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Avec le renouvellement féministe mondial des dernières années, les appels à la grève féministe se sont multipliés, notamment à l’occasion des 8 mars. 

Ce mode d’action a été accompagné, encouragé par la (re)découverte et les nombreuses traductions d’articles inspirés et/ou se rapportant directement aux Théories de la reproduction sociale (Social Reproduction Theory) visant à articuler féminisme et marxisme, avec une approche commune qui met l’accent sur le rôle crucial du processus de reproduction de la force de travail. En s’inspirant des œuvres majeures des théoriciennes et militantes féministe-marxistes, les auteur·ice·s des théories de la reproduction sociale mettent en avant le caractère essentiel du travail reproductif – réalisé par les femmes de manière invisible et non-reconnue – à la survie du capitalisme.

Leur apport à la pensée féministe-marxiste, et à la dimension stratégique de nos luttes plus largement, se situe dans la capacité à penser le travail reproductif au sens large, bien au-delà de la seule sphère domestique. Elles élargissent conceptuellement la sphère du travail reproductif afin d’y inclure le grand nombre d’activités qui consistent à reproduire la force de travail au quotidien, telles que les lieux de garde, les écoles et le secteur de l’éducation, les transports en commun, les hôpitaux, lieux de soin et maisons de retraite, etc.

La reproduction de la force de travail de manière quotidienne et intergénérationnelle est nécessaire à la survie du capitalisme : les implications stratégiques sont de taille et il nous faut en prendre la mesure. La traduction française de plusieurs de ces écrits arrive à point nommé, dans un contexte où la crise sanitaire a mis sur le devant de la scène la centralité du travail reproductif : il est grand temps d’inverser les priorités, d’en finir avec la logique du profit écocide. 

Contretemps s’est fait l’écho de ces renouvellements théoriques et/ou pratiques, et publie régulièrement des articles, des extraits et des entretiens se situant dans la nébuleuse des théories de la reproduction sociale, posant la question de la stratégie féministe dans une perspective plus globale de transformation sociale. Nous vous proposons ici une sélection de ces publications.

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Entre féminisme et opéraïsme : penser la reproduction sociale. Entretien avec Leopoldina Fortunati

Relier Marx et féminisme à l’ère de la mondialisation, par Martha E. Giménez

La source de vie du capitalisme : la base domestique et sociale de l’exploitation, par Tithi Bhattacharya

Reproduction de la force de travail dans l’économie globale : la révolution féministe inachevée, par Silvia Federici

Aux origines du capitalisme patriarcal, par Silvia Federici

Grève du travail reproductif et construction de communs reproductifs, par Silvia Federici

Briser le capitalisme patriarcal. À propos d’un livre de Silvia Federici, par Aurore Koechlin

Les luttes pour le salaire ménager : théorie et pratique, par Morgane Merteuil 

Vers une « union queer » du marxisme et du féminisme ?, par Cinzia Arruzza

Le marxisme et l’oppression des femmes. Un extrait du livre de Lise Vogel

Attaquer à la racine la domination des femmes par le capital. Un extrait du livre de Leopoldina Fortunati

L’offensive du capital contre les femmes. Extrait d’un livre de Silvia Federici 

Crise du Covid-19 : donner la priorité à la reproduction sur la production, par Aurore Koechlin

Les femmes vont-elles une nouvelle fois payer la crise ?, par Fanny Gallot 

« Le capitalisme privatise la vie et socialise la mort ». Entretien avec Tithi Bhattacharya

La révolution féministe. Conversation avec Aurore Koechlin

Les travailleuses du sexe ont besoin de soutien, mais pas de la brigade « Touche pas à ma pute », par Selma James

L’exploitation n’est pas une vocation. Grève des stages, grève féministe, par Gabriela Gonzales del Valle, Etienne Simard, Annabelle Berthiaume, Camille Marcoux et Morgane Merteuil

Et si les femmes s’arrêtaient ?, par Fanny Gallot

À lire un extrait de Travail gratuit, la nouvelle exploitation ?, de Maud Simonet

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Illustration : Photothèque Rouge /Martin Noda / Hans Lucas.

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