Au moment où les courants conservateurs s’acharnent de plus en plus contre la « théorie du genre », visant, par là, à la fois le féminisme et les luttes pour l’émancipation sexuelle, on assiste depuis plusieurs années, à l’internationale comme en France, à une reprise de thèmes plus radicaux ou à l’investissement de nouveaux terrains d’élaborations théoriques et stratégiques à l’intérieur de ces traditions.
Les féminismes, qui n’ont jamais cessé d’innerver plus généralement les luttes pour l’émancipation humaine, qu’ils s’expriment à travers les études de genre ou à travers les théories queer, aujourd’hui prennent en charge et à bras le corps l’analyse d’autres rapports sociaux que le genre. Ainsi la race, la classe, la sexualité, entre autres, deviennent des lieux d’analyse que les féminismes investissent pleinement.
De la même façon, des débats de plus en plus importants émergent à nouveau autour des liens et des rapports entre genre et capitalisme, notamment à travers la question de la reproduction et de la sexualité. Un féminisme marxiste et des théories marxistes queer occupent en effet aujourd’hui un espace grandissant.
Le dossier que nous proposons ici cherche ainsi à montrer la diversité et la richesse des ces débats contemporains autour du genre, de la sexualité et de la vitalité jamais perdue du féminisme.
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