah Lipstadt, accusée de s’appuyer sur des sources de seconde main, mais aussi contre Raul Hilberg[15], Michael Shermer et Alex Grobman[16] ou encore Elie Wiesel, auquel Mark Weber a consacré pas moins de trois livres dont Elie Wiesel un grand faux témoin, chez Akribeia en 2014 (576 pages).
Le terme plus valorisant de « méthodologie » pourrait s’employer pour les ouvrages tentant de purger le petit monde révisionniste de ses membres affichant un complotisme tous azimuts. On y trouve l’essai de Remi Perron, Révisionnisme contre complotisme[17], ou encore Notes sur l’extermino-complotisme et le révisionnisme par François Fradin[18].
D’autres ouvrages sont publiés en guise de soutiens indirects aux thèses des négateurs : des livres consacrés aux propagandes et rumeurs militaires (afin de crédibiliser l’idée que le génocide serait une rumeur après tant d’autres), ou encore argument assez étonnant de L’Holocauste avant l’Holocauste[19] suggérant que l’évocation dès le début du XXesiècle d’un chiffre de six millions de victimes potentielles des menaces pesant sur les juifs européens, interdirait de constater que, mises à exécution, ces menaces ont provoqué plusieurs millions de morts.
La quatrième page de couverture précise « Érudit et documenté, ce livre illustre parfaitement comment les dirigeants d’un peuple féru de numérologie et passé maître dans l’art de faire fructifier l’argent surent mettre ces « qualités » au service d’objectifs politiques de longue haleine. »
Akribeia diffuse des récits des crimes commis contre les populations allemandes par les Alliés : les forces occidentales, dans La Destruction de Dresde de David Irving, ou les forces russes dans Témoignages 1945-1946, comme si les crimes des uns effaçaient les crimes des autres.
Les éditeurs semblent alors oublier leur esprit hypercritique et diffusent sans commentaires ricanants[20] Martyre et héroïsme des femmes de l’Allemagne orientale. Récit succinct des souffrances de la Silésie en 1945-1948.[21], mais aussi Le Livre noir de l’expulsion. L’épuration ethnique des Allemands en Europe centrale et orientale 1945-1948[22], voire Zgoda. Une Station sur le chemin de croix silésien[23], décrivant un camp d’internement en Pologne.
Les nationalistes blancs représentent une part importante du catalogue, avec des traductions d’auteurs anglo-saxons issus de l’ « Alt-Right » (droite alternative), proches des nouvelles droites européennes, et très opposés aux « néo-cons »(néoconservateurs américains)[24]. Ils diffusent diverses variantes d’antisémitisme caractérisé. Akribeia traduit et édite progressivement les textes de référence de ce courant, qui étaient restés inconnus en France.
Les écrits nationaux-socialistes y tiennent une bonne place, à commencer par les écrits d’Adolf Hitler : Mein Kampf, Ma Doctrine, Second livre, Discours sur le Blitzkrieg, Principes d’action, Libres propos sur la guerre et sur la paix, Derniers libres propos, et des traductions d’autres dirigeants ou idéologues du IIIe Reich.
Autre matériel : des ouvrages sur le IIIe Reich, le plus souvent apologétiques, à commencer par le recueil d’hommages à Himmler de Versipellis, voire sur des auteurs voulant contester la mauvaise image des fascismes[25], Véridique Histoire des Oustachis[26].
Akribeia diffuse nombre de textes et d’auteurs de la Nouvelle Droite, textes qui n’ont pas d’aspect antisémite, mais qui partagent avec Akribeia une conception ethno-nationaliste européenne. Akribeia diffuse aussi les revues de ce courant, dont chaque numéro peut dépasser 200 pages. Quatre des numéros d’Études révisionnistes, les six numéros d’Akribeia (1997 à 2000), 24 numéros de Tabou (après 2001), revue qui mélange révisionnisme et nationalisme blanc, ainsi le n° 26 de 2021 publie un article du nationaliste blanc Greg Johnson : Les différences irréconciliables : des arguments en faveur du divorce racial.
Plusieurs des négateurs revendiquent des positions nationales-socialistes : ainsi Vincent Reynouard dans son manifeste de 2002 se prononce pour « le retour immense et rouge du fascisme » et consacre un livre a Julius Streicher, qui aurait été empêché de se défendre en arguant de la véracité des crimes rituels juifs. D’autres négateurs comme Carlo Mattogno, avec Hitler et l’ennemi racial[27], prennent de fait la défense de Hitler et du régime national-socialiste pour les exonérer du projet génocidaire.
Notes
[1] Pour une synthèse sur le génocide des Juifs, La Destruction de Juifs d’Europe de Raul Hilberg, Fayard, 1988 est la référence indispensable.
[2] Un Eichmann de papier, est le titre du premier des texte rassemblés dans Les Assassins de la mémoire « Un Eichmann de papier » et autres essais sur le révisionnisme, Pierre Vidal-Naquet, La Découverte, 1987. (231 pages).
[3] Présenter les hommes et ouvrages exigerait un volume important, pour comprendre son surgissement et ses thématiques lire l’Histoire du Négationnisme, en France Valérie Igounet, Le Seuil, 2000 (700 pages). Pour une déconstruction méticuleuse de l’aspect technique des publications « révisionnistes » le site PHDN Pratique de l’Histoire et dévoiements négationnistes, regroupe des contributions solides et claires. https://phdn.org/
[4] En particulier les Ecrits Révisionnistes, Robert Faurisson, 9 tomes parus : Tome 1 Ecrits révisionnistes (1974-1983) Edition privée,Vichy, 1998, 3e éd (466 pages) aussi chez Omnia Veritas. Ecrits révisionnistes II (1984-1989), La Sfinge, 2020 (688 pages). Autre édition Omnia Veritas. Ecrits révisionnistes III (1990-1992), Omnia Veritas. Ecrits révisionnistes IV (1993-1998), Omnia Veritas. Ecrits révisionnistes V (1999-2004), Edition privée, Vichy. (528 pages), Ecrits révisionnistes VI (2006-2007), Edition privée, Vichy, 2011 (384 pages). Ecrits révisionnistes VII (2008-2010), Edition privée, Vichy, 2013 (384 pages). Ecrits révisionnistes VIII (2011-2015), Edition privée, Vichy, 2017 (552 pages). Volume 9, Ecrits révisionnistes (2016-2018) La Sfinge, 2019 (360 pages). Les volumes indiquées édition privée Vichy en couverture sont attribués à Akribeia par des diffuseurs. Les écrits de Robert Faurisson sont édités et diffusés en plusieurs langues.
[5] Ernst Böhm semble être un pseudonyme utilisé pour les seul livre Les Ordres des commandants d’Auschwitz, 2018 (112 pages) et sous le titre Nazi commands at Auschwitz. 1940 to 1945. SS archive data revealed, 2018 chez lulu.com, (66 pages). Cet ouvrage est constitué de traductions commentées d’une partie des documents édités par l’Institut für Zeitgeschischte de Munich, Standort- und Kommandanturbefehle Auschwitz 1940-45, sous la direction de Norbert Frei (et al.) en 2000 (616 pages). Le statut de ces textes vis-à-vis des droits de reproduction pourrait avoir pesé dans l’absence de mention de l’éditeur et de l’auteur réel.
[6] Jean-Marie Boisdefeu, (Maurice Haas-Colle) négateur belge, auteur de la revue Dubitando, (Dubitando, textes révisionnistes. (2004-2008), La Sfinge. (304 pages)) et de La Controverse sur l’extermination des juifs par les allemands (Tome 1 : L’Examen des preuves (250 pages) ; Tome 2 : Réalités de la « solution finale »), éditions Au Roseau Pensant et éditions du VHO (Vrij Historisch Onderzoek a.s.b.l) Anvers, 2e éd 1996. Collaborateur de la revue Akribeia.
[7] Richard Harwood, (Richard Verall) né en 1948, a été un cadre du National Front britannique.
[8] Don Heddesheimer, négationniste américain de Cleveland (Ohio), avocat/hearing officer à la retraite collaborateur de la revue The Barnes Review .. To bring history into accord with the facts. In the Tradition of the Father of Historical Revisionism, Dr. Harry Elmer Barnes qui publie Léon Degrelle et Israël Shamir, comme des reprises du National Zeitung.
[9] Mark Weber a été un des dirigeants de l’IHR. Quelques éléments dans https://www.splcenter.org/fighting-hate/extremist-files/individual/mark-weber. Weber considère que le combat révisionniste ne mène à rien et conseille de combattre directement le pouvoir juif/sioniste. Il est auteur de nombreux livres et articles dont certains sont traduits ou diffusés par Akribeia.
[10] L’Holocausticon, des vertus de l’Holocausticon composé, histoire de l’hypothétique chambre à gaz qui voulait se faire plus grosse qu’un combinat industriel. Deuxième édition. Pierre Pithou, La Sfinge, 2022 (48 pages). La première édition a été publiée en 1986 par La Vieille Taupe. Elle était déjà signée Pierre Pithou (Marc Rouanet (1929-2009). Son fils Florian Rouanet, collaborateur de Reconquista Press en a retracé l’itinéraire dans le numéro 3529 de Rivarol d’Août 2022.
[11] Chef des pro-nazis belges.
[12] Hitler Acquitté ? Trente-six témoins ignorés contestent la chambre à gaz, Gerd Honsik, La Sfinge, 2012 (244 pages). La 4e page de couverture de l’édition en français a pour seul texte « Auschwitz est la continuation de la Seconde Guerre mondiale par d’autres moyens. Johann Sauerteig ». L’édition originale, Freispruch für Hitler ? 1988, (232 pages) comportait 37 témoignages dont celui d’Emil Lachout, néo nazi qui avait fabriqué et publié dans son journal un faux document. L‘édition française qui a minutieusement corrigé des erreurs de nom de l’édition originale et établi un index de près de 400 entrées, a aussi supprimé « en raison de son caractère peu digne de foi » ce 19e témoignage. Il apparaît donc qu’aux yeux de l’éditeur les « témoignages » d’Aloïs Brunner ou de Léon Degrelle seraient tout à fait « dignes de foi ».
[13] François Brigneau (1919-2012) une vie de militantisme à l’extrême droite, du Rassemblement National Populaire de Marcel Déat au Front National, fut un éditorialiste de National Hebdo.
[14] Par Michael A. Hoffmann II, La Sfinge, 2016. (336 pages).
[15] Raul Hilberg et les « centres de mise à mort » nationaux-socialistes, Carlo Mattogno, La Sfinge, 2021. (400 pages).
[16] Ils Nient l’Histoire. Réfutation d’un ouvrage anti-révisionniste et de sa fausse « convergence des preuves », Carlo Mattogno, La Sfinge, 2020. (192 pages).
[17] Révisionnisme contre complotisme, Rémi Perron, Editions plein soleil, Paris, 2016, (152 pages) pas d’ISBN ni d’ISSN, pas d’adresse physique ni mail ni site.
[18] Notes sur l’extermino-complotisme et le révisionnisme, François Fradin, La Sfinge, 2016. (136 pages).
[19] L’Holocauste avant l’Holocauste, de Don Heddesheimer, La Sfinge, 2014. (251 pages).
[20] Ainsi le titre de l’ouvrage de Robert Faurisson : Bricolage et « gazouillages » à Auschwitz et Birkenau selon Jean-Claude Pressac,La Sfinge, 1989. (142 pages).
[21] Martyre et héroïsme des femmes de l’Allemagne orientale. Récit succinct des souffrances de la Silésie en 1945-1948. Johanes Kaps (dir.), Akribeia, 2005, (168 pages).
[22] Akribeia, 2001, (336 pages).
[23] Akribeia, Sepp Jendryschik, (176 pages). Akribeia indique « Zgoda, c’est le nom d’un camp de Pologne où, à partir de 1945, des membres de la minorité allemande furent internés (hommes, femmes, mais aussi enfants et vieillards). Son commandant, un certain Salomon Morel, était juif ; il prétendait avoir survécu à Auschwitz. Animé d’un désir frénétique de vengeance, il tortura effroyablement les prisonniers », la notice se termine par les lignes suivantes : « Il est regrettable de devoir dire que Schwientochlowitz ne fut pas le seul camp commandé par des Juifs et que ce ne fut même pas le pire. En 1945, beaucoup d’autres commandants juifs dirigèrent beaucoup d’autres camps et il mourut beaucoup d’autres civils allemands ».
[24] Les traductions ont d’abord concerné des auteurs « révisionnistes » anglophones, lesquels étaient souvent liés à des militants suprémacistes, voire en partageaient les convictions. Une partie des « révisionnistes » français sont issus de de courants ultra gauches ou libertaires. Certains d’entre eux, comme Pierre Guillaume ou Serge Thion, ont nié le génocide pour pouvoir critiquer la politique israélienne, alors que le plus grand nombre de « révisionnistes » s’employait à excuser les nazis. Ceci explique l’édition par Akribeia de Le Terrorisme sioniste de Serge Thion, 2006 (260 pages), alors que ce type de raisonnement ne semble pas intéresser les principaux négateurs du génocide. Akribeia ne diffuse d’ailleurs pratiquement pas d’autre livres antisionistes. Seul Roger Garaudy est bien diffusé par des négationnistes et ou néo-nazis pour Les Mythes fondateurs de la politique israélienne.
[25] Ainsi Les Parias. Fascistes, pseudo-fascistes et mal-pensants, de Christophe Dolbeau, Akribeia, 2021. (597 pages).
[26] Christophe Dolbeau, 2015. (424 pages).
[27] Hitler et l’ennemi racial. Le national-socialisme et la question juive, Carlo Mattogno, La Sfinge, 2010. (144 pages).